LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Taxes et impôts : Des commerçants interpellent les députés

Publié le lundi 6 mars 2006 à 07h32min

PARTAGER :                          

"Nous vous prions d’intercéder auprès du ministre du Commerce et de celui de la Santé pour qu’ils nous disent définitivement qui est réellement notre ministre de tutelle, qui gère le commerce, et quel document est valable en matière de transaction commerciale". Telle est la préoccupation d’un groupe de commerçants "qui ne sait pas à quel saint se vouer". Ils ont finalement décidé d’écrire aux députés.

Nous sommes un groupe de jeunes commerçants et voulons profiter de la présente session pour vous soumettre un problème.

Tout d’abord, permettez-nous de vous présenter nos meilleurs vœux de bonheur, de santé et de prospérité pour vous et pour vos familles respectives.

Honorables députés,
Nous sommes confrontés actuellement à un problème qui relève de l’Administration mais qui risque de compromettre nos activités.

Depuis longtemps, nous savons que notre ministère de tutelle est celui en charge du Commerce. Nous nous y rendons pour l’obtention de documents nécessaires à nos activités, notamment l’importation. Mais depuis l’ouverture du Laboratoire national de Santé publique (LNSP), nous ne savons plus à quel saint nous vouer.
En effet, au niveau du ministère du Commerce, il nous est exigé une analyse préalable à l’importation, ce que nous comprenons car parfois certains fournisseurs nous proposent de mauvais produits.

A l’arrivée de nos marchandises, un autre prélèvement est fait pour s’assurer que le produit arrivé est conforme au produit commandé. Pour ce faire, nous payons des taxes du Certificat de Conformité qui varient selon les produits. Par exemple, le kilogramme de sel est taxé à 1 F CFA ; celui du riz à 1,25 F, etc.

Après ces taxes, le LNSP va dans les bureaux de douane et dans nos magasins, et prélève aussi des échantillons pour analyses, mais les coûts dépassent souvent le bénéfice que vous escomptez. Il n’y a pas de tarif officiel et le coût dépend de votre pouvoir de négociation.

Le pire est que nous avons l’impression d’être des délinquants au regard de l’arrogance et de la manière de faire des agents du LNSP : Vous êtes assis devant votre boutique, et soudain vous voyez débarquer des messieurs en blouse blanche, escortés par des hommes en tenue et armés. Cela n’est pas bien pour l’image d’un commerçant. Quand vous montrez les documents du ministère du Commerce, ils vous rétorquent qu’ils ne sont pas valables !

Honorables députés,

Nous pensions que le LNSP était un prestataire de service, et qu’à ce titre c’est le client qui va à lui et non le contraire, surtout quand c’est pour faire payer le client. Le prestataire de service, à notre sens, loue ses services mais ne les impose pas. Sinon, les agents de l’OST devraient arraisonner les fonctionnaires pour les visiter, l’avocat se mettrait devant la MACO pour imposer ses services aux détenus...

Nous pensions que le rôle du LNSP était un contrôle des produits pharmaceutiques, les médicaments de rue, les lieux de stockages. Ces produits hautement nocifs sont pourtant vendus au nez et à la barbe de ces agents soucieux pourtant de la santé publique. Au lieu de cela, on s’acharne sur les nouilles et autres tomates que nous importons.

Si lors d’un contrôle, le produit est bon, le commerçant n’a rien à payer ; dans le cas contraire, et en plus de la saisie du produit, une amende pouvait être fixée.
Mais vous raisonnez sous cette forme, on vous rétorque que l’Etat a emprunté plus de quatre milliards pour construire le LNSP, et qu’il faut bien rembourser.
Alors question : est-ce pour rembourser un prêt ou pour la santé du consommateur qu’on nous fait payer ces taxes ?

Honorables députés,

Trop d’impôts tuent l’impôt, dit-on. Ce décalage dans l’Administration favorise la fraude, vide les caisses de l’Etat. Nous pensons que notre appel retiendra votre attention, et vous prions d’intercéder auprès du ministre du Commerce et de celui de la Santé pour qu’ils nous disent définitivement qui est réellement notre ministre de tutelle, qui gère le commerce, et quel document est valable en matière de transaction commerciale.
Nous voulons exercer nos activités dans la quiétude car à quelque niveau que l’on soit, chacun œuvre pour le bonheur, la santé et le développement de notre cher Burkina Faso.

Un groupe de commerçants

Le Pays

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Burkina : Une économie en hausse en février 2024 (Rapport)