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Irrigation villageoise : 25 milliards de F CFA bientôt aux producteurs

Publié le mercredi 15 mars 2006 à 06h37min

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Dans le cadre du suivi de la campagne agricole de la saison sèche 2005-2006, le ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques, Salif Diallo a effectué, du 10 au 13 mars 2006, une tournée d’appui-supervision et d’évaluation. Il a, au cours de son périple, visité environ une quinzaine de sites de production dans les régions du Centre-Ouest, du Sud-Ouest, des cascades, des Hauts-Bassins et de la Boucle du Mouhoun.

« Tournée marathon », c’est l’appellation qu’on pourrait donner au périple du ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques, Salif Diallo sur les périmètres irrigués du Centre-Ouest, du Sud-Ouest, des Cascades, des Hauts-Bassins et de la Boucle du Mouhoun. Pour la première étape de son périple, Salif Diallo, à bord d’un hélicoptère de l’Armée de l’air accompagné du coordonnateur de la petite irrigation, Alphonse Ouédraogo et des représentantes-résidentes de la Banque mondiale et du Programme alimentaire mondial (PAM), s’est rendu sur sept (7) sites de production agricole. Il a rencontré, successivement les producteurs des périmètres irrigués de Tanghin-Wobgo et de Savili dans la région du Centre-Ouest, de Koper dans le Sud-Ouest (province du Ioba), de Douna et de Niofila dans la province de la Léraba, région des Cascades et enfin, de Tiékouna et de Tengrela dans la Comoé. Sur ces sites aménagés, les principales cultures sont le maïs, le niébé, le manioc, la banane. A cela, s’ajoutent des productions maraîchères, fruitières et de semences. Irrigués soit par pompage à partir d’un cours d’eau, soit de manière gravitaire, ces sites accueillent plusieurs groupements de producteurs et de productrices. En rencontrant les exploitants, Salif Diallo et ses partenaires de la Banque mondiale, Ellen Goldstein et du PAM, Annalisa Conte ont tenu à les écouter, encourager et à les rassurer de leur disponibilité à toujours les accompagner dans la mise en œuvre du Projet de développement de la petite irrigation. Bien qu’étant dans sa phase-pilote, le projet dont l’objectif est la réduction de l’insécurité alimentaire et la pauvreté rurale, intéresse la Banque mondiale. « C’est un grand plaisir de sortir des grandes villes pour voir ce qui se passe réellement sur le terrain avec des producteurs et des productrices burkinabè. Je suis contente de voir comment la petite irrigation peut transformer la vie des villageois », a expliqué Ellen Goldstein.

Vingt cinq (25) milliards de francs CFA, c’est la somme que la Banque mondiale met à la disposition du Burkina Faso pour le développement de la production en saison sèche. « Cet argent n’est pas encore dans le pays mais nous espérons sur la base de ce que nous avons vu avec les groupements des producteurs, les producteurs privés, que le modèle de la petite irrigation peut être répandu dans le pays et peut améliorer les conditions de vie pour beaucoup de Burkinabè », pense Ellen Goldstein de la Banque mondiale. Même satisfaction chez la représentante-résidente du PAM. Annalisa Conte : « C’est très intéressant et très étonnant de voir ce que le pays peut produire même en saison sèche. J’ai vu des périmètres, des extensions où on croirait être en pleine saison hivernale et je pense que c’est très important pour la sécurité alimentaire du pays ».

Une décortiqueuse pour la plaine de Banzon

Pour la deuxième étape de sa tournée, le ministre Salif Diallo a visité le site de Siniéna dans la Comoé, la plaine rizicole de Banzon dans le Kénédougou, située à 75 km de Banfora (Hauts-Bassins) avant de s’envoler pour la Boucle du Mouhoun. Tout au long de son parcours, Salif Diallo a bénéficié d’un accueil chaleureux. Cependant, la plus grande mobilisation a été constatée à Banzon dont la population est estimée à 8 979 habitants. Le périmètre irrigué de Banzon rappelle la saison pluvieuse pour chaque visiteur qui s’y rend. Quasiment recouverte de verdure, pics-bœuf au plumage blanc et hérons s’y promènent en bandes joyeuses.

