L’École doctorale sciences et techniques (ED-ST) fait partie des dix établissements d’enseignements et de recherche de l’université Nazi Boni de Bobo-Dioulasso. Elle comporte quatre laboratoires de recherche et une soixantaine de doctorants qui mènent la recherche dans les domaines de la chimie, de l’informatique, des mathématiques, de la physique et des sciences connexes. Pour évaluer et orienter les travaux de ses doctorants et faciliter le travail collaboratif entre eux, l’ED-ST organise, depuis déjà trois éditions, des doctoriales.

L’objectif général de ces doctoriales est de guider les doctorants dans leurs travaux de thèse. Et de façon spécifique, elles permettront, entre autres, d’évaluer l’état d’avancement des travaux de thèse encadrés dans l’école ; de cerner les difficultés rencontrées par des doctorants ; de conseiller les doctorants dans l’évolution de leurs travaux, mais aussi de faciliter le réseautage au sein de l’école. Cette édition connaît principalement la participation de tous les doctorants qui mènent leurs travaux dans les différents laboratoires de l’ED-ST, les encadreurs de l’université Nazi Boni et