« La journée internationale de la diversité biologique » est célébrée le 22 mai de chaque année pour commémorer l’entrée en vigueur de la Convention sur la diversité biologique (CDB). Cette manifestation internationale a pour objectif de rappeler le rôle de chaque citoyen dans la préservation de nos écosystèmes, tout comme leur importance pour l’humanité toute entière.

En effet, la diversité biologique est le tissu vivant de notre planète. Elle est à la base du bien-être humain, actuel et futur, et son déclin rapide menace aussi bien la nature que les hommes. Son importance pour le bien-être humain et le développement socio-économique réside dans sa contribution à la fourniture des biens et services écosystémiques, au renforcement de la sécurité alimentaire, à la santé, aux relations sociales, à l’augmentation de revenus, à la gestion durable des terres et à la réduction des effets néfastes des changements climatiques.

L’année 2023 est sans doute une année particulière sur le plan de la conservation de la diversité biologique, car elle marque le début d’un changement transformateur décidé et accepté par la communauté internationale.

L’adoption du cadre mondial pour la diversité biologique Kunming-Montréal qui fixe des objectifs et des mesures concrètes pour enrayer et inverser la disparition de la diversité biologique d’ici à 2050 nous donne un regain d’espoir. Ce qui justifie le thème de cette 30ième journée internationale de la diversité biologique : « De l’accord à l’action : reconstruire la diversité biologique ».

Ce thème est interpellateur et du fait que nous disposons maintenant d’un plan d’action convenu au niveau mondial, nous devons mettre en œuvre toutes les mesures prévues par l’accord avant 2030. Ainsi, les différents pays parties à la Convention dont le Burkina Faso et toutes les parties prenantes sont encouragées à réaliser des actions concrètes pour mettre en œuvre cet accord consensuel. Aussi, cette journée n’offre -t-elle pas l’opportunité pour les pays dans lesquelles des actions sont déjà en cours, de les faire connaître et de les mettre davantage en valeur ?

Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons obtenir une diversité biologique protégée et durable à l’horizon 2050.

Le Burkina Faso s’est inscrit dans cette logique à travers de multiples actions déjà promues en faveur de la diversité biologique.
En effet, développer durablement un secteur agro-sylvo-pastoral, faunique et halieutique productif et résilient constitue un objectif stratégique du Référentiel national de développement du Burkina Faso 2021-2025. En plus, le Plan d’Action pour la Stabilisation et le Développement du Burkina Faso a inscrit dans ses priorités deux actions phares que sont l’accroissement de la production des ressources forestières et fauniques et l’amélioration de la santé animale et de la gestion durable des ressources naturelles. Ce qui devrait permettre de préserver la diversité biologique dans tous ses aspects d’ici à 2030.

En outre, le récent rapport diagnostic fait dans le cadre de l’élaboration de la stratégie nationale en matière d’environnement établit la nécessité de poser des actions concrètes afin de protéger, préserver, restaurer et promouvoir les écosystèmes, les ressources en eau, les habitats naturels et la diversité biologique dans notre pays.

A tout cela s’ajoutent les efforts déjà en cours à la suite de l’actualisation de la monographie nationale sur la diversité biologique du Burkina Faso, notamment la gestion et l’aménagement intégré des paysages et la restauration écologique mettant l’accent sur l’utilisation des espèces locales.

La célébration de cette journée est une occasion pour le Burkina Faso d’exprimer sa gratitude à l’ensemble de ses partenaires techniques et financiers pour leurs appuis multiformes. Les efforts de l’ensemble des acteurs notamment des secteurs public et privé, des collectivités territoriales, des Organisations non gouvernementales, des partenaires techniques et financiers ainsi que des communautés locales sont plus que nécessaires pour une mise en œuvre effective du nouveau Cadre mondial pour la diversité biologique pour l’après 2020 au Burkina Faso.

Certes, le Burkina Faso est confronté à une crise sécuritaire qui a eu des répercussions humanitaires, sociales et économiques mais nous devons nous rappeler que la diversité biologique joue un rôle irremplaçable dans la provision des aliments pour les hommes et les animaux, de l’énergie, de produits médicaux et de plusieurs autres matières essentielles au bien-être des populations.

Le défi de la restauration de notre sécurité doit impliquer la volonté d’améliorer la conservation et l’utilisation durable des ressources naturelles. Cela nécessite une modification de nos relations avec la nature pour mettre un terme le plus rapidement possible au déclin de la diversité biologique conformément au Cadre mondial post 2020.

Malgré les efforts et intentions de notre pays à stopper ou inverser la dégradation de la diversité biologique, nous devons nous rappeler que autant il y a encore beaucoup de travail à faire, il y a beaucoup de progrès dont nous pouvons être fiers. Il parait alors capital de transformer nos rôles, actions et relations avec la nature.
J’en appelle par conséquent, les acteurs à tous les niveaux à plus d’engagements et de détermination afin que dans un esprit de collaboration et de partenariat, nous conjuguons nos efforts pour gagner le pari de la conservation de la diversité biologique par la mise en œuvre du Cadre mondial pour la diversité biologique Kunming-Montréal.

Bonne célébration de la journée internationale de la Diversité biologique.
Je vous remercie.>>

Dr Augustin KABORE
Médaillé d’Honneur des Eaux et Forêts