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Burkina/Lutte contre le tabac en milieu scolaire : Le prix Dr Jean Etienne Koanda est né

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Publié le vendredi 31 mai 2024 à 16h45min

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Burkina/Lutte contre le tabac en milieu scolaire : Le prix Dr Jean Etienne Koanda est né

La cérémonie de lancement du prix Dr Jean Etienne Koanda a eu lieu au lycée Bogodogo de Ouagadougou, ce vendredi 31 mai 2024. C’est une initiative de l’Union des associations contre le tabac (UACT) qui souhaite susciter la participation et l’engagement des administrations scolaires, du corps enseignant, des élèves et des autorités municipales dans la lutte contre le tabac et les produits dérivés du tabac en milieu scolaire à travers un mécanisme fonctionnel qui implique des activités sur le terrain et l’utilisation des technologies de l’information et de la communication (TIC).

Il est célèbré chaque 31 mai, la journée mondiale sans tabac. C’est également la date choisie par l’ UACT pour procéder au lancement officiel du prix Dr Jean Etienne Koanda. Ce prix vise à accompagner les établissements à bien cerner l’ampleur du tabagisme dans leurs établissements, à disposer de toutes les informations sur les conséquences sanitaires et socio-économiques du tabagisme et les textes réglementaires en matière de lutte contre le tabac au Burkina Faso.

Les statistiques

Cette volonté de s’impliquer fait suite à un constat alarmant.
Selon le rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur l’épidémie mondiale du tabagisme, en 2021, au Burkina Faso, 15,2% des adultes (15 ans et plus) consomment du tabac, avec une prévalence plus élevée chez les hommes (23 %) que chez les femmes (7,2 %). Le tabac est responsable de 71% des décès dus aux cancers des poumons, 42% des maladies respiratoires chroniques et 10% des maladies cardiovasculaires. Il convient de noter que même les non-fumeurs sont exposés aux mêmes risques que les fumeurs.

L’objectif de l ’UACT est de susciter, soutenir et participer aux actions de lutte contre le tabac au Burkina Faso

Selon Tobacco Atlas 2017, le tabac tue 4 800 personnes par an au Burkina Faso. Parmi ces décès, on dénombre 1300 non-fumeurs victimes du tabagisme passif.
Des études menées en milieu scolaire, notamment chez les élèves du niveau secondaire des lycées et collèges révèlent des prévalences de tabagisme variant de 6,9% à 33,3%.

Dans toutes les régions de l’OMS, il y a plus d’enfants que d’adultes qui fument des cigarettes électroniques et on estime que 37 millions de jeunes âgés de 13 à 15 ans consomment du tabac dans le monde.

L’organisation estime que le tabac tue 6 personnes par minute dans le monde. À l’horizon 2025, le nombre de décès imputables au tabac serait de 10 millions par an dont 7 millions dans les pays en développement.

Hamado Salbré a invité les établissements à s’inscrire massivement

Les informations sur le prix Dr Jean Etienne Koanda

Concernant la mise en œuvre de la compétition, il faut savoir que tous les établissements scolaires des 13 régions du Burkina Faso peuvent s’inscrire. L’inscription se fait en ligne.
Les établissements inscrits vont participer à la compétition à travers deux rubriques suivantes : les connaissances générales sur le tabagisme et la production littéraire sur la lutte contre le tabagisme.

« Plus de 200 questions vont être envoyées aux chefs des établissements scolaires qui vont les transmettre aux délégués de classes, qui vont les transmettre aux élèves. On permet aux établissements de faire des recherches et d’apporter des réponses. Il ne s’agit pas d’aller faire des sensibilisations. C’est plutôt l’inverse, car, les élèves vont effectuer des recherches pour comprendre le tabac. Ils vont formuler des réponses qui vont nous permettre de savoir s’ils ont une bonne compréhension du tabagisme » , a expliqué le coordonnateur de l’ UACT, Hamado Salbré.

Les jeunes deviennent des proies faciles de l’industrie du tabac qui les manipule à souhait pour assouvir ses besoins de profits financiers tout en occultant les conséquences néfastes, a affirmé Jacques Sosthène Dingara

Concernant la production littéraire sur la lutte contre le tabagisme, chaque groupe représentant un établissement va faire une production littéraire collective sous la forme d’une lettre lue et enregistrée au format video sur téléphone. La lettre s’adresse à un proche (ami, parent, connaissance, ...) qui fume.
Le message doit être poignant et percutant. L’objectif est d’amener le fumeur à prendre conscience de sa situation et de sa responsabilité.

Hamado Salbré a fait comprendre qu’il existe des commerces de tabac dans les environnements des milieux scolaires. Aussi, a-t-il ajouté : « Il y a la cigarette électronique. Il y a de nombreux parents qui ne se rendent pas compte qu’il existe un autre type de tabac qui est en train de s’introduire et qui fait d’énormes ravages dans les établissements », a-t-il souligné.

Une initiative appréciée par le ministère de l’Éducation

La cérémonie de lancement a été présidée par le ministre de l’éducation nationale, de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales, Jacques Sosthène Dingara.

Rendez-vous est pris le 31 mai 2025 pour la proclamation des résultats du prix Dr Jean Etienne Koanda

Dans son allocution, il a déclaré ceci : « force est de constater que l’industrie du tabac cible les jeunes pour perpétuer ses profits et créé ainsi une nouvelle génération de personnes dépendantes. Beaucoup de facteurs socio-économiques et environnementaux ont hélas, favorisé et continuent d’alimenter ce phénomène.
Certains facteurs ont été associés au tabagisme chez les élèves burkinabè, comme le redoublement scolaire et le fait de vivre loin de ses parents. Les normes sociales sont également un facteur de consommation de tabac chez les jeunes du Burkina Faso, puisque 46% des élèves ont déclaré avoir commencé à fumer pour imiter leurs camarades de classe.

De plus en plus, il est courant d’observer dans les écoles, universités et instituts supérieurs des actes d’indiscipline, des écarts de comportements, de l’arrogance et de la baisse du rendement scolaire chez certains élèves qui étaient pourtant brillants. Ces comportements pourraient être des conséquences révélatrices du phénomène de drogue-tabagisme.

Le nombre de gagnants sera choisi en fonction de l’accompagnement financier des partenaires

La gestion de ce conflit interne, justifiée par le besoin d’affirmation de soi, de curiosité et de recherche d’autonomie, est très difficile pour le jeune sans la contribution des parents, des éducateurs, du corps enseignant et de toute la société.
C’est pour cela que nous apprécions à sa juste valeur cette initiative noble de l’UACT qui a fait de la lutte contre le tabac son cheval de bataille.
Ce prix sera, j’en suis convaincu, une bonne stratégie de mobilisation des milieux scolaires pour réussir la lutte contre le tabac au Burkina Faso », a-t-il dit .

Pour plus d’informations, contactez le : +226 76 00 97 97 / 73 00 97 97

Dr Jean Etienne Koanda est né le 18 janvier 1981 à Toécé (province du Bazèga, la région du Centre-Sud). Au niveau de l’UACT, le médecin a été membre avant d’occuper le poste de coordonnateur, puis de responsable à la communication et relation publique. Il est décédé en 2023. Il a été une figure active dans la conception et l’élaboration de ce prix qui porte aujourd’hui son nom. Il a milité pour l’éradication du tabac au Burkina Faso et surtout en milieu scolaire.

SB
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