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Formation BRIDGE : Les professionnels de l’information et de la communication outillés sur leurs rôles dans le processus électoral

Publié le mardi 2 mai 2023 à 21h00min

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Formation BRIDGE : Les professionnels de l’information et de la communication outillés sur leurs rôles dans le processus électoral

Une élection réussie est le résultat d’un long processus de préparation et de planification, dont une grande partie est déterminée par le niveau de qualification et de compétences des parties prenantes, en l’occurrence les professionnels des médias. Conscient de cela, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) qui met les petits plats dans les grands, a tenu du 24 au 28 avril 2023 à Koudougou, un atelier (BRIDGE) au profit des professionnels de l’information et de la communication, dont l’influence dans la conduite des élections est déterminante.

« Les médias jouent un rôle capital en période électorale et pour mieux le jouer, il faut renforcer leurs capacités, consolider les acquis, confronter les idées et les expériences avec d’autres acteurs. En effet, si les normes de l’éthique ne sont pas respectées, il peut y avoir des risques de relais d’informations inexactes et biaisées, donner une couverture inégale aux différents candidats ou partis politiques, contribuer à la diffusion de discours haineux ou de désinformation électorale et susciter ou alimenter des violences électorales, vu les passions que suscitent les questions politiques, plus particulièrement en période électorale. » Ces mots du président de la Commission électorale nationale indépendante résume l’essence de la formation Building resources in democracy, governance and elections (BRIDGE), organisée au profit des professionnels de l’information et de la communication.

A chaque session étaient organisés des travaux de groupe puis après, un temps leur était donné pour restituer le fruit de leur travail. Une vue d’un groupe de travail

La tenue de cette formation intervient dans un contexte de crise sécuritaire qui entame le processus démocratique tout en remettant permanemment la question de l’organisation des élections en suspens. « Rien qu’à prononcer le mot élection, vous suscitez une attention particulière, sinon un étonnement, un peu comme pour vous dire, n’êtes-vous pas dans ce pays ? Il faut comprendre cette réaction et c’est même l’inverse qui devrait étonner. Nous vivons sans doute la pire crise sécuritaire de notre histoire, les tragédies et les souffrances, les mouvements de population et les risques permanents sur la vie des citoyens fondent légitimement une certaine rhétorique anti-élection. Même pour nous organe de gestion des élections, l’impact de l’insécurité sur le processus électoral, sa planification et sa mise en œuvre, fait qu’organiser des élections dans ce contexte est un défi, un défi majeur » a reconnu le président de la CENI, Elysée Ouédraogo.

La formation a été organisée avec l’appui du Projet d’appui aux processus électoraux du Burkina Faso (PAFPE-BF) et du Programme des nations unies pour le développement (PNUD)

Cependant, tenir les élections est un impératif nonobstant les écueils et y renoncer pourrait mettre en mal la paix tant voulu par les Burkinabè. Ainsi, dira-t-il à ce propos : « l’élection doit être au rendez-vous de la sortie de crise, sinon même qu’elle doit consacrer la sortie de crise ou à tout le moins un début de sortie de crise. Elle n’est pas seulement qu’un engagement international souscrit par notre pays, elle constitue un moment important pour évoquer l’avenir politique, économique et social du pays. Dès lors, il faut nécessairement avoir l’échéance électorale en ligne de mire, et il faut fondamentalement la réussir, car la rater serait compromettre davantage la paix que nous travaillons à rétablir. »

Une vue du cycle électoral étudié par les participants au cours de la deuxième journée de travail

Ainsi, 4 jours durant, ce sont au total 38 acteurs dont des journalistes, des bloggeurs, des membres de la CENI, etc. qui ont échangé sur le thème « Médias et élections », guidés par des facilitateurs. En un peu plus clair, ce sont sept modules qui ont été abordés avec les participants et dont l’essentiel se résume comme suit : « rôle des médias dans la gouvernance démocratique ; élections et environnement médiatique ; élections et normes médiatiques ; média ; intégrité électorale et corruption électorale ; élections, médias et groupe défavorisés ; élections et nouveaux médias : défis du contrôle ; monitoring des médias et élections. »

Sur cette photo peut-on lire quelques conseils pour un reportage sur les élections

A terme, on note un satisfécit général chez tous les acteurs mobilisés pour la circonstance. Pour Dr Ibrahima Niang, facilitateur sénégalais, ces moments ont été enrichissants au vu du partage d’expériences des réalités qui parfois sont propres à chaque localité. « J’ai été impressionné par la qualité des journalistes burkinabè, et surtout leurs connaissances du processus électoral. J’ai aussi été séduit par leur élan patriotique et leur volonté à vouloir contribuer à l’avancée de la démocratie dans ce contexte d’insécurité pour le progrès de leur pays. Pour finir, j’ai été beaucoup édifié car comme vous le savez, nous sommes tous en Afrique, mais les réalités électorales dans chaque pays diffèrent. »

« Nous avons vu ensemble que le rôle des médias ne se limite pas à la question électorale mais tient aussi sur la question d’éducation civique, d’information des électeurs, de sensibilisation, etc. » Dr Ibrahima Niang

Même son de cloche pour le président de la CENI qui se réjouit de l’atteinte des objectifs fixés. « La tenue de cette session de formation avait comme objectif de renforcer les compétences en tant que professionnels de l’information et de la communication du Burkina Faso, sur l’information et l’éducation électorale. En clair, elle visait à renforcer leurs capacités et connaissances sur les normes internationales et les bonnes pratiques du rapport des médias aux élections. Nous pensons que cet objectif est largement atteint au regard des contenus des présentations, du niveau de participation et de la qualité des interventions diverses, contradictoires souvent, mais de haut vol » a-t-il laissé entendre.

« Les médias ont une position unique à la fois comme transmetteurs et destinataires de l’information. Cela fait du secteur médiatique un acteur très influent et un puissant outil de communication » Elysée Tiendrébéogo

Pour les participants dans leur ensemble, la formation était « de taille, intéressante, enrichissante. » Conscient du rôle prépondérant qu’ils jouent dans le processus électoral, leur souhait est que de telles initiatives soient réitérées encore et encore pour que les journalistes soient au parfum de ce qui leur est permis et ce qui leur est défendu. David Nana, animateur à Wat Fm précisera à ce propos que « la frontière entre les deux est parfois très mince. »

Les participants ont chacun reçu un certificat de participation. L’animateur David Nana recevant la sienne des mains du vice-président de la CENI, Yamba Malick Sawadogo

Pour finir, le président de la CENI, Elysée Tiendrébéogo, a appelé à la responsabilité et au professionnalisme des journalistes car dit-il : « Les élections sont des événements politiques aux enjeux élevés qui ont lieu dans de nombreux contextes différents. Certaines d’entre elles sont entachées par l’inégalité de la compétition, l’instabilité politique et sociale, la violence ou l’intimidation. Des médias responsables et utilisés de manière appropriée permettront de renforcer le processus démocratique et contribueront à des élections plus crédibles et plus inclusives. »

Une photo de famille réunissant tous les acteurs ayant pris part à la formation

Erwan Compaoré
Lefaso.net

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