La Salmonelle, c’est cette bactérie responsable des salmonelloses à savoir des infections telles que les fièvres typhoïde et paratyphoïde ; les gastro-entérites synonyme d’inflammation simultanée de la muqueuse de l’estomac et de celle des intestins. C’est cette bactérie qui constitue à l’heure actuelle le cauchemar de BurkiNature Sarl et Sopradex, sociétés exportatrices de produits issus de l’agriculture biologique dont le sésame, ainsi que de l’ensemble des acteurs de la filière sésame au Burkina. En effet, depuis 2005, des analyses opérées à l’entrée du marché de l’UE ont révélé, selon le gérant de BurkiNature, Claude Bovey, la présence de salmonelles dans le sésame bio.

Résultat : des containers de BurkiNature et de Sopradex n’ont pas reçu de visa pour pénétrer le marché européen. Avec une telle situation, deux solutions étaient envisageables : traiter le sésame à un coût relativement élevé ou le retourner à l’exportateur. Heureusement, a dit Claude Bovey, qu’avec un de ses clients, la première solution a été optée pour ne pas tout perdre. Conscients du problème, les deux opérateurs concernés, ont, avec l’appui financier et technique d’Helvetas Burkina Faso qui travaille déjà sur le coton biologique, décidé d’informer davantage les acteurs de la filière sur cette bactérie mais surtout d’échanger sur certaines mesures prises pour contrarier les risques de contamination de sésame bio par la salmonelle.

Ainsi, explique le gérant de BurkiNature, différentes mesures prophylactiques sont proposées depuis la récolte jusqu’à l’exportation pour éviter ladite contamination. C’est ce qui justifie à ce propos la présente table ronde qui se veut une tribune pour restitution des instruments et méthodes de prévention contre la salmonelle. Un travail qui a été réalisé avec le concours d’instituts de recherche, de laboratoires et d’organismes burkinabè. Mais les traitements sans pesticides recommandés au niveau de l’agriculture biologique ne laisseraient pas le champ libre à la salmonelle de se développer ?

Pas du tout, rétorque le Directeur de programme d’Helvetas Burkina Faso, Daniel Valenghi, qui précise que la salmonellose n’est pas une maladie de plantes mais plutôt provient de l’action des animaux ou de l’homme. Pour lui, les mains sales ou les déchets de poules qui contiennent souvent des germes de salmonellose sont un moyen propice pour une contamination du sésame, qu’il soit conventionnel ou biologique. Il a donc invité les acteurs de la filière sésame à prendre conscience de la présence de la salmonellose qui peut aussi toucher un jour le sésame conventionnel.

Cyr Payim Ouédraogo

Observateur Paalga