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Vallée du Sourou : Le blé gagne du terrain

Publié le lundi 20 mars 2006 à 07h45min

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Le Burkina Faso est en passe de rompre avec sa dépendance du blé importé. C’est ce qu’on peut dire après la cérémonie de récolte de blé et de lancement de l’aménagement de 2000 ha, le 16 mars 2006 à Niassan, dans la vallée du Sourou, sous la présidence du Premier ministre, Paramanga Ernest Yonli.

Vous êtes-vous demandé, une fois, combien coûte à notre pays le pain, les gâteaux et autres mets à base de farine de blé de nos industries agroalimentaires ? 10 à 15 milliards de nos francs, telle est la note, salée, que le Burkina paie annuellement pour une quantité de 35 000 à 40 000t de blé et de ses dérivés importés.

Il n’y a qu’à considérer le pain, comme le fera remarquer le ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture, Salif Diallo, qui croît dans l’alimentation de base de nos populations. Pourquoi se condamner à une telle dépendance alors qu’il est possible de produire cette céréale chez nous ?

Une question légitime que Salif Diallo et les techniciens de son département se sont sans doute posée pour arriver à la conception d’un programme de relance du blé dans la vallée du Sourou. La mise en œuvre dudit projet, assurée par les paysans organisés en coopératives avec l’appui technique et institutionnel de l’Autorité de la mise en valeur de la vallée du Sourou (AMVS), comprend trois phases.

La première, qui est intervenue il y a un an, a consisté en un essai sur un périmètre de 350 ha avec l’assistance technique du royaume du Maroc. Les résultats agronomiques atteints pour ce test, 5 t à l’hectare, soit près de 1000 t de blé récoltées et mises à la consommation. Ce qui est encourageant, de l’avis de Salif Diallo, qui estime que ce test, porteur d’initiatives en matière de lutte contre la pauvreté, a généré environ 1024 emplois pour des membres actifs de 130 ménages.

A cela il faut ajouter la contribution au développement de l’élevage avec les sous-produits du blé, notamment la paille et le son. Fort de ces acquis, au cours de la présente saison, un périmètre de 500 ha a été emblavé, toujours avec le concours du royaume chérifien, en semences et en matériel d’irrigation évalués à plus de 500 000 dollars US. Cette campagne, se réjouira de nouveau le ministre Diallo, augure des résultats encourageants, puisque la production prévisionnelle est de 1500 à 2000 t.

Le 16 mars dernier, le Premier ministre, Paramanga Yonli, a d’abord inauguré la récolte (à la moissonneuse-batteuse) de la présente production, avant de donner le premier coup de bulldozer pour les travaux d’aménagement de 2000 ha. Ce dernier acte, qui constitue le début de l’extension des superficies, coûtera au budget national 1 500 000000 FCFA. Le Burkina envisage, à l’horizon 2010, l’aménagement et l’exploitation de 7000 ha avec le profond espoir de pouvoir couvrir nos besoins de consommation et réaliser un surplus à exporter.

Aux acteurs de respecter leurs engagements__Le ministre de tutelle, Salif Diallo, a exhorté les acteurs de la filière blé (producteurs, meuniers, boulangers et pâtissiers, éleveurs, consommateurs) à "une concertation périodique en vue d’aplanir les difficultés ultérieures dans l’exécution quotidienne du programme".

Il en est de même pour la fixation du prix au kilogramme du blé bord champ, suivant le marché mondial, à chaque campagne de production. A cet effet, il faut noter que pour la présente campagne, ils ont arrêté, avec la direction générale de l’AMVS, le prix du kilo de blé bord champ à 198 FCFA contre 250 F pour le blé importé.

Rimon Hajjar, président du groupe éponyme, au nom des opérateurs économiques de la filière, a assuré les autorités et producteurs leur engagement à accompagner les producteurs en achetant non seulement le blé local, mais aussi en les appuyant dans l’extension des champs, et les intrants agricoles.

Il reviendra au gouvernement, conclura-t-il, la responsabilité d’arbitrer et d’organiser la commercialisation avec équité au niveau des professionnels de cette filière. Guy Naccache, directeur des Grands moulins de Strasbourg et directeur général adjoint de la Société nouvelle - Grands moulins de Banfora (SN-GMB), ne dit pas le contraire, en insistant sur le renforcement du partenariat entre les acteurs de la filière « afin que cette chaîne alimentaire, du blé jusqu’au pain, offre une qualité et une quantité nutritionnelles satisfaisantes à notre population ».

A ses dires, "les meuniers se réjouissent de la qualité du blé produit dans la vallée du Sourou en saison sèche froide, qui n’a rien à envier à celle du blé importé". En tout cas, sur la base de la phase d’essai, Mahamadi Sampebgo, un producteur de blé, pense que les producteurs, qui auront chacun 3 ha, en tireront un bénéfice.

Hamidou Ouédraogo
Observateur Paalga

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