LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Nous sommes lents à croire ce qui fait mаl à сrοirе. ” Ovide

Rôle de la femme rurale dans l’économie nationale

Publié le mercredi 8 mars 2006 à 08h21min

PARTAGER :                          

(Ph. D. Bergounhoux)

Les femmes constituent l’épine dorsale de l’économie rurale au Burkina Faso, et partant celle de l’économie nationale. Dans les zones rurales, on note une forte implication des femmes dans les activités économiques. 93,48% d’entre elles vivent et travaillent dans les campagnes et souvent dans des conditions précaires. La production vivrière est l’activité principale des femmes.

Elles interviennent plus dans le stockage de la nourriture
et le traitement des aliments. Elles sont responsables de 40% de la commercialisation des produits agricoles.

En plus des travaux champêtres, agricoles, la femme rurale pratique la cueillette des fruits sauvages (noix de karité, néré, tamarin), dont une partie est auto consommée. L’autre partie est destinée à la vente en état ou après transformation pour les raisons ci-dessus évoquées.

L’élevage aussi constitue une activité importante des femmes rurales. 60% des femmes sont propriétaires de volailles : poules, pintades, etc. et 55% élèvent de petits ruminants : moutons, chèvres, etc. Les revenus générés par cette activité ainsi que ceux de l’embouche bovine, ovine, ou porcine ne sont pas de nature à réduire de façon significative la dépendance économique des femmes.

L’artisanat et le commerce occupent de nombreuses femmes surtout pendant la saison sèche. Il s’agit particulièrement du filage du coton, du tissage, de la broderie, de la teinture, de la vannerie, de la transformation des noix de karité en beurre, de la transformation de certaines céréales en bière.

Au Burkina Faso, les femmes ont tiré profit des percées technologiques dans la production de certains produits, comme les moulins à grains, les presses à karité pour se créer des activités génératrices de revenus. Avec l’introduction des presses à karité dans la production du beurre de karité, les femmes ont vu leur temps de travail réduit et leur méthode de travail (manuelle) améliorée ce qui a permis d’augmenter leurs revenus.

Mais comme le dit quelqu’un « l’Afrique doit développer un secteur agricole plus productif, plus durable et plus équitable, elle ne peut pas se permettre de négliger les femmes ». Au Burkina Faso, la question des contraintes auxquelles les femmes font face doit être abordée si l’agriculture est estimée la première à être de la croissance économique. Ces contraintes sont de divers ordres. La première est l’accès à la terre. Dans les zones rurales, les femmes sont rarement propriétaires de la terre et quand elles le sont, leur patrimoine foncier tend à être plus petit et moins fertile que celui des hommes.

Autres difficultés majeures, l’accès aux ressources financières. La femme n’étant pas propriétaire de la terre ou de tout autre bien, elle n’a aucune garantie à offrir en contrepartie d’un prêt ; de nombreux types de prêts sont de ce fait inaccessibles à la femme et les banques la considèrent comme un client à risques.

Le non-accès aux connaissances techniques et de gestion constitue un handicap sérieux pour la valorisation du rôle de la femme dans le développement. Dans le milieu rural, l’encadrement agricole fourni au cours des dernières années, n’a pas suffisamment profité aux femmes. Elle est restée en marge des innovations et l’homme s’est souvent substitué dans des domaines qui lui étaient réservée.

Enfin, l’inaccessibilité au crédit, la non-maîtrise des connaissances techniques adaptées excluent la femme de la modernisation agricole et la maintiennent par conséquent dans un système de production et de commercialisation reposant sur les méthodes traditionnelles se souciant peu de la rentabilité.

L’analyse du rôle de la femme rurale dans l’économie nationale se caractérise par un profond déséquilibre entre sa forte participation dans le processus de développement et la faible rétribution qu’elle reçoit en contrepartie. Présente dans les activités de production, la contribution de la femme rurale au processus de développement est considérable. Malheureusement, sa part dans la production est souvent sous-estimée et ignorée parce que rarement comptabilisée.

Conscientes de l’importance de la contribution des femmes au bien-être de la société et au développement socioéconomique du pays, et surtout du rôle capital qu’elle joue dans la lutte contre la pauvreté, les autorités burkinabè avec l’aide des partenaires techniques et financiers et des ONG, ont depuis un certain temps engagé des actions concrètes en vue d’assurer une meilleure promotion de la femme burkinabè.

Source : DCPM/MPF.

L’Opinion

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Burkina : Une économie en hausse en février 2024 (Rapport)