Ex-travailleurs de l’ONBAH : « Notre avocat n’a encore rien perçu »
Les ex-travailleurs de l’Office national des barrages et de l’hydraulique (ONBAH) attendent toujours, depuis 2002, le versement de leurs droits. A ce jour, contrairement aux rumeurs, leur conseil affirme que Me Mathieu B. Somé n’a encore rien perçu de l’Etat pour les payer. C’est la substance de la conférence de presse qu’ils ont organisée le 17 mars 2006 au cabinet de leur avocat.
Me Mathieu B. Somé aurait perçu et gardé par-devers lui les droits des ex-travailleurs de l’ONBAH. C’est une de ces folles rumeurs dont Ouagadougou bruissait ces derniers temps. On allait même jusqu’à dire que l’avocat avait fait un Dépôt à court terme (DAT) dans une banque pour que ladite somme lui produise des intérêts avant de la donner à ses clients.
Intéressés au premier chef par cette rumeur, les délégués des ex-travailleurs ont cherché à vérifier l’information auprès de leur conseil et des structures compétentes du ministère des Finances chargées de liquider les dettes de l’Etat. Résultat, il n’en est rien. Aucun sou n’a été débloqué par l’Etat.
C’est pour faire régner en leur sein la sérénité et donner la juste information pour couper court à la rumeur que les délégués ont initié cette conférence au cabinet de leur avocat. Au cours de cette rencontre, avec leur avocat, ils ont affirmé, la main sur le cœur, que l’Etat n’avait pas encore fait le geste qui sauve.
Mahamadi Zallé, un des délégués, a déclaré qu’ils sont allés à la Direction des affaires contentieuses et du recouvrement pour en savoir davantage. Jusque-là, « notre argent n’a pas été positionné. Mais l’ordre est donné de nous payer ».
C’est aussi ce que Me Somé a voulu signifier en assurant que « j’ai bon espoir que les travailleurs seront bientôt payés. Ce n’est qu’une question de temps. J’ai confiance à nos autorités ». La rumeur qui circulait donc à Ouaga était « fausse » sur toute la ligne.
En rappel, c’est suite à une procédure d’assignation en paiement d’un montant estimé à 38 millions FCFA, selon Me Somé, que l’ONBAH a été liquidé, en 2002. Les droits des 405 ex-travailleurs sont évalués à près de 600 millions de FCFA. C’est l’Etat qui doit payer cette somme. Mais cela fait bientôt cinq ans, et rien n’est encore fait dans ce sens.
Les ex-travailleurs, eux, ne désarment pas. Chaque mardi, ils se retrouvent à la Bourse du travail pour faire le point. Déjà, en leur sein, on dénombre onze morts dont un suicidé.
San Evariste Barro
Observateur Paalga