Les burkinabè sont conscients de l’importance qu’il y a à consommer des produits alimentaires localement transformés. Cette vision des choses constitue sans aucun doute, l’un des meilleurs héritages de la période révolutionnaire. Epoque durant laquelle, l’effort collectif et le patriotisme devaient se mettre au service du développement.

Force est de reconnaître cependant, que les prix de ces aliments transformés, jadis accessibles à la majorité des citoyens, sont aujourd’hui, difficiles à acheter. Conséquence : beaucoup de ces dérivés, dans les super marchés, sont sans acheteurs. Tandis que ceux qui sont disponibles sur les étals des marchés n’inspirent pas confiance. « On y retrouve très souvent des grains de sable », affirme Sayouba.

Pour ne citer qu’un exemple, le beurre de karité raffiné, coûte plus cher que l’huile en bouteille des grands groupes alimentaires. Dans ces conditions, lance Bakary, « ne demandez pas au citoyen d’être patriote. » L’amour de la patrie selon lui, consiste aussi et surtout à mettre les produits à la disposition des populations, à des coûts accessibles.

Du côté des groupements ayant en charge le traitement et la commercialisation de ces produits, l’on met en avant les coûts importants engendrés. Il convient de noter également le fait que ces produits appartiennent le plus souvent à des associations de femmes productrices. Ces dernières entendent rentabiliser dans l’immédiat, afin de palier les difficultés de leurs membres. Ce qui fragilise la pérennité de la filière.

Juvénal Somé
Lefaso.net