Burkina/Recherche scientifique : L’Institut des sciences des sociétés rend hommage au Pr Moustapha Gomgnimbou
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L’Institut des sciences des sociétés (INSS) veut rendre un hommage au Pr Moustapha Gomgnimbou pour tous ses services rendus au Burkina Faso et à l’Afrique. À cet effet, l’Institut organise à travers son département “Sciences juridiques, politologie et histoire’’ un colloque international les 25 et 26 mai 2023, à Ouagadougou dans ses locaux. Les grandes articulations dudit colloque, dont le thème est « Quelle contribution de la science historique au développement socioéconomique des nations africaines ? » ont été déclinées ce lundi 22 mai 2023 depuis la capitale burkinabè, lors d’une conférence de presse.
C’est conscient de l’important rôle qu’a joué le Pr Moustapha Gomgnimbou dans le secteur de la recherche scientifique au Burkina Faso et de sa contribution au développement du pays des hommes intègres, que ses pairs décident de lui rendre un hommage mérité. Afin d’offrir à cet illustre chercheur de renommée internationale, un honneur digne d’un expert incontesté des sciences historiques, l’Institut des sciences des sociétés (INSS) a jugé utile d’initier un colloque international.
Mais bien avant d’en venir au programme de cet évènement, Minimalo Alice Somé/Somda, coordonnatrice générale de l’activité en question, dresse de façon succinte le portrait du Pr Moustapha Gomgnimbou.
Portrait du Pr Gomgnimbou
Directeur de recherche en histoire africaine, le Pr Gomgnimbou a exercé les fonctions de chercheur au sein du Centre national de la recherche scientifique et technologique (CNRST), précisément à l’INSS, de 1989 à 2023, rappelle-t-elle.
C’est donc après 34 ans de services rendus à l’État, à la société burkinabè et à la communauté scientifique que l’éminent chercheur a été admis à faire valoir ses droits à la retraite le 1er mars 2023. Le Pr Gomgnimbou fait partie de la crème des chercheurs en histoire africaine qui a dédié sa vie à la recherche scientifique, selon madame Somé. Ce, dans l’objectif de montrer que le développement de l’Afrique passe par la connaissance de son histoire telle qu’elle est.
« Pour lui, les actions de développement doivent se fonder sur les réalités historiques propres à l’Afrique. Les Africains doivent donc connaître leur propre histoire afin de pouvoir envisager les futurs possibles pour et par l’Afrique. Les réflexions du Pr Gomgnimbou font en effet comprendre la nécessité de fonder les actions de développement de l’Afrique sur son propre substrat culturel, l’inscrivant ainsi dans les sillages théoriques défendus notamment par le Pr Joseph Ki-Zerbo », souligne madame Somé.
Poursuivant ses propos, Minimalo Alice Somé/Somda affirme que le Pr Gomgnimbou nourrit cette conviction selon laquelle, la connaissance, tout comme l’affirmation de l’identité et de l’altérité africaines, doivent servir de boussole. Par ailleurs, dit-elle, en s’intéressant aux minorités ethniques ou culturelles du Burkina Faso, le chercheur met en exergue les conditionnalités pour la construction d’un État-nation viable et intégrateur, à travers la prise en compte des aspirations de ces minorités dans les processus de développement socioéconomique.
Ainsi, le colloque international organisé en vue de rendre un vibrant hommage au Pr Gomgnimbou, vise à faire acte de reconnaissance pour la contribution de ses réflexions au développement de l’Afrique et à la consolidation de la science historique dans le continent.
Les grandes articulations du colloque
Le colloque en effet sera articulé en deux temps majeurs dont une partie hommage au Pr Gomgnimbou. Cette partie qui est consacrée aux témoignages a pour but de mettre au service de la communauté humaine, le sens et les mémoires de l’engagement du chercheur.
D’autre part, le temps sera dédié aux communications fondées sur les axes de recherche dans lesquels le Pr Gomgnimbou s’est investi durant sa riche carrière. Diverses thématiques vont être abordées dans ce sens. Elle portent notamment sur « les défis de la méthode historique face à l’interdisciplinarité en sciences sociales », « culture et développement », « minorité, cohésion sociale et État-nation », « mémoires et développement », « institutions traditionnelles et gestion de la cité ».
Les communicants eux, viendront en plus du Burkina Faso, d’horizons divers dont la Côte d’Ivoire, le Bénin, le Niger et le Togo. Ce colloque se veut en outre être un espace de débat scientifique dans un langage accessible, en vue de susciter des échanges contradictoires autour des résultats de recherche et formuler à l’endroit des décideurs publics et privés, des recommandations essentielles sur la place de la recherche historique dans le développement du Burkina Faso.
Hamed NANEMA
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