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Burkina/Santé : Les néphrologues réfléchissent aux enjeux et perspectives de leur pratique

Publié le jeudi 1er juin 2023 à 12h30min

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Burkina/Santé : Les néphrologues réfléchissent aux enjeux et perspectives de leur pratique

Ce mercredi 31 mai 2023, s’est ouvert à Ouagadougou le premier congrès de la Société burkinabè de néphrologie (SOBUNEPH). Le thème retenu pour ce premier congrès est « La pratique néphrologique en Afrique au sud du Sahara, enjeux et perspectives ».

La néphrologie est une spécialité médicale qui vise à prévenir, diagnostiquer et traiter les maladies rénales. À en croire Pr Adama Lengani, président de la Société burkinabè de néphrologie, c’est une spécialité jeune, notamment au Burkina Faso où elle date de moins de 30 ans. Il révèle qu’avant 2006, le pays ne comptait qu’un seul néphrologue pour une trentaine actuellement. C’est une spécialité dont les traitements sont coûteux ainsi que les conditions d’exercice, ce qui limite l’accès aux soins pour les populations pauvres.

Ce premier congrès de LA SOBUNEPH réunit des néphrologues, des médecins généralistes et d’autres spécialistes, venus du Burkina et d’autres pays

Pourtant, comme le rappelle Dr Antoinette Tougma, chargée de mission qui a représenté le ministre de la santé, les maladies rénales sont un problème majeur de santé publique. Selon les chiffres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), un adulte sur dix souffre d’une affection rénale, soit environ 850 millions de personnes dans le monde. En 2019, la maladie rénale était la 10e cause de mortalité au monde et si rien n’est fait, elle pourrait en être la 5e en 2040.

Au Burkina Faso, on estime à 2,5 millions, le nombre de personnes souffrant de maladies chroniques rénales et qui l’ignorent, avec un taux de mortalité élevé. Cette mortalité élevée est due, selon Dr Tougma, au coût du traitement, à l’accès limité aux soins, à la pauvreté. « En milieu hospitalier, plus du tiers des patients sont vus au stade terminal de la maladie. La seule alternative thérapeutique qui existe est le traitement par hémodialyse », dit-il. Une thérapie assez coûteuse pour le Burkinabè moyen.

Pr Adama Lengani, président de la Société burkinabè de néphrologie

C’est pourquoi, conscient du problème, le Burkina Faso a pris plusieurs mesures dont l’octroi d’une subvention de cinq milliards de francs CFA par an aux centres de dialyse, permettant de réduire le coût d’accès à l’hémodialyse, ainsi que l’octroi de bourses pour la spécialisation de médecins en néphrologie, l’ouverture de centres d’hémodialyse et l’ouverture d’une formation d’attachés de santé en hémodialyse.

Photo de famille

Malgré ces efforts, des difficultés demeurent. Ce congrès est donc une occasion pour mener la réflexion sur ces difficultés, mais aussi sur les enjeux et perspectives de la néphrologie. C’est aussi le lieu d’une remise à niveau des connaissances au profit des néphrologues, comme le souligne Pr Lengani.

Justine Bonkoungou
Lefaso.net

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