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Développement de l’Afrique : La voie de la communication

Publié le samedi 7 février 2004 à 18h55min

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L’émergence de la communication dans un contexte de sous-information. C’est le thème du colloque international de 72 heures qui s’est tenu à l’université de Ouagadougou du 27 au 29 janvier 2004 et dont l’ouverture a été présidée par le Pr Laya Sawadogo,ministre des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique.

Quarante ans après les indépendances, l’Afrique reste un continent encore sous-développé où une écrasante majorité des populations croupit dans l’ignorance et la sous-information. Cependant, à la faveur du processus démocratique, depuis une décennie, on assiste à l’émergence d’une presse et surtout à l’offensive de la communication institutionnelle et à celle pour le développement.

Dans ce contexte, le journaliste peut se perdre, ballotter entre son devoir d’informer mais aussi de relayer les actions des communicateurs. C’est ce dilemme qui fonde la justesse du choix du thème de ce colloque : "L’émergence de la communication dans un contexte de sous-information" organisé par le département de Communication et Journalisme de l’université de Ouagadougou et le Centre d’expertise et de recherche africain sur les médias et la communication (CERAM).

Dans son mot de bienvenue, le directeur du CERAM, le Pr Serge Théophile Balima, a d’abord campé la situation de notre continent au plan de l’éducation et de la communication. Il a noté que parmi les maux qui minent le développement de l’Afrique, il y a l’analphabétisme et la sous-information des populations.

Aussi, par ce colloque, a-t-il dit, « Nous entendons privilégier la réflexion dynamique sur la communication » qui peut servir la cause d’un développement participatif en mobilisant les énergies de toutes les composantes de la société autour des objectifs prioritaires du développement humain. Saluant la participation des étudiants à ce colloque, Balima a déclaré que ces derniers constituent des relais à partir desquels le prolongement de l’enseignement et de la recherche débouchera sur des actions concrètes.

Le Pr Joseph Paré, président de l’UO, a exprimé sa gratitude aux professeurs et chercheurs venus de loin, manifestant ainsi l’intérêt qu’ils accordent à notre université. Pour le Pr Paré, la sous-information est un aspect du développement et le thème du colloque « convient à nos attentes ». En énonçant le discours d’ouverture, le ministre Laya Sawadogo a tenu à préciser que notre continent ne souffre pas d’un déficit d’éducation mais bien d’un déficit d’instruction.

Toute société, selon lui, assure une éducation à ses membres. Maintenant quand on revient au plan instructif, c’est là qu’on a un manque d’infrastructures. Il a souligné la satisfaction du gouvernement pour ce colloque qui a le mérite de favoriser la coopération Nord-Sud et la coopération Sud-Sud. Il a dit la disposition de son département à apporter son soutien modeste mais efficace au CERAM. 

Ce colloque comprend trois niveaux de réflexion : d’abord, il s’agit de jeter un regard critique sur le travail des journalistes ; ensuite, il est nécessaire, selon les organisateurs, de déterminer les conditions d’exercice de l’activité du communicateur ; enfin, il est urgent de s’interroger sur de nouveaux modes d’approches des communautés de base souvent laissées à la périphérie de l’information.

Une quinzaine de communications ont été données au cours de ce colloque par des chercheurs venus de la Côte d’Ivoire, du Sénégal, de la Belgique, des Pays-Bas et bien sûr du Burkina Faso. Dans une prochaine édition, nous reviendrons sur cet important colloque avec le Pr Serge Théophile Balima à travers un entretien.

L’Observateur

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