Comme dit le dicton « beaucoup sont appelés, peu sont élus ». A la faveur de l’appel à candidature pour la constitution de la première promotion pour le Certificat d’administrateur de société et dirigeant d’entreprise (CAS), 45 inscriptions ont été enregistrées par la direction de l’Académie internationale pour la gouvernance et le leadership économique (AIGLE).

Présidium

34 candidatures ont été retenues mais ce vendredi 05 mai 2023, 30 auditeurs (dont 14 administrateurs, 7 directeurs généraux, et 9 directeurs de services), ont reçu leurs parchemins de fin de formation. Ils sont ressortissants de 21 structures et entreprises. L’on peut, entre autres, citer Agroserv Industrie SA, Air Burkina, l’Autorité de régulation du secteur de l’énergie, le Bureau de restructuration et la mise à niveau. Ces pionniers sont désormais prêts à faire face aux défis du terrain et ce, avec discipline, travail et loyauté.

Vue des participants

Zalissa Koumaré Ouillio a exprimé un avis de satisfaction à l’issue des six mois d’apprentissage. « La formation s’est très bien passée. Sur cinq sessions, nous avons eu droit au renforcement de nos capacités en matière de gouvernance de leadership et en management des sociétés et spécifiquement dans les conseils d’administration. Pour ce qui est du conseil d’administration, il faut dire que nous avons été édifiés sur le fonctionnement des conseils d’administration au plan juridique et réglementaire. Et ensuite, connaître les missions d’un administrateur indépendant et comment donner les orientations pour assurer une gouvernance vertueuse de nos économies au niveau national, et des entreprises », a-t-elle résumé.

Mme Koumaré a reçu son certificat des mains du président du comité de gestion de l’AIGLE

Grâce à la disponibilité de personnes-ressources et de compétences, qui ont donné de leur temps, Mme Koumaré dit être suffisamment outillée pour assumer la responsabilité d’administrateur indépendant dans les entreprises et autres secteurs d’activités.

La présente formation a duré 100 heures dont 21 heures de simulation. Ce volume horaire est reparti en cinq modules d’une durée globale de 12 jours sur une période minimale de 6 mois. Chaque mois, précise Mme l’heureuse élue du jour, « nous devons nous présenter pour échanger sur un module spécifique. Nous avons eu des formateurs, des communicateurs qui ont été à la hauteur de nos attentes mais aussi des leaders au niveau national, sous-régional et international qui sont venus partager avec nous les secrets de leur réussite ». La moyenne globale des participants est de 79,5%, avec un taux d’assiduité moyen de 93,63%.

Le directeur général de l’AIGLE, Rodrigue Balima

Ce taux d’assiduité constitue un motif de satisfaction pour le comité de gestion de l’AIGLE. Le président dudit comité, Tertius Zongo, a invité ses filleuls à mettre en œuvre les compétences acquises à travers les cinq modules de formation du programme CAS et à travailler en réseautage. « Quand vous vous concertez entre vous et vous voyez des points de notre formation qui ne répondent pas aux réalités, faites un retour à la direction de l’AIGLE, pour permettre au comité scientifique de revoir le programme. Nous souhaitons également que les futurs formateurs sortent de votre promotion », a-t-il formulé.

Alors que la gouvernance d’entreprise est une condition sine qua non du développement du secteur privé, le contexte du Burkina Faso ne semble pas reluisant. S’appuyant sur une étude réalisée en 2021 par la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso, le directeur général de l’AIGLE, Rodrigue Balima, a indiqué que 55% des entreprises qui ont été enquêtées n’ont pas un système fiable de production d’informations comptables, ni d’assistance de cabinet d’expertise comptable.

Le président du comité de gestion de l’AIGLE, Tertius Zongo se dit satisfait des résultats de la promotion

Selon la même enquête, seulement 8% des entreprises, font auditer leurs comptabilités, par des experts comptables. « Alors qu’on sait qu’en matière de gouvernance d’entreprise, il est essentiel -c’est l’un des principes d’ailleurs de bonne gouvernance- d’avoir des informations fiables. Parce que, c’est sur la base des informations que les décisions vont se prendre sur le plan stratégique et opérationnel. (...) A côté de cela, le contexte qui est le nôtre est plutôt dominé par l’entreprise individuelle et souvent les entreprises familiales qui font que les gens ne pensent pas toujours à mettre en place des dispositifs en matière de bonne gouvernance d’entreprise », a-t-il fait remarquer.

Face à ce constat peu éclatant de la gouvernance des entreprises du Burkina Faso, l’AIGLE s’est donnée pour ambition de constituer un vivier de compétences et d’acteurs de promotion de la bonne gouvernance d’entreprise, à travers le programme CAS. De l’avis de l’ancien gouverneur de la BCEAO, Damo Justin Barro, les concepteurs de l’AIGLE ont trouvé une idée merveilleuse qui permet de résoudre la problématique de la gouvernance, du leadership et du management. Après le succès de la première promotion, une nouvelle promotion fera son entrée pour l’année 2023. L’appel à candidature est ouvert jusqu’au 22 mai 2023.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net