LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Filière coton-textile dans l’Espace UEMOA : pour une meilleure compétitivité

Publié le jeudi 9 mars 2006 à 07h17min

PARTAGER :                          

Les membres de la commission de l’Union économique et monétaire Ouest-africaine (UEMOA) et les représentants des institutions financières et de développement, partenaires de l’Union, se retrouvent à Ouagadougou du 06 au 08 mars 2006. Cette rencontre vise à mettre en œuvre l’agenda pour la compétitivité de la filière coton-textile dans l’espace UEMOA.

Moins de 5% de la production annuelle de la fibre coton est actuellement transformée dans l’espace de l’Union économique et monétaire Ouest-africaine (UEMOA).

Un taux en deçà des attentes des pays membres de l’Union dont certaines économies reposent sur cette importante matière qu’est le coton. C’est en vue de valoriser cette ressource agricole que les membres de l’Union, appuyés par leurs partenaires techniques et financiers ont décidé de mettre sur pied une feuille de route dénommée « Agenda pour la compétivité de la filière coton-texile dans l’UEMOA ». L’objectif principal de cet agenda vise la transformation de 25% de la production annuelle de fibre coton à l’horizon 2010.

« La filière coton-textile constitue un véritable vecteur stratégique pour la création de nombreux emplois et pour la lutte contre la pauvreté » estime M. Ibrahim Tamponé (commissaire chargé du département de l’énergie, des mines, de l’industrie, de l’artisanat et du tourisme au sein de l’Union). En ce sens que, poursuit-il, la filière coton procure des revenus à plus de 10 millions de personnes vivant essentiellement en milieu rural.

La filière coton-textile est également en forte connexion avec l’activité artisanale en matière de tissage et de confection/habillement. Deux autres domaines pourvoyeurs d’emplois et de revenus. Elle représente plus de 60% des recettes d’exportation des principaux pays producteurs de l’UEMOA. « Cependant, ce levier stratégique pour le développement socio-économique des pays de l’espace ne peut pas encore produire tous les effets escomptés aussi bien en amont qu’en aval de la filière coton-textil » note M. Tamponé.

Ce handicap est lié aux subventions et au commerce inéquitable appliqués par les grandes puissances (pays du Nord) et qui fragilisent les économies des pays en voie de développement. C’est pourquoi M. Ibrahim Tamponé interpelle les membres du comité de suivi de l’agenda pour la compétitivité de la filière coton à soutenir et à défendre le plan d’action de l’initiative sectorielle en faveur du coton et des politiques sectorielles de l’Union. Il doivent encadrer les mesures et outils idoines, tant au niveau régional que national et qui seraient aptes à soutenir efficacement la promotion et le développement de tous les segments viables (filature, tissage, ennoblissement) de la filière coton-texile.

Les stratégies fondées sur l’exportation de produits primaires se sont révélées précaires et peu viables, en particulier dans le contexte de globalisation des économies où la compétitivité et la concurrence sont les maîtres-mots, et où les biens et services échanges incorporent de plus en plus de la valeur ajoutée, cas notamment des économies émergentes d’Asie.

Trouver d’autres pistes de promotion

A cela s’ajoutent les résultats peu encourageants de la sixième conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce de Hong Kong qui invitent, pense M Tamponé, plutôt les pays africains producteurs de coton à rechercher et à engager d’autres actions complémentaires et/ou alternatives à ces négociations.

Des négociations multilatérales que M. Tamponé qualifie de longues et qui, s’inquiète-t-il, risquent de s’enliser tout simplement. Que faire pour remédier à cette situation ? M. Tamponé propose aux pays de l’Union, de travailler à la valorisation du coton-texile, un pan important des économies nationales.

Il prône alors la mise en place de deux fonds, l’un pour la promotion de la production et la transformation du coton, et l’autre pour l’investissement.

Des centres de textiles doivent être créés dans tous les pays membres de l’UEMOA et supervisés par un centre régional qui définira les priorités des Etats membres de l’Union, clame M. Tamponé.

A. Verlaine KABORE

Sidwaya

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Burkina : Une économie en hausse en février 2024 (Rapport)