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Protection des droits des enfants au Burkina : Plan International à la recherche d’un allié, la presse

Publié le mardi 6 juin 2023 à 22h15min

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Protection des droits des enfants au Burkina : Plan International à la recherche d’un allié, la presse

Plan International Burkina Faso a organisé les 5 et 6 juin 2023 à Tintilou, à une trentaine de kilomètres à l’ouest de Ouagadougou, un atelier dénommé “Coalition des médias pour la promotion des droits des enfants et l’égalité filles”. Cette activité entre dans le cadre de la semaine du leadership qui prévoit une série d’activités visant à faire progresser la stratégie d’influence de l’institution.

Les médias sont des alliés et peuvent l’être davantage dans la promotion des droits des enfants. Tout comme le journaliste anglais, John Langdon-Davies (père fondateur de Plan International), l’a été pour le petit José en pleine guerre civile d’Espagne, les journalistes burkinabè peuvent être une lueur d’espoir pour les enfants, afin que leurs droits soient protégés et que leurs voix portent haut, surtout en ces temps difficiles que traverse le Burkina Faso. C’est du reste le souhait de la représentante résidente par intérim de Plan international, Anika Krstic, qui veut faire des médias, des alliés.

La Représentante résidente par intérim de Plan international Burkina Faso, Anika Krstic, a pris part à l’atelier

Pour une collaboration gagnant-gagnant

Dans le cadre de la semaine du leadership qu’elle organise, l’ONG a réuni une quinzaine de journalistes à Tintilou dans le but d’améliorer la collaboration jusque-là ponctuelle et unidirectionnelle, selon Patrice Zongo, conseiller en plaidoyer et influence à Plan International Burkina. Pour l’organisation, cette collaboration peut être gagnant-gagnant pour les deux parties, et peut être source de création de contenus riches et cohérents par les médias.

Mais avant la matérialisation de cette collaboration en dehors de la couverture des activités factuelles, ces deux jours ont permis aux journalistes participants d’apprendre davantage sur l’organisation, son histoire, son organisation interne, le système de parrainage, ses actions en faveur de l’engagement des jeunes, ses activités de développement communautaire à travers les groupes d’épargne, etc.

Vue partielle des journalistes présents à l’atelier

35 projets humanitaires et de développement

Dans sa communication, le directeur de l’implémentation des programmes, Issaka Congo, a indiqué que Plan International Burkina Faso met en œuvre 35 projets de développement et projets humanitaires pour cette année fiscale (1er juillet 2022 au 30 juin 2023). « Parmi ces projets, note le directeur, neuf sont financés par les fonds de parrainage et 26 projets sont financés par les fonds de subvention qui, selon l’alabastrite et gestionnaire de base de données, Karima Robgo, sont des ressources acquises chèrement grâce à des compétitions lancées par des institutions telles que l’Union européenne, le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), la Banque mondiale, la coopération danoise, la Fondation Bill et Melinda Gates, etc.

Le conseiller en plaidoyer et influence à Plan International Burkina, Patrice Zongo a expliqué ce que l’ONG attend des journalistes

Six domaines d’intervention et quatre thématiques

Plan International Burkina travaille dans six grands domaines d’intervention regroupés en quatre thématiques. Selon les responsables du développement des programmes, Claude Kané, la thématique "Apprendre” prend en compte les activités en faveur d’une éducation de qualité inclusive et l’emploi des jeunes. La thématique “Diriger” traite de la participation citoyenne et active des filles dans les décisions qui les affectent. La thématique “Décider”, traite de la santé et des droits sexuels reproductifs pour les jeunes femmes tandis que la quatrième thématique intitulée “S’épanouir” aborde les questions liées au développement de la petite enfance et la protection contre la violence.

Le directeur de l’implémentation des programmes, Issaka Congo, a indiqué que le budget annuel de l’organisation va crescendo

Le parrainage, pilier de l’organisation

Notons que le parrainage est l’un des piliers de Plan International autour duquel est bâti le programme de l’organisation. Sur plus de 50 000 enfants parrainés avec Plan International Burkina Faso, on dénombre plus de 2000 enfants déplacés internes.
Selon Nicole Hien, directrice de parrainage, le but du parrainage est de constituer « une communauté mondiale qui est consciente, impliquée et unie autour des besoins et des droits des enfants ».

Dans sa présentation, elle a indiqué que l’enfant parrainé doit vivre avec ses parents ou un membre de la famille qui en est responsable ou un tuteur. « Aussi, ajoute-t-elle, l’enfant parrainé et sa famille doivent avoir vécu pendant au moins six mois dans une zone d’intervention de Plan ».