Démarré en 2001, le site a aujourd’hui une superficie aménagée de 585 hectares dont 300 pour le riz et 100 pour le maïs. 18 groupements dont 4 groupements féminins interviennent sur le site. Le nombre d’acteurs individuels intervenant sur le site de Banzon est de 625. La production attendue par spéculation pour la campagne 2005-2006 est d’environ 400 à 500 tonnes pour le maïs.

Au regard des énormes potentialités de la plaine, le ministre Salif Diallo a appelé au renforcement de l’organisation des producteurs, à la création de fosses fumières en lieu et place de l’engrais chimique de plus en plus coûteux. Confrontés au problèmes d’eau, au manque de décortiqueuse, les exploitants de la plaine de Banzon ont reçu l’assurance de Salif Diallo quant au solutionnement de ces contraintes.

Inquiétude à bord

Ainsi, une grande décortiqueuse coûtant près de 15 millions de francs CFA a été promise à Banzon d’ici à 6 mois. Elle sera payée grâce à la contribution de l’Etat mais aussi des producteurs de Banzon. Quant au problème d’eau, Salif Diallo espère le résoudre avec la construction du barrage de Samandéni en fin 2006.

Pour la prochaine campagne, le souhait du ministre en charge de l’Agriculture et de voir aménagés 1 000 à 2 000 ha à Banzon. Prévu pour rallier Banzon à Darsalam (premier site à visiter dans la Boucle du Mouhoun) distants de 115 km en 35 minutes de vol, l’avion qui transportait Salif Diallo s’est finalement posé à Lolonou (deuxième site) après plus de 50 minutes de vol.

Introuvable était le site de Darsalam où attendaient le gouverneur de la Boucle du Mouhoun, Pascal Temaï Benon et sa suite. Ceux-ci ont ensuite rejoint le ministre sur le site Lolonou de Kié pour la visite avant de se replier à Darsalam après une escale à Boahoua, site de production de semences (maïs, oignon) sur la rive du fleuve Lolonou. Aménagé en 2002, le périmètre de Darsalam fait le bonheur des femmes de la localité dans le département de Solenzo. Cinq (5) groupements dont 4 féminins comptant 35 rapatriés de Côte d’Ivoire cultivent des oignons, tomates et choux sans grands moyens et à l’aide de puits maraîchers.

La production attendue pour cette campagne est de 160 tonnes pour les oignons, 180 tonnes de tomates et 44 de choux. « Nous louons Dieu et les autorités de notre pays. Grâce à cette culture, ce sont 21 femmes d’entre nous qui ont payé des vélos, cette année, et nous allons travailler davantage », a révélé Madame Porgo, la responsable des productrices de Darsalam. Toutefois, ces productrices ont sollicité des motopompes, des grilles de protection et des puits pour la bonne marche de leurs activités.

Instruction a aussitôt été donnée au directeur régional de l’Agriculture pour appuyer ces femmes en motopompes et surtout pour la réalisation de puits stabilisés. Après avoir achevé son programme officiel des visites sur le site de Zanzaka situé à 2 km de Lolonou, le ministre en charge de l’Agriculture s’est, en outre, rendu à quelques encablures de Dédougou à Badala, puis à Bourasso dans la Kossi le dimanche 12 mars pour encourager d’autres producteurs en saison sèche.

Des jeunes producteurs comme Didier Doumounian, Basile Koussé rentrés d’Italie pour travailler la terre ont été fortement encouragés par Salif Diallo. Il leur a demandé de partager leur savoir-faire acquis en Italie. Au terme de sa tournée d’évaluation de la campagne sèche 2005-2006, Salif Diallo s’est déclaré satisfait.

Du Centre-Ouest à la Boucle du Mouhoun en passant par le Sud-Ouest, les Cascades et les Hauts-Bassins, le ministre de l’Agriculture affirme avoir constaté des efforts déployés par les producteurs aussi bien dans leur organisation, dans l’exploitation des sites que dans leurs techniques culturales. Il fonde l’espoir de trouver des solutions à l’enclavement des sites, à l’ensablement des cours d’eau et au manque de matériel de production, à condition que les producteurs s’organisent davantage.

Enok KINDO
Sidwaya

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