« Le capital humain est et demeure un facteur important dans le développement économique et social du Burkina Faso ». C’est ce qui ressort principalement de l’étude menée par Seydou Bouda. Dans une présentation scindée en trois parties principales (les effets de l’éducation sur l’efficience technique des chefs de ménage, le rôle de l’éducation dans l’adoption des techniques modernes agricoles et les effets de l’éducation sur les inégalités), l’impétrant a fait ressortir le lien entre capital humain et développement. Selon sa recherche, le niveau du capital humain est faible et freine le développement du Burkina Faso.

Le désormais docteur en sciences économiques a, par conséquent, formulé des recommandations parmi lesquelles l’accès des agriculteurs à l’éducation et à la formation, et le renforcement de l’offre publique d’éducation en qualité et en quantité. En ce qui concerne l’agriculture, il faut plus de professionnels du domaine afin d’accroître la productivité et avoir une agriculture durable, estime-t-il. Selon lui, le défi de l’éducation est plus grand dans le contexte actuel où plus de 6 000 écoles sont fermées et plus d’un million d’enfants sont hors des écoles à cause de l’insécurité.

Devant famille, amis et collègues fortement mobilisés pour la soutenance qui a duré deux heures, il a défendu les résultats de ses recherches. Et cela, devant un jury composé de cinq membres dont deux en présentiel et trois en vidéo-conférence. Ils ont unanimement félicité Seydou Bouda pour le choix du thème jugé pertinent et d’actualité pour le Burkina Faso. Son travail a été jugé recevable et il a été élevé au grade de docteur en économie. Le président du jury, Grégoire Rota Graziosi de l’université Clermont-Auvergne, a précisé qu’ils ne décernent plus de mention au sein de leur université.

« J’ai commencé le travail il y a longtemps, mais compte tenu de mon éloignement du milieu universitaire, j’ai travaillé de manière intermittente. C’est la raison pour laquelle cette soutenance a mis du temps mais a fini par voir le jour », a expliqué Seydou Bouda au sortir de sa présentation.

Seydou Bouda a occupé plusieurs postes de responsabilité au Burkina Faso. Il a été secrétaire général du gouvernement puis plusieurs fois ministre et ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Burkina-Faso auprès des États-Unis entre 2011 et 2014. Après avoir été administrateur du Groupe de la Banque mondiale pour le compte de 23 pays africains, Seydou Bouda est actuellement à la tête d’un bureau de consultant et gère ses propres affaires.

Farida Thiombiano
Lefaso.net