LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Calamités naturelles : La rançon de l’imprudence

Publié le vendredi 3 mars 2006 à 07h35min

PARTAGER :                          

N’y a-t-il pas urgence et nécessité pour l’humanité de marquer une pause pour évaluer les progrès scientifiques accomplis afin de mesurer ce que nous y avons gagné et ce que nous avons perdu ? La question n’est pas incongrue face à un monde plus que jamais désemparé, impuissant et victime des sentences martiales des forces maléfiques de la nature.

Incontestablement, on ne peut nier les bienfaits de la science dans tous les domaines.
Des bienfaits qui ont fait que l’homme d’aujourd’hui n’est plus le même que celui d’il y a deux siècles, en termes de bien-être.

La science a ouvert aujourd’hui des portes blindées, et déboulonné les citadelles de l’ignorance. Cependant, les hommes et les scientifiques eux-mêmes donnent l’impression de ne s’être jamais demandé jusqu’où pouvait les mener cette aventure scientifique. Un exemple : les progrès de la médecine ont réduit le taux de mortalité et augmenté considérablement l’espérance de vie des hommes.

Cependant, l’humanité doit faire face aujourd’hui à l’explosion démographique alors que les capacités de nourrir ce beau monde s’amenuisent. Il n’y a pas si longtemps, on criait au péril jaune en parlant de la Chine. Peut-être qu’emportés par le vertige de leur génie créateur libéré, les humains n’ont pas compris qu’un problème apparemment résolu peut resurgir sous d’autres formes. Séduits par la fièvre des découvertes scientifiques, les hommes ont parfois confondu dompter la nature et l’agresser.

Du reste, ils ne se sont jamais souciés de ménager la nature dès lors que certains caressent le rêve de côtoyer les étoiles et d’habiter sur d’autres planètes. L’homme d’aujourd’hui, pris dans le tourbillon de sa rapacité outrancière à se créer un monde selon ses rêves et non selon les limites que lui impose la sagesse, n’a plus le temps d’interroger la nature. L’on peut se demander si, finalement, ceux que nous appelons avec mépris des animaux sauvages, ne sont pas parfois moins bêtes que les hommes.

En effet, il est revenu qu’avant le Tsumani, les animaux aquatiques, sentant le danger, avaient fui l’épicentre de la catastrophe. Ce qui ne fut pas le cas des humains qui en ont été les principales victimes. Aujourd’hui, bien des esprits cartésiens se perdent en conjectures sur la question de savoir comment les hommes n’ont pas pu sentir les signes avant-coureurs d’une telle catastrophe et prendre des mesures préventives.

Toujours est-il que cette catastrophe a montré les limites de la science à dompter la nature. Dans ces conditions, pourquoi ne pas nous replonger dans les limbes de la société primitive où les hommes et la nature vivaient une cohabitation harmonieuse ? On ne le dira jamais assez. Ce sont les hommes qui sont à l’origine de toutes ces calamités. La révolte des eaux, la colère des volcans et la furie des vents ne peuvent s’expliquer autrement que par le comportement de l’espèce adamique.

C’est ainsi que certains pays industrialisés et pollueurs refusent toujours de signer le protocole de Kyoto visant à réduire le réchauffement de la terre, cause des inondations. L’homme du XXIe siècle, contrairement aux sociétés dites primitives, n’invoque plus Dieu pour conjurer le mal. Il fait plus foi à la machine qu’il a inventée, qu’il idolâtre et qui est devenue un monstre menaçant entre ses mains. Du reste, l’intelligence de la machine ne sera qu’une pâle copie (un machin adaptable) de celle de l’homme.

Sinon, comment expliquer les attentats du 11 septembre perpétrés par un groupe d’hommes contre la superpuissance technologique que sont les Etats-Unis ? Ni les armes intelligentes, ni les radars sophistiqués, ni les avions espions n’ont réussi à empêcher de poser ces actes.

Aujourd’hui, on assiste à une mondialisation des calamités. Parce qu’en même temps que l’homme croit avoir effectué un saut qualitatif dans la maîtrise des phénomènes de la nature, cette même nature ne cesse de le surprendre désagréablement. Le fait de nourrir des animaux avec de la farine animale n’a pas empêché l’apparition de l’épidémie de la vache folle.

De même, l’épidémie du poulet à la dioxyne résulte du même schéma d’alimentation. Aujourd’hui, bien des gens soutiennent que le virus du Sida provient de certaines manipulations maladroites. A moins d’admettre que c’est notre latinisation sans éthique qui est à l’origine de cette pandémie en laboratoire.
Depuis l’apparition de la grippe aviaire, personne ne peut dire exactement quelle est son origine. Et que dire de ce fameux chikungunya qui hante les habitants de l’Ile de la Réunion ?

Hier, des maladies comme la variole et la lèpre qui ont ravagé l’humanité sont soit vaincues soit en voie d’éradication. Et pourtant, à l’époque, la médecine n’avait pas atteint ce haut degré de perfection. Aujourd’hui, de nouvelles maladies ont brutalement fait leur apparition et la science se révèle impuissante à les juguler.

Face à leur gravité, on ne propose que des antidotes inefficaces. Et pendant que ces remèdes tardent à venir, tant pis pour les morts et tant mieux pour les cupides pour qui tout se cote en bourse, même les cadavres. Il y a donc lieu de revoir nos comportements en nous demandant si nous n’avons pas commis le péché d’avoir négligé certaines valeurs. Le monde actuel est si peuplé de morts provoquées par des catastrophes ferroviaires, des crashs d’avions, des tremblements de terre, des ouragans ... abusivement appelés catastrophes naturelles.

Evitons de diaboliser cette nature si généreuse et si hospitalière que nous avons défigurée par nos pratiques insensées. Nous n’avons qu’à nous en prendre à nous-mêmes. A l’image des enfants trop choyés et trop gâtés par leurs progénitures, les hommes ont trop demandé à la nature qui n’en peut plus. Cessons donc de nous lamenter sur les conséquences de nos propres fantasmes.

"Le Fou"

Le Pays

PARTAGER :                              

Vos commentaires

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique