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Mines antipersonnel : L’application de la convention d’Ottawa dans l’espace CEDEAO

Publié le jeudi 29 janvier 2004 à 05h24min

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Un atelier sur la mise en œuvre de la convention d’Ottawa sur les mines antipersonnel en Afrique de l’Ouest se tient à Ouagadougou depuis ce mardi 28 janvier 2004. Organisé par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), et le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération régionale du Burkina Faso, cet atelier entre dans le cadre de la campagne internationale de sensibilisation pour l’élimination des mines antipersonnel, dont les victimes se comptent par milliers à travers le monde.

Pour le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération régionale, cette concertation des experts, parrainée pour la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), vient à point nommé : "Sujet préoccupant s’il en est, la question des mines antipersonnel fait l’objet d’une attention toute particulière de la communauté internationale, qui depuis l’adoption de la convention d’Ottawa en 1997 ne cesse de mener une campagne de sensibilisation pour l’élimination de ces engins qui continuent de faire des milliers de victimes à travers le monde". L’actualité sur la question est douloureuse, a dit le ministre, comme en témoigne le 5e rapport annuel de l’observatoire des mines. "Ce rapport a établi que 82 pays sont toujours affectés pour les problèmes des mines et engins non expulsés.

Certains Etats de l’Afrique Sub-saharienne qui sont Etats parties à la convention sont malheureusement concernés par cette situation".

La convention d’Ottawa doit être universelle

Agissant en faveur de toutes les victimes de la guerre et de la violence interne, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) s’efforce de faire appliquer des règles d’humanité qui restreignent l’usage de la violence armée. A ce titre, le CICR demande l’interdiction mondiale de la production, du stockage, du transfert et de l’emploi de toutes les mines antipersonnel. D’où la convention d’Ottawa.

Officiellement appelé "Convention sur l’interdiction de l’emploi, du stockage, de la production et du transfert des mines antipersonnel et sur leur destruction", le traité d’Ottawa entre dans le cadre de l’action entreprise à l’échelon international pour tenter de résoudre la crise humanitaire engendrée par la prolifération des mines antipersonnel.

"Des milliers de ces engins de mort polluent déjà plus de 70 pays du monde, provoquant l’une des plus graves catastrophes d’origine humaine de notre époque", explique le CICR, dans une présentation du traité d’Ottawa, qui est entré en vigueur le 1er mars 1999. En octobre 2003, les Etats signataires du traité étaient au nombre de 141, et les sensibilisation se poursuivent, en vue d’en faire un véritable instrument universel de lutte contre les mines antipersonnel et assimilés.

Dans 10 mois, c’est à dire à la conférence d’examen prévue du 29 novembre au 03 décembre 2004 à Naïrobi au Kenya, une évaluation sera fait, pour juger de l’état de mise en œuvre de la convention pour les pays membres de la CEDEAO. Il s’agira, en effet, de plancher sur les diverses obligations des états pauvres, notamment les rapports de transparence, la destruction des stocks de mines, le démarrage et l’assistance aux survivants.

L’adoption de la convention d’Ottawa pour tous les Etats du monde serait salutaire pour toute l’humanité. Elle signifierait en effet la suppression totale des mines, chaque Etat partie s’engageant entre autres à "ne jamais, en aucune circonstance, employer, mettre au point, produire, acquérir de quelque autre manière, stocker, conserver ou transférer à quiconque, directement ou indirectement, des mines antipersonnel, et ne jamais assister, encourager ou inciter quiconque à le faire".

Le Burkina Faso adhère au traité d’Otawa

Selon le ministre burkinabè des Affaires étrangères et de la coopération régionale, "quoique n’étant ni producteur, ni utilisateur de ces mines, le Burkina Faso s’est résolument engagé aux côtés de la communauté internationale dès le début de la campagne lancée par les Nations Unies pour l’interdiction des terribles engins".

Une prise de conscience internationale

Quand explose la mine antipersonnel, il vaut mieux ne pas être là : jambes et/ou mains sectionnées du reste du corps, visages déchiquetés, etc. Prenant conscience de la gravité du problème, quelque 90 pays de tous les horizons du monde ont décidé d’unir leurs efforts en 1997. La convention d’Ottawa est le fruit de leurs négociations. Ce fut un succès remarquable, car pour la première fois, "les pays ont accepté par le biais du droit international humanitaire d’interdire totalement une arme déjà largement utilisé". En tant que norme internationale, le traité d’Ottawa qui place les mines antipersonnel "hors la loi", représente une étape décisive de l’action à long terme entreprise pour juguler le fléau des mines terrestres et débarrasser la planète de ces armes odieuses.

Sibiri SANOU
Sidwaya

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