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Sécurité alimentaire : Plus de 4 milliards de FCFA pour les producteurs

Publié le jeudi 29 janvier 2004 à 05h56min

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Le village de Soodin dans la province du Yatenga, a abrité mardi 27 janvier 2004 la cérémonie de lancement de deux projets de sécurité alimentaire dans le Nord et Nord-Ouest du Burkina Faso. Placée sous la présidence du ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques, Salif Diallo, cette cérémonie a enregistré la présence de l’ambassadeur de Libye au Burkina, du représentant de la FAO au Burkina, du représentant de la BOAD, des autorités provinciales ainsi que de nombreux producteurs agricoles. Le déplacement en valait bien la peine.

4, 088 milliards de FCA ! C’est le coût global des deux projets de sécurité alimentaire dont le lancement vient d’être fait à Soodin au profit des populations des régions du Nord et du Sahel du Burkina Faso. Il s’agit du projet GCP/BKF/042/LIB "appui au programme spécial pour la sécurité alimentaire CEN-SAD-phase I" et du projet de "sécurité alimentaire par la récupération des terres dégradées dans le Nord du Burkina Faso". Sont concernées par ces deux projets les provinces du Yatenga, du Zondoma, du Loroum, du Passoré, du Bam, du Sourou, du Soum et du Nayala. La zone d’intervention de ces projets est confrontée au problème de la sécurité alimentaire depuis de nombreuses années.

Et ce, en dépit des améliorations techniques enregistrées sur la plupart des exploitations et des efforts du gouvernement avec l’appui de ses partenaires au développement. La zone est caractérisée par une pluviométrie faible et irrégulière, des sols pauvres et dégradés, un réseau hydrographique et des ressources en eau de surface faibles, une croissance démographique élevée (Plus de 50 habitants au km2 dans certaines régions), une surexploitation des ressources naturelles, une insuffisance des infrastructures sociales et de communication...

Bref, autant de facteurs défavorables qui constituent les causes principales des déficits céréaliers et des famines qu’enregistrent les régions du Nord et du Sahel. L’agriculture y est restée jusque-là essentiellement pluviale, handicapée par les contraintes que sont la sécheresse, la désertification, la pression foncière et la pauvreté. Résultat, de faibles productions agricoles. L’élevage y est également tributaire des conditions pédo-climatiques.

C’est certainement pour remédier à cette situation de faible disponibilité des terres cultivables, de ressources et de vivres (en somme, d’insécurité alimentaire) que le gouvernement du Burkina Faso a introduit des requêtes de financement de projets à même de parvenir à la sécurité alimentaire dans cette zone du Nord et du Sahel. Sollicités, la FAO, la Banque Ouest africaine de développement et la Libye ont répondu favorablement. Ce qui a abouti à la naissance des projets "Appui au programme spécial pour la sécurité alimentaire (PSSA-CEN-SAD) Phase I" et "sécurité alimentaire par la récupération des terres dégradées dans le Nord du Burkina Faso".

Ces deux projets, selon la vision du ministre Salif Diallo, s’inscrivent dans le cadre de la lutte contre la pauvreté, pour la sécurité alimentaire et dans le cadre des politiques et stratégies entreprises par le gouvernement pour créer les conditions d’une croissance durable du secteur agricole. Aussi le ministre a-t-il exhorté les bénéficiaires que sont les producteurs à redoubler d’effort et de courage pour vaincre l’adversité de la nature.

L’espoir reste permis quand on sait que les producteurs du Nord et du Sahel, malgré les conditions physiques et socio-économiques très défavorables ne ménagent aucun effort pour dompter la nature hostile en utilisant des pratiques traditionnelles de production comme le Zaï et d’autres techniques adaptées de gestion conservatoire des eaux et des sols.

A travers le projet GCP/BKF/042/LIB "Appui au Programme spécial pour la sécurité alimentaire" financé par la Libye (dans le cadre du CEN-SAD à travers la FAO) au coût global de 1,200 milliard de FCFA les provinces du Yatenga, du Loroum, du Zondoma, du Passoré, du Bam, du Nayala et du Sourou œuvreront à :

- maximiser l’utilisation efficiente de l’eau des bas-fonds et des périmètres irrigués ;

- augmenter durablement la productivité et la production des petits ruminants et de la volaille par des démonstrations participatives de technologies améliorées ;

- améliorer les conditions de transformation, de conservation et de gestion des ressources naturelles et la production fruitière et agricole à travers l’agroforesterie.

Quels résultats attendus ?

Au cours des trois années à venir le projet permettra l’aménagement de sept (7) bas-fonds d’une superficie totale de 120 ha ;

- la réalisation de 138 puits maraîchers,

- l’aménagement de 14 boulis ;

- la fourniture de 298 pompes à pédales et de 8 motopompes.

L’intensification des systèmes de production se fera à travers la fourniture du petit équipement et d’intrants pour la production de céréales, de légumineuses et de légumes.

La diversification de la production sera assurée par la fourniture de moyens pour la construction de bergeries et de poulaillers, pour l’achat d’animaux d’élevage, d’intrants zootechniques et vétérinaires et pour l’agroforesterie. Cette composante notamment le petit élevage est destinée essentiellement aux femmes.

Il est prévu un système de crédit adapté d’un montant de 386 millions 945 mille FCFA pour la durée du projet. Il sera géré par les organisations paysannes participant à la mise en œuvre des activités du PSSA après une solide formation en gestion financière.

Le Projet de "sécurité alimentaire par la récupération des terres dégradées dans le Nord du Burkina Faso" financé en partie par un prêt auprès de la Banque Ouest Africaine de Développement, a un montant de 2 milliards 886 millions de francs CFA.

Il permettra la réhabilitation et la mise en valeur des terres fortement dégradées en vue d’accroître les productions agro-pastorales. Le projet couvre les provinces du Soum, du Loroum, du Yatenga et du Bam.

A terme, de ce projet il est escompté :

- l’accroissement de la production agricole en année de croisière de 3 600 tonnes de céréales, de 1 750 tonnes de légumineuses et de 530 tonnes de produits maraîchers ;

- la restauration de façon durable de 3 000 hectares de terres ;

- l’amélioration des revenus des producteurs d’au moins 60%.

Outre les actions de formation et de suivi- évaluation, le projet permettra également la mise en place d’un système de financement rural à travers la mise en place d’une ligne de crédits de 700 millions de FCFA pour renforcer la structure financière des ressources des caisses populaires dans la zone du projet.

Convaincus que ces deux projets qu’ils ont financé seront menés à terme et selon les règles de l’art, les partenaires que sont la FAO, la Banque Ouest Africaine de Développement et la Libye ont réaffirmé leur constante disponibilité à soutenir la politique de développement du Burkina.

Sita TARBAGDO
Sidwaya

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