Assises nationales : « On voulait 10 ans pour la guerre, 10 ans pour la corruption et 10 ans pour remettre le pays sur les rails », Issa Baponé, manifestant
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Les assises nationales étaient prévues se tenir en deux jours, les 25 et 26 mai 2024. Mais en une journée, les participants ont pu épuiser le débat et ont retenu que le président de la Transition, qui devient désormais président du Faso à compter du 2 juillet, aura un mandat de cinq ans. Une décision que certains manifestants jugent insatisfaisante car le minimum de temps qu’ils réclamaient était de dix ans.
Dans la soirée du samedi 25 avril 2024, le capitaine Ibrahim Traoré a procédé à la signature de la Charte modifiée et adoptée. Ainsi, des modifications majeures, on retient ceci : le président de la Transition devient le président du Faso, chef suprême des forces armées nationales ; la durée de la Transition est prolongée de cinq ans, à compter du 2 juillet 2024 ; le président du Faso, le Premier ministre et le président de l’Assemblée législative de Transition sont éligibles aux élections présidentielles, législatives et municipales de fin de Transition.
Certains manifestants, qui ont réclamé toute la journée que la transition soit prolongée pour au moins dix ans, acceptent les conclusions de ces assises malgré eux. « Cinq ans, c’est très faible ! Nous on voulait dix ans d’abord pour en finir avec la guerre. Dix ans pour lutter contre la corruption. Et dix ans pour remettre le pays sur les rails. Mais vu que ce sont des personnes qui représentaient ceux qui étaient dehors qui ont décidé, on va accepter seulement », a laissé entendre Issa Baponé.
Pour Abdoul Fadil Nacro, participant aux assises, cinq ans de plus est acceptable. « Il y a des gens qui ont proposé dix ans. D’autres sept, d’autres trois. Mais en retenant cinq ans, nous avons voulu aller sur une base légale. Un peu partout dans les pays démocratiques, c’est cinq ans de mandat. On peut aller avec ça pour l’instant. Nous savons que le capitaine Ibrahim Traoré est prêt à se sacrifier pour le peuple, nous devons donc l’accompagner et ne pas nous décourager », a-t-il conseillé.
Lorsque nous quittions les lieux aux environs de 18h50, une bonne partie des manifestants, sortis par centaines pour soutenir le chef de l’Etat, avait déjà levé le camp. Etaient toujours présentes, les forces de défense et de sécurité, qui s’activaient à débarrasser les routes et le terrain des barrières et tentes qui avaient été érigées. L’avenue elle, a perdu son aspect reluisant car grouillant de partout de sachets d’eau, de kits de nourriture.
Erwan Compaoré
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