LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Si tu ne changes pas de place, tu ne peux pas savoir quel endroit est agréable.” Proverbe sénégalais

Burkina : Un séminaire inter-religieux pour promouvoir la paix et la cohésion sociale dans la région du Nord

Publié le jeudi 6 juin 2024 à 22h15min

PARTAGER :                          
Burkina : Un séminaire inter-religieux pour promouvoir la paix et la cohésion sociale dans la région du Nord

Face aux nombreux défis que connaît le Burkina Faso, notamment les conflits intercommunautaires et les déplacements internes dus à l’insécurité, l’ONG Solidarité développement inclusif (SOLIDEV) s’est engagée activement à promouvoir la paix et le développement durable. À cet égard, SOLIDEV en collaboration avec la FEBAH sous financement CBM Global a organisé ce jeudi 30 mai 2024 à Ouahigouya, un séminaire de dialogue inter-religieux sous le thème : « Tous engagés dans la conduite des initiatives de paix et de cohésion sociale, gage du vivre ensemble ». Un événement clé pour renforcer la cohésion sociale et le vivre ensemble entre les différentes communautés.

« Le Burkina Faso en général, et particulièrement la région du Nord, est un exemple de diversité religieuse et culturelle. Cette diversité loin d’être une faiblesse est une richesse inestimable qui nous permet d’apprendre les uns des autres et de grandir ensemble ». Tels sont les propos du directeur exécutif de SOLIDEV, Wendyam Michel Vincent Ouédraogo à l’entame de la cérémonie d’ouverture des travaux du séminaire de dialogue inter-religieux.

Pour le directeur exécutif de SOLIDEV, ce séminaire revêt une importance capitale, car il offre une plateforme unique pour le dialogue, l’écoute et la compréhension mutuelle. Il considère ce cadre comme une occasion précieuse où les participants peuvent aborder leurs différences non pas comme des obstacles, mais comme des opportunités d’enrichissement mutuel. Selon lui, ce séminaire permet de transformer les diversités en forces, facilitant ainsi la construction d’une société plus harmonieuse et résiliente.

« Ce séminaire va nous permettre de voir quelles sont les stratégies endogènes que nous pouvons mettre en place pour résoudre les problèmes liés à la paix », Wendyam Michel Vincent Ouédraogo, directeur exécutif de SOLIDEV

L’importance de l’inclusion dans la quête de la paix

Ce séminaire vise ainsi à consolider la paix à travers un dialogue inclusif entre les différentes communautés religieuses et coutumières y compris les personnes handicapées à travers la Coraph/Febah. Cet événement encourage la compréhension mutuelle et la collaboration pour résoudre les conflits.

Le directeur pays de CBM Global, Ousséni Badini, a souligné que c’est ensemble qu’ils pourront construire une société burkinabè inclusive, où toutes les personnes, y compris les personnes handicapées, jouissent de leurs droits et réalisent pleinement leurs potentiels. Selon lui, cette vision de CBM Global ne peut se concrétiser dans un climat de violence, de division, de discrimination, de stigmatisation et de rejet de l’autre. Il a insisté sur l’importance de l’unité et de la solidarité pour bâtir une société où chacun a la possibilité de s’épanouir et de contribuer positivement au développement collectif.

« La paix n’est pas un vain mot mais un comportement », rappelait Ousséni Badini, directeur pays de CBM Global, l’assertion du président ivoirien feu Félix Houphouët-Boigny

La réalisation de cette activité s’inscrit dans le cadre du projet « d’assistance alimentaire, soins spécialisés (santé mentale et prise en charge psychosociale, chirurgie de la cataracte et réadaptation physique) au profit des personnes déplacées internes et communautés vulnérables des localités de Ouahigouya, Gourcy et Yako », sous financement de CBM Global.

La contribution des jeunes à la cohésion sociale

Face à la double crise sécuritaire et humanitaire que traverse le Burkina Faso, le gouverneur de la région du Nord, Issouf Ouédraogo, a lors de son discours, estimé qu’il est temps d’inviter les jeunes à se consacrer davantage au renforcement de l’unité nationale et à cultiver le vivre ensemble. Pour lui, c’est à ce prix qu’ils réussiront à toujours préserver la paix, malgré leur diversité sociale, religieuse et culturelle.

