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Burkina : « Permettre aux artistes de vivre de leur art », le combat de Jean Luc Bambara

Publié le mercredi 24 mai 2023 à 23h30min

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Burkina : « Permettre aux artistes de vivre de leur art », le combat de Jean Luc Bambara

Bien que connu pour ses objets d’art au Burkina Faso, en France, en Suisse, en Espagne, aux Etats-Unis, etc., l’artiste Jean Luc Bambara ne compte pas s’arrêter là. S’épanouir à travers son savoir-faire, c’est la philosophie qui l’a poussé dès le début et il la transmet aux autres artistes qui apprennent auprès de lui. Une visite dans son centre le mardi 23 mai 2023 à Ouagadougou nous a permis de mieux comprendre sa lutte.

Dans la galerie de l’espace culture Barso, c’est l’art dans tous ses états qui accueille tout visiteur. Des objets d’art, réalisés à base de pierre, de bois ou avec du bronze, exposés aux quatre côtés du mur.

Dans la cour du centre, plusieurs visiteurs sont au rendez-vous. Des artistes, des amis et connaissances de Jean Luc Bambara, le président de l’association Barso, sont présent pour assister au lancement de l’atelier de production de sculptures sur bronze suivi d’une mise en marché au profit des artistes plasticiens.

Financé à 36 millions de FCFA par le Fonds de développement culturel et touristique (FDCT), le projet de production de sculptures sur bronze suivi d’une mise en marché de l’association Barso va couvrir une durée de huit mois. Ce projet va toucher une dizaine d’artistes plasticiens sélectionnés.

Selon Jean Luc Bambara, chaque artiste peut vivre décemment de son art

Accroître la productivité des bénéficiaires afin d’équiper leurs ateliers et permettre aux artistes de vivre de leur art, tel est l’objectif principal recherché par ce projet.
Selon le président de l’association BARSO, Jean Luc Bambara, ce projet va se dérouler en deux phases. « La première phase consiste à produire des œuvres semi-monumentales avec la participation des artistes bénéficiaires. La seconde phase qui est celle de la mise en marché, consistera à vendre les œuvres à travers des expositions à Ouagadougou et dans d’autres villes du pays », a-t-il indiqué.

Compte tenu de la situation sécuritaire qui impacte négativement la commercialisation des œuvres plastiques, la deuxième phase constitue un défi pour l’association Barso. A cet effet, Jean Luc Bambara invite la population à s’approprier les productions issues du projet.

Présente au lancement de cet atelier de production, la secrétaire générale adjointe du ministère en charge des arts et de la culture, Adama Segda, a rappelé les mécanismes présents au Burkina Faso qui font la promotion des œuvres d’arts. « Il y a le soutien à la mobilité extérieure des artistes. Également, il y a des mécanismes d’œuvres d’arts qui sont mis en place depuis 2012 et qui permettent de façon régulière l’acquisition par le gouvernement d’une quantité importante d’œuvres d’arts pour la décoration d’édifices publics », a-t-elle énuméré.

L’occasion a été choisie en jour pour rappeler la loi dite « 1% artistique » qui peine à être appliquée au pays des hommes intègres. Il faut noter qu’en mai 2021, l’Assemblée nationale a adopté du « 1% artistique », qui permet d’imposer 1% de la valeur d’un immeuble d’une valeur d’au moins 50 millions de francs pour la décoration de cet édifice afin de permettre aux artistes de vivre de leur art.

Pour Adama Segda, l’objectif est de permettre aux artistes plasticiens de vivre de leur art

Cette loi institue l’obligation de décoration artistique des constructions publiques et des bâtiments recevant du public sur le territoire du Burkina Faso, ainsi que dans ses enclaves diplomatiques. L’obligation de décoration artistique consiste à consacrer 1% du coût total des travaux de construction, d’extension ou de réhabilitation des bâtiments publics ou devant recevoir du public à la commande ou à l’achat d’une ou plusieurs œuvres d’art originales destinées à être intégrées dans l’ouvrage ou ses abords.

Concernant le champ d’application, la loi précise que la quote-part de « 1% artistique » s’applique aux opérations de constructions publiques, d’extension ou de réhabilitation changeant la destination d’un bâtiment public ou d’un bâtiment recevant du public, lorsque le coût total des travaux hors taxes est supérieur ou égal à 50 millions de francs CFA.

La disposition concerne également les projets d’aménagements des sites et zones à vocation culturelle et/ou touristique, de réalisations ou de développements d’infrastructures culturelles ou touristiques. Ce, quel que soit le coût total des travaux.

Lire aussi Jean-Luc Bambara : L’art de la case maternelle, aux quatre coins du monde

Cryspin Laoundiki
Lefaso.net

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