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Flora Ilboudo, artiste comédienne, danseuse

Publié le jeudi 9 février 2006 à 03h49min

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Le milieu des artistes est réputé difficile. Il est encore plus difficile pour les femmes qui doivent se battre doublement pour se hisser au sommet. Flora ILBOUDO fait partie de cette nouvelle génération de jeunes comédiennes qui bousculent aujourd’hui les scènes dans nos théâtres.
Nous l’avons rencontré, elle nous livre ses impressions de jeune artiste comédienne danseuse et conteuse.

Comment es-tu venu dans ce métier de comédienne ?

Flora ILBOUDO (F.I) : Je voudrais vous remercier de l’occasion que vous me donnez de parler de ma jeune carrière de comédienne. Pour parler de mes débuts dans le milieu du théâtre, il faut remonter à mon école primaire. C’est vrai qu’aujourd’hui les projets auxquels j’ai participé me font penser que j’ai un début prometteur, mais tout à commencer à mon école primaire. En effet, je suis venue dans le milieu des artistes par un pur hasard. Pourquoi je dis cela.

A ma classe de CM2, je suis allé rendre visite, un soir à une amie qui logeait dans la cour de la MJCO (Maison des jeunes et de la Culture d Ouagadougou). C’est là que j’ai trouvé la troupe Désiré BONOGO en pleine répétition. Je n’ai pas résisté et j’ai demandé à la maîtresse de lieux, Mme Blandine si je pouvais faire partie de la Troupe. Elle a accepté et c’est ainsi que j’ai débuté mes premiers pas de danseuse.

Cette aventure avec la Troupe Désiré BONOGO dont je suis toujours membre nous a amené à plusieurs SNC (Semaine Nationale de la Culture) où nous avons été plusieurs fois lauréat et dans plusieurs autres festivals dans la sous-région. Après avoir acquis beaucoup dans la danse, j’ai voulu tenter d’autres expériences notamment dans le domaine du théâtre et du cinéma deux autres domaines qui me fascinent autant que la danse.

Et comment s’est fait le passage de la danse aux planches ?

(F.I) : Vous ne me croirez pas, mais ça été une pure chance. Nos répétitions de danse se font à la MJCO et par un concours de circonstance, le carrefour International de Théâtre de Ouagadougou (CITO) qui venait d’avoir une autorisation de la Mairie d’aménager dans un coins de la MJCO était en pleine création et a lancé un casting pour le recrutement de comédiens.

Moi qui n’avais jamais mis les pieds sur une scène de théâtre, je suis allée postuler. A ma grande surprise, j’ai été retenu et nous avons donc participé à la création de la pièce « un ennemi du peuple » qui a participé au Festival IBSEN en Norvège en 2002 je crois. Après le festival, la pièce a été présentée plus d’un mois à la maison des jeunes et a connu un très grand succès.

Aujourd’hui, je peux dire que ce passage a « un ennemi du peuple » m’a ouvert d’autres portes puisque depuis lors, j’ai participé à la création de la pièce Mila LOZA dont la mise en scène a été assurée par des françaises, j’ai occupé le rôle d’une femme conservatrice des valeurs ancestrales dans la création du CITO « la mort et l’Ecuyer du Roi » du célèbre Wole Soyinka, pièce qui a été diffusée pendant deux mois au théâtre du CITO.

J’ai suivi un stage en conte qui m’a ouvert les portes du milieu des conteurs et j’ai d’ailleurs participé en 2005 au Festival YELEEN.
Aujourd’hui je vois un de mes grands vœux se réalise à savoir jouer dans un film. Ce n’est pas pour l’heure les grandes œuvres, mais je reste convaincue qu’avec un peu de persévérance et de soutien, je pourrai aller de l’avant dans ce domaine-là également.

Dans quel film avez-vous jouez ?

(F.I) : J’ai participé à la réalisation d’un film documentaire de sensibilisation sur l’hôpital Régionale de Koudougou, j’ai également participé à la réalisation de plusieurs spots télé. C’est pour ça que je disais que c’était pas encore de grandes œuvres, mais je garde confiance et surtout espoir.

Le métier nourri-t-il son homme ?

(F.I) : Je ne sais pas pourquoi les journalistes veulent toujours savoir si nous vivons de notre métier, comme s’il était différent des autres. Dans tout métier il y a des difficultés, il y a des hauts et des bas. Rien n’est donné gratuitement dans la vie. Si tu travailles, tu gagnes le fruit de ton labeur. Si tu dors aussi tu vas récolter le fruit de ton sommeil. C’est pour dire que, certes dans notre métier, nous n’avons pas encore de statut clair, mais nous vivons des projets dans lesquels nous participons et j’avoue que ça nous aide à nous en sortir. L’important, c’est de ne jamais manqué de projet et toujours taper aux portes des castings, et espérer être retenu.

Des projets ?

(F.I) : Pour l’heure, c’est le chômage technique, je dirai puisque je ne suis pas dans une création. Néanmoins, j’occupe mes journées dans ma petite gargote que je suis en train de mettre en place. J’espère que cela marchera et que je trouverai par la même occasion un deuxième pied-à-terre.

Que pense-tu de la promotion de la Culture au plan national ?

(F.I) : Je crois que les premiers responsables du pays ont pris la pleine mesure de l’importance que revêt la Culture pour notre pays. Nous en tant qu’artiste, nous sommes aujourd’hui satisfaits des efforts qui sont faits pour la promotion de notre culture. Cela se ressent à tous les niveaux d’ailleurs. Que ce soit sur le plan musical, théâtrale, cinématographique, traditionnelle etc. On sent que les choses bougent et c’est tant mieux pour le Burkina, c’est tant mieux pour les artistes qui y tirent leur pitance quotidienne.

C’est dire donc que nous ne pouvons que tirer le chapeau à nos autorités pour qu’elles continuent dans ce sens. C’est vrai beaucoup reste à faire, mais il faut reconnaître que ce qui a été fait n’est pas négligeable.

Par Claude ROMBA
L’Opinion

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Vos commentaires

  • Le 10 février 2006 à 04:48, par kéré, nancy En réponse à : > Flora Ilboudo, artiste comédienne, danseuse

    Bravo à vous Chère Madame, pour la promotion de la culture à travers vos oeuvres qui, je l’espère, vous hisseront au plus haut niveau de vos talents. La culture fait partie intégrante du développement. Kéré, Nancy

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