« Puisse l’esprit ayant présidé à l’organisation de ce séminaire, atteindre les objectifs fixés et consolider davantage les acquis », Issouf Ouédraogo, gouverneur de la région du Nord

Il a souligné l’importance de la contribution des jeunes à la cohésion sociale et a encouragé les initiatives qui favorisent la solidarité et l’entente mutuelle, considérant que l’avenir du pays repose sur une jeunesse unie et engagée dans la construction d’une société harmonieuse.

Un lâcher de colombes a marqué cette cérémonie. Un geste symbolisant la quête de la paix et de la cohésion sociale pour un meilleur vivre ensemble. Ce moment émouvant vient réaffirmer l’engagement des participants à œuvrer ensemble pour un avenir harmonieux, illustrant l’espoir et la volonté collective de surmonter les divisions et de construire une société unie et pacifique.

Une communication suivie d’échanges autour du thème : « Tous engagés dans la conduite des initiatives de paix et de cohésion sociale, gage du vivre ensemble », a mis un terme au présent séminaire.

Plus d’une dizaine de colombes ont été libérées

Ladji Bourèma Ouédraogo, président de l’Union des religieux et des coutumiers du Burkina pour la promotion de la santé et du développement (URCB/SD), a relevé dans une interview à la presse, que les difficultés de vivre ensemble proviennent principalement du fait que certaines personnes ont du mal à accepter les autres avec leurs différences. À son avis, bien que Dieu ait permis l’existence de plusieurs religions, c’est à lui seul que revient le jugement des actes des hommes sur terre, et à personne d’autre.

Pour lui, chacun devrait s’efforcer d’adopter une bonne conduite au sein des communautés, favorisant ainsi la coexistence harmonieuse et le respect mutuel, indépendamment des différences religieuses ou culturelles.
Selon lui, toutes les religions, prônent la bonté envers tous.

« Si nous adoptons un comportement déplacé envers les autres religions et cultures, cela reflète notre propre attitude et n’a rien à voir avec la religion », Ladji Bourèma Ouédraogo, président de l’URCB/SD

« 80% des conflits sont souvent dus à des querelles mineures »

L’expert en gestion des conflits et des questions liées à la paix, Oumarou Yaro, a quant à lui, déclaré qu’il est indispensable pour les Burkinabè de savoir « se laver le ventre pendant que les forces de défense et de sécurité lavent leurs dos ». De son expérience de chercheur, il révèle que 80% des conflits sont souvent dus à des querelles mineures. Il souligne ainsi l’importance de la responsabilité individuelle et communautaire dans la prévention des conflits, en insistant sur le fait que chacun doit jouer son rôle pour maintenir la paix et éviter l’escalade des tensions.

Ce séminaire a abouti à des notes d’engagement des différentes communautés, établissant une feuille de route claire pour la résolution des crises au niveau local. Ces engagements, rédigés et approuvés par les représentants communautaires, serviront de fondement pour des actions concrètes visant à promouvoir la paix et la cohésion sociale. En formalisant ces accords, SOLIDEV espère créer un cadre durable où chaque communauté s’engage à travailler de concert pour prévenir et résoudre les conflits, renforçant ainsi le tissu social et la confiance mutuelle.

En outre, des représentants de chaque communauté ont partagés des témoignages, illustrant comment ils ont réussi à gérer pacifiquement des conflits au sein de leur communauté.

« Il s’agit pour nous de traiter les causes des malentendus mineurs et voir ensemble comment recoller les morceaux », Oumarou Yaro, expert en gestion des conflits et des questions liées à la paix

De façon concrète, les comités locaux mis en place par SOLIDEV continueront de bénéficier de formations spécialisées pour devenir des mécanismes efficaces de gestion des conflits au sein de la communauté. Ces formations, axées sur la médiation, la communication non violente et la gestion des crises, vont permettre aux membres des comités de développer les compétences nécessaires pour intervenir rapidement et de manière adéquate face aux malentendus et aux tensions. Grâce à ce renforcement de capacités, les comités seront mieux équipés pour maintenir la paix et encourager un dialogue constructif, assurant ainsi la pérennité des efforts de SOLIDEV pour une coexistence harmonieuse.

Ces initiatives témoignent de la façon dont SOLIDEV combine des interventions humanitaires immédiates avec des efforts à long terme pour renforcer la résilience communautaire.

Lire aussi : Ouahigouya : L’ONG Solidev vole au secours des personnes handicapées avec un PEA et accomplit son devoir de redevabilité.

Hamed Nanéma
Lefaso.net

PARTAGER :                              

Vos réactions (2)

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par les responsables.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique