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Agriculture irriguée : 400 milliards d’investissements d’ici à 2015

Publié le jeudi 5 février 2004 à 09h49min

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Du 29 au 30 janvier 2004, s’est tenu à Bagré, un atelier de validation de la "Stratégie nationale de développement durable de l’agriculture irriguée au Burkina Faso", un document initié depuis juin 2002. La rencontre a permis aux 120 participants de s’approprier le contenu de la stratégie et de le peaufiner en vue de sa mise en œuvre qui s’étalera jusqu’en 2015.

"Mettre en place une politique d’aménagement et de valorisation agricole sur les grands et moyens périmètres et encourager l’initiative villageoise et individuelle de pratique de la petite irrigation". C’est dans cet objectif, qu’environ 120 délégués (venus des organisations paysannes, des techniciens de l’Agriculture et de l’hydraulique, des partenaires au développement) se sont réunis du 29 au 30 janvier 2004, à Bagré pour valider les documents sur la stratégie nationale de développement durable de l’agriculture irriguée.

A l’issue de deux jours de travaux, les participants ont retenu la somme de trois cent quatre vingt quatorze milliards sept cent millions (394 700 000 000) de francs CFA pour la mise en œuvre du programme d’investissement de ladite stratégie.

Ce programme va donner lieu à une extension des surfaces aménagées. Ainsi, les "grands et moyens aménagements" devront compter 25 000 hectares de plus. Pour les "petits aménagements et bas-fonds", il est prévu par contre, une extension de 35 000 hectares. Cela va porter à 60 000 hectares, les extensions en matière d’agriculture irriguée d’ici à l’horizon 2015. Avec de telles superficies, le Burkina Faso pourrait augmenter considérablement sa production et ainsi, réaliser des bénéfices annuels additionnels estimés à 80 milliards de FCFA.

Outre les mesures d’extension, les participants ont souhaité voir accorder plus de place au volet "Valorisation et commercialisation" des produits de l’agriculture irriguée. Et cela s’explique par le fait que les récoltes des périmètres déjà irrigués sont souvent confrontés à un problème d’écoulement. En plus, les délégués ont exprimé la nécessité d’intégrer la communication et l’information dans la mise en œuvre de la stratégie.

Ainsi, selon eux, un mécanisme de suivi-évaluation doit accompagner ce programme.

En marge des analyses de fond, les séminaristes se sont penchés sur des questions de forme. Tous ces amendements et apports ont été pris en compte dans le cadre de la finalisation du document. Ce qui a fait dire au directeur général de l’Hydraulique agricole, M. Ambroise Ouédraogo que le document de la stratégie nationale de développement durable de l’agriculture irriguée au Burkina Faso a été techniquement validé à Bagré. Toutefois, a-t-il poursuivi, il reste à le soumettre au gouvernement pour adoption avant de le défendre à la table ronde des bailleurs de fonds prévue pour l’année 2004.

Des chiffres qui parlent

Avec la version révisée de la stratégie nationale de développement durable de l’agriculture irriguée que M. Ambroise Ouédraogo a qualifiée de "Bible de la production agricole au Burkina Faso", la question récurrente de l’autosuffisance alimentaire pourrait trouver une réponse définitive. Jusque-là au pays des hommes intègres, "en moyenne 1,1 million de personnes par an sont victimes de la faim et 46% de la population vit au-dessous du seuil de pauvreté et ce, malgré les progrès enregistrés ces dernières années dans le secteur agricole", a relevé M. Ibrahim Kaboré, secrétaire général du ministère de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques. Cette situation est surtout due à la forte dépendance de l’agriculture burkinabè des aléas pluviométriques.

"L’espoir est permis"

La stratégie adoptée à Bagré vise à mobiliser de l’eau pour l’irrigation en toute saison. Cela devra contribuer à garantir l’intensification, la diversification et la sécurisation des productions agricoles. Cette initiative, a estimé le haut-commissaire de la province du Boulgou, M. Ernest Thiombiano, a déjà fait ses preuves à travers le programme de développement de la petite irrigation villageoise. Et le secrétaire général du ministère en charge de l’Agriculture et de l’Eau de renchérir que "l’agriculture irriguée est deux fois plus productive que l’agriculture pluviale". Selon ses chiffres, seulement 16% des terres irriguées assurent plus de 60% de la production alimentaire mondiale. Par conséquent, a-t-il conclu, "dans le combat contre la faim dans un pays comme le Burkina Faso où les précipitations naturelles restent aléatoires et précaires, l’irrigation apparaît comme une alternative incontournable". La mise en œuvre de la stratégie nationale de développement durable de l’agriculture irriguée est soutenue à tous les niveaux par la Banque mondiale, la FAO, la Banque africaine de développement, le CILSS, la GTZ.

Alassane KARAMA (karamlass@yahoo.fr )


"De grandes ambitions en chiffres"

La mise en œuvre du programme d’investissement pour le développement de l’agriculture irriguée engendrera des productions additionnelles de :

150 000 tonnes de riz paddy

141 650 tonnes de maïs

6 000 tonnes de niébé

72 000 tonnes de manioc

553 500 tonnes de légumes

30 000 tonnes de fruits

150 000 tonnes de fourrages

A.K.

Sidwaya

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