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Royaume du Maroc : Sur les sentiers du renouveau et du panafricanisme

Publié le mercredi 22 février 2006 à 07h38min

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Mohamed VI et B. Compaoré

Le Maroc, jadis un domaine réservé, s’efforce de s’ouvrir tant à ses citoyens qu’au reste du monde, depuis que le 30 juillet 1999, sa majesté Mohamed VI accéda au trône. Une renaissance historique qui commande à la couronne royale de concilier équité, réconciliation, réparations et recommandations pour la préservation des droits de l’homme dans un élan national.

Aujourd’hui, le Royaume chériffien se veut tout aussi convaincant que conquérant sur la scène africaine et internationale, comme peut en témoigner le tour de l’Afrique, le troisième du genre, entrepris par le roi depuis le 19 février dernier. Après l’Afrique occidentale en effet, le voici maintenant en Gambie, en République démocratique du Congo, au Congo-Brazzaville et au Gabon.

Malheur à qui ne fait pas mieux que son père, avait dit un grand homme. Au palais royal de Rabat, ce défi n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd.

C’est ainsi que depuis la dizaine d’années qu’il règne, Mohamed VI ne cesse de multiplier les initiatives susceptibles de faire rompre son pays d’avec un passé qui suscite toujours des controverses.

La création de l’Instance Equité et Réconciliation (IER) en janvier 2004 répond à ce souci royal, qui s’inspire de ces fora qui avaient pignon sur rue dans cette Afrique des années 90.

Comme le disent les anciens, la reconnaissance d’un tort n’est jamais signe de faiblesse, mais preuve de grandeur.

Et c’est sur cette sagesse que semble s’appuyer Mohamed VI pour remodeler l’image de son royaume et de sa couronne. Après avoir conquis le cœur et l’adhésion des siens, l’héritier de feu Sa Majesté Hassan II s’en est allé conquérir l’Afrique et le monde, avec comme seule arme dans sa besace de pèlerin, le message de paix, du développement et du panafricanisme.

L’Afrique, bercail du Maroc Pouvait-il en être autrement quand on sait que le Maroc, qu’on le veuille ou non, reste et demeure membre fondateur de l’Organisation de l’unité africaine, l’ancêtre de l’Union africaine, et aussi un des précurseurs des dynamiques de paix dans le monde ?

Cela justifie amplement le choix de Mohamed VI de visiter pour la troisième fois, depuis son intronisation, les pays en difficulté du continent noir, non seulement pour y prêcher la paix, mais aussi pour explorer les pistes d’une coopération Sud/Sud, fort de l’opportunité qu’offre l’expertise marocaine en matière d’investissements publics et privés.

Et là nous confessons prêcher à des convertis, ce, d’autant plus que l’adhésion du Royaume chériffien aux vertus de la bonne gouvernance, aux standards fixés par la Banque mondiale et le Fonds monétaire international, et à la libéralisation n’est plus un secret.

Ce qui confère à son économie des résultats probants, en dépit des caprices de la pluviométrie. Ses énormes atouts plaident, en effet, en faveur d’une croissance économique inespérée :
- Sa proximité avec l’Europe et l’accord de libre-échange avec les Etats-Unis en ont fait une plate-forme idéale ;
- un système bancaire moderne existe, entre autres.

Mais aux yeux des sujets du roi, la seule tâche qui semble tenir à leur image est la situation inconfortable dans laquelle se trouve le royaume, à la fois vis-à-vis de ses voisins africains, dont il est contraint de rapatrier les ressortissants candidats à l’immigration clandestine, et de l’Europe, qui l’accuse de servir de pays de transit pour des milliers d’immigrés.

Or, il est une vérité que l’"opération de rapatriement pèse sur le trésor marocain, car il coûte plus de 325 000 Fcfa par personne rapatriée. De plus, 11 000 militaires sont déployés le long de la côte méditerranéenne pour cette surveillance".

Pour répondre à la problématique de l’immigration clandestine, les autorités marocaines proposent à l’Europe l’adoption d’un Plan Marshall pour l’Afrique ; comme ce fut le cas pour cette même Europe après la deuxième Guerre Mondiale.

Une démarche réaliste, aux yeux du Royaume chériffien, pour qui "l’Europe, au lieu de se barricader derrière les grillages barbelés de Ceuta et Melillia, devrait plutôt aider les pays africains à se développer, afin de créer des emplois et décourager, ainsi, les candidats à l’expatriation".

Un point d’honneur à l’Enseignement

Mohamed VI et les siens seront-il jamais entendus ? En attendant, celui qui préside aux destinés du Maroc a des motifs de fierté, à travers notamment la Fondation Mohamed V pour la solidarité, qui est aujourd’hui une référence pour les autres pays du Maghreb, pour avoir investi plus de 2,3 milliards de dirhams (près de 211 millions d’euros) dans le social : scolarisation des jeunes filles du monde rural, construction de maisons des jeunes et de dispensaires, réhabilitation d’orphelinats, prises en charge des enfants de la rue...

Une œuvre qui vaut à son initiateur, Mohamed VI, la récente reconnaissance de l’Institution, en qualité d’observateur au Conseil économique et social des Nations unies. A cet engagement royal de sortir les plus démunis de l’oubli, s’ajoute l’accent particulier mis sur l’enseignement et la culture, socles du projet social du roi.

Les fruits récoltés aujourd’hui sur les grands chantiers de la réforme fondamentale du système éducatif ont répondu aux promesses des fleurs.

L’on compte de nos jours au Maroc plus de 500 établissements d’enseignement secondaire, et autant d’établissements publics de formation professionnelle.

Quoi de plus normal que le taux de scolarisation soit monté en flèche ces dernières années ?

L’objectif visé de 100% d’enfants scolarisés d’ici 2008 est déjà en passe d’être atteint, et bienheureux sera le roi, pour qui l’enseignement revu et corrigé participe du souci de réconcilier le citoyen avec son identité plurielle.

Bernard Zangré

L’Observateur

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