Notons que les parrains sont issus de 20 pays à travers le monde et fournissent régulièrement des dons pour soutenir les programmes de Plan International dans les 46 pays où vivent leurs enfants parrainés.

Le responsable du développement des programmes, Claude Kané, a indiqué que Plan international Burkina Faso travaille dans six domaines d’intervention répartis en quatre thématiques

Avec et pour les jeunes

Plan International Burkina Faso ne se contente pas que d’aider les jeunes. Il crée aussi des partenariats avec eux et les fait participer à toutes les étapes de ses projets, de l’élaboration au suivi-évaluation en passant par la mise en œuvre.

Dans cette optique, L’ONG a mis en place en décembre 2021, un conseil consultatif des jeunes (CCJ) composé de 50 jeunes membres directs provenant plusieurs régions. Il s’agit de jeunes répartis dans les régions du Centre-est, du Centre-ouest, du Centre-nord, du Centre-sud et du Sud-ouest ; et dix jeunes provenant des autres régions. « A travers le CCJ, soutient son président Wahabou Oubda, les jeunes ne pas des bénéficiaires passifs mais des acteurs de changement ».

Outre le conseil consultatif des jeunes, Plan International Burkina Faso a créé en 2020 un groupe Facebook fermé pour permettre aux jeunes filles de discuter de sujets tels que la santé et les droits sexuels, la violence sexiste et la confiance en soi. Dénommé "Girls Out Loud" (Les filles qui s’expriment haut et fort), ce groupe, selon la modératrice nationale, Corine Gokouzou, aide à renforcer la confiance en soi des jeunes filles pour leur permettre de s’exprimer surtout à l’extérieur du groupe. "Girl Out Loud" n’est pas une initiative spécifique au Burkina Faso. Elle a débuté en Colombie, en Amérique du Sud, et est présente en Asie et dans d’autres pays africains.

Selon Nicole Hien, directrice de parrainage, les parrains sont issus de plus de 20 pays dans le monde

De mini banques au service du développement communautaire

Au-delà des actions humanitaires, Plan international est aussi une organisation de développement communautaire. Elle met en œuvre l’approche “groupes d’épargne” depuis 2006. Partie du Namentenga, cette approche est depuis 2016 mise en œuvre dans tous les villages parrainés par Plan international au Burkina, selon le conseiller en partenariat, Kobo Ouédraogo. Il s’est réjoui de l’impact de ces groupes d’épargne dont le nombre est passé de 2 250 groupes avec 47 000 membres en 2013 à 10 250 groupes avec 223 000 membres en 2023.

Dans le même temps, l’épargne mobilisée est passée de 658 millions à 4,490 milliards de francs CFA. Grâce aux activités de ces groupes d’épargne, 163 512 enfants ont pu être scolarisés en 2023. Toutefois ce nombre est en baisse de 15 751 élèves par rapport à 2021, en raison de l’insécurité, selon l’expert.

Corine Gokouzou a présenté l’initiative Girls Out Loud

Une stratégie pays révisée ambitieuse

Plan International Burkina Faso a révisé sa stratégie pays 2019-2023 en 2020 surtout en raison du contexte humanitaire difficile. Elle court désormais jusqu’au 30 juin 2024. Cette stratégie, selon le directeur du développement des programmes, Claude Kané, veut permettre à 2,5 millions de filles de grandir en bonne santé, de se développer. Elle veut aussi les protéger des pratiques néfastes dont le mariage des enfants. A travers cette stratégie, l’ONG ne cache pas son ambition de se positionner en leader dans ses domaines d’intervention.

En rappel, Plan International est présent dans plus de 70 pays. Du haut de ses 85 ans d’existence, elle travaille pour un monde juste qui fait progresser les droits des filles pour l’égalité des sexes. Son premier bureau au Burkina Faso a ouvert ses portes en 1976 dans la ville de Kaya.

Selon le conseiller en partenariat, Kobo Ouédraogo, le nombre des groupes d’épargne est passé de 2 250 en 2013 à 10 250 en 2023

En 2018, Plan International Burkina Faso a fusionné avec l’ONG danoise BØRNEfonden et étendu ses interventions. Elle est présente dans douze régions du Burkina sauf dans le Plateau-central.

Son budget entre 2019 et 2022 est estimé à 50,9 milliards de francs CFA. Les dépenses, elles, sont estimées à 47,8 milliards de francs CFA. L’ONG affiche un taux de performance de 95% sur la période. Et selon Issaka Congo, cela est un indicateur de la confiance qu’accordent les bailleurs de fonds à Plan International Burkina Faso.

Fredo Bassolé
LeFaso.net

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