LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Burkina/Protection sociale : Vers une meilleure prise en charge des ménages et des personnes pauvres et vulnérables

Publié le vendredi 12 mai 2023 à 17h04min

PARTAGER :                          
Burkina/Protection sociale : Vers une meilleure prise en charge des ménages et des personnes pauvres et vulnérables

Au moins 40% de la population burkinabè, soit 8 202 062 individus, vivent en-dessous du seuil de pauvreté avec seulement 194 629 francs CFA par an. Face à cette situation préoccupante, le gouvernement entend s’inscrire dans la dynamique de toucher tous les ménages, les personnes pauvres et vulnérables potentiellement éligibles aux différents projets et programmes de protection sociale non contributive. C’est dans ce contexte que se tient l’atelier d’information et d’échanges avec les ONG et institutions de développement sur le dispositif et les approches méthodologiques du Registre social unique (RSU), pour une mise en œuvre de la politique de protection sociale. La cérémonie officielle d’ouverture des travaux s’est déroulée dans la matinée de ce vendredi 12 mai 2023, à Ouagadougou, sous la présidence de la ministre en charge de l’action humanitaire, Nandy Somé/Diallo.

En vue d’améliorer considérablement les conditions de vie des Burkinabè durement affectés par la crise, le gouvernement, à travers sa politique de protection sociale, travaille à un déploiement réussi du Registre social unique (RSU) des ménages et des personnes pauvres et vulnérables. Par ce registre, l’exécutif veut disposer d’une base de données consensuelle, fiable et neutre au service des programmes des intervenants du domaine de la protection sociale et de la lutte contre la pauvreté.

« Pour relever ce défi, le Burkina Faso a adopté en 2012 la politique nationale de protection sociale qui a pour ambition d’opérer un changement fondamental dans les approches d’intervention mises en œuvre aussi bien par l’État, la société civile, que par le secteur privé, afin de promouvoir la protection sociale, surtout celle au profit des groupes vulnérables », a expliqué la ministre en charge de l’action humanitaire Nandy Somé/Diallo.

« De façon spécifique, les échanges porteront notamment sur la mise en place du dispositif du RSU, les mécanismes de plaintes et réclamations… », Nandy Somé/Diallo, ministre en charge de l’action humanitaire

Cette politique selon la ministre, s’appuie sur différents programmes ciblant les pauvres ou individus vulnérables exposés aux chocs divers et qui visent à accroître directement leur accès aux services sociaux de base.

Les approches méthodologiques pour alimenter le RSU

Pour alimenter la base de données du RSU, deux approches méthodologiques sont utilisées. La première s’appui sur un ciblage communautaire en milieu rural qui implique une pré-identification des ménages pauvres par les communautés elles-mêmes dans les villages et hameaux respectifs suivi d’une collecte des données sur les membres des ménages.
La seconde, quant à elle, est fondée sur un ciblage en milieu urbain qui consiste en une collecte de données systématique de porte à porte sur tous les ménages qui seront classifiés selon un score.

Les participants à l’atelier d’information et d’échanges avec les ONG et institutions de développement sur le dispositif et les approches méthodologiques du Registre social unique (RSU)

Prenant en compte le contexte sécuritaire qui affecte de nombreuses localités du pays, le ministère en charge de l’action sociale a organisé un atelier de réflexion sur la stratégie de déploiement du RSU dans les zones à forts défis sécuritaires. Ce qui a permis d’élaborer un protocole additionnel comportant les stratégies alternatives pour réaliser le ciblage des ménages dans les zones à forts défis sécuritaires.

210 440 ménages pauvres visés pour la phase pilote

Le processus de construction du RSU repose en grande partie sur des outils et des instruments qui définissent la vision, les orientations et les approches méthodologiques de ciblage.

Des outils dont la conception prend nécessairement en considération les interactions du RSU avec les autres acteurs. En effet, en tant qu’utilisateurs de premier plan, les ONG sont appelées à demander au RSU des listes et des données sur les potentiels bénéficiaires des programmes sociaux qu’elles souhaitent mettre en œuvre. En contrepartie, chaque utilisateur participe à l’actualisation et à la mise à jour des données sur les ménages.

« Nous pensons effectivement qu’un outil comme le RSU permettra d’améliorer la protection sociale des Burkinabè », Michel Savez, responsable des programmes de protection sociale à l’UE

Ainsi, dans l’optique de tester ces outils de ciblage communautaire afin de procéder aux ajustements sur le questionnaire et les applications du système d’information et de gestion, un pré-test a été réalisé en fin avril 2023. Les leçons tirées de ce pré-test permettront selon le ministère en charge de l’action sociale, d’enclencher avec sérénité ce mois de mai la phase pilote du déploiement du RSU dans 58 communes rurales des régions du Centre-est et du Centre-ouest.

Ce sont donc plus de 210 440 ménages pauvres potentiellement éligibles aux programmes de protection sociale qui sont visés pour être enregistrés dans la base de données du RSU, à l’issue de cette phase pilote. Le RSU devrait être pratiquement opérationnel d’ici à décembre 2023.

Hamed NANEMA
Lefaso.net

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique