Assises nationales : Ibrahim Traoré est arrivé à la salle des conférences de Ouaga 2000
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Les "Wayiyans" ont pris d’assaut la devanture de la salle de conférences de Ouaga 2000. Cela fait plus d’une heure qu’il chantent en chœur "IB Traoré", à l’aide de leurs vuvuzelas et sifflets. Pendant que certains espèrent toujours que la transition sera prolongée de 10 ans, d’autres confirment que la messe a été dite, et que cinq ans ont été retenus. Les conclusions sont attendues dans les prochaines minutes. Le chef de l’Etat, Ibrahim Traoré lui-même est présent pour la clôture des assises qui intervient finalement ce samedi au lieu de dimanche 26 mai comme initialement prévu.
L’ambiance a baissé d’un cran à l’extérieur de la salle de conférences de Ouaga 2000, mais les esprits sont toujours concentrés sur l’essentiel. Debout, devant la porte pour certains, assis, couchés, sur les murs de l’édifice ou dans des pick-up pour d’autres, toutes les positions sont bonnes pour résister à la fatigue.
Sur le visage de certains, on peut lire la désolation car ayant appris que la transition a été prolongée pour cinq ans. D’autres par contre, n’ont toujours pas perdu un grain de leur dynamisme du départ. Ils chantent et crient "IB Traoré, IB 10 ans", espérant que leurs cris seront bien entendus de tous.
Sur les lieux, plusieurs éléments des forces de l’ordre sont arrivés dans des pick-up pour apprêter l’arrivée du chef de l’Etat, capitaine Ibrahim Traoré. Il était exactement 16h45 lorsque, accompagné par ses gardes, le chef de l’Etat, dans sa tenue militaire comme à l’accoutumée, le visage serein et le regard fixe, a fait son entrée dans la salle de conférences de Ouaga 2000, devant une foule totalement en liesse, le sourire aux lèvres, bras levés et poings fermés, comme pour saluer avec déférence leur héros.
Après son entrée dans les locaux, un pick-up vert s’est posté dans la cour, juste devant la terrasse de la salle de conférences de Ouaga 2000. Sur place, des consignes sont données : "le président est là. Nous vous demandons de ne pas faire de vague. Que chacun reste à sa place pour nous permettre de faire notre boulot comme il se doit !" ont indiqué les forces de l’ordre.
En attendant d’être définitivement situés sur la durée de la transition, les manifestants chantent et crient le nom de leur héros et reprennent constamment en chœur l’hymne national du pays : le Ditanyè.
Erwan Compaoré
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