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Crise ivoirienne : Abidjan à la recherche d’une seconde vie

Publié le mercredi 8 février 2006 à 07h51min

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Du 26 janvier au 2 février 2006, nous avons séjourné à Abidjan, la capitale ivoirienne. Une semaine qui nous a permis de prendre un tant soit peu le pouls de cette mégalopole africaine.

Abidjan, la perle des lagunes. Ainsi appelait-on la capitale de la Côte d’Ivoire jusqu’à ce que le pays ne vive à partir du 19 septembre 2002, une grave crise. Pour certains observateurs, elle ne mérite plus trop cette appellation pendant que d’autres avouent que cette ville conserve toujours une partie de son charme malgré le fait que le pays soit divisé en deux. Mais on remarque que Abidjan n’est plus propre comme il y a quelques années.

Des odeurs, vous en recevez lorsque vous traversez en véhicule des quartiers tels que Yopougon et Adjamé. C’est dans ce décor que le Premier ministre Charles Konan Banny a choisi de rendre Abidjan propre afin qu’elle retrouve son lustre d’antan. L’opération ville propre qui doit durer quatre semaines à partir de fin janvier est conduite par le ministre de la Santé et de l’hygiène publique, Rémi Allah Kouadio.

Abidjan où nous avions passé pratiquement le mois d’octobre 2005 n’a pas du tout changé. Les barrages de police ou de gendarmerie sont omniprésents sur les grandes artères de la ville et dans des quartiers très populaires tels que Abobo et Yopougon. Ne vous en faites pas, ce sont les chauffeurs des taxis wôrô wôrô (taxis qui ne circulent que dans un quartier bien donné) et des gbakas (mini-bus de transport en commun privé) qui subissent la loi du racket.

Il arrive parfois que des chauffeurs des wôrô wôrô, pour éviter les policiers et gendarmes, empruntent des voies détournées. Certains se font épingler souvent, comme ce chauffeur qu’un policier a sanctionné pour "acte déviationniste". "Mais on fait avec quotidiennement", nous a confié le chauffeur en question qui ajoute : "C’est ça aussi Abidjan", avant de nous déposer à la Rue princesse à Yopougon autour de 22h le samedi 28 janvier 2006. Cette rue reste toujours célèbre par la diversité de ses maquis toujours pleins à craquer même si certains ont fermé.

Sur place, la bière coule à flots et les clients (hommes et dames) n’hésitent pas à se trémousser au son et au rythme de la musique ivoirienne, congolaise et américaine. Avant de quitter les lieux très tard la nuit, les maquis comme la station où il est écrit sur un panneau "l’arrêt est obligatoire" ne désemplissaient toujours pas. Un ami n’a pas manqué de nous dire que "malgré la crise, il y a la joie à Abidjan et que si les Eléphants vont loin dans cette CAN’2006, la ville sera encore gâtée".

A Cocody, l’allocodrome a gardé ses habitudes avec des vendeuses qui sont aux trousses de la clientèle qu’elles ne lâchent pas un seul instant. A côté, il y a ces klaxons intempestifs des wôrô wôrô d’Adjamé quartier Renault, à la recherche de clients désirant aller à Koumassi, Marcory, Treichville, Cocody, et qui créent une véritable pagaille dans la circulation aux côtés des gbakas.

Pendant ce temps, les marchands ambulants encombrent certaines rues et des carrefours importants, à la recherche de leur pitance quotidienne. Abidjan vit dans la même ambiance qu’on lui connaît mais où certaines personnes nous disent que tout peut arriver à tout moment depuis le 19 septembre 2002.

Par Antoine BATTIONO
Le Pays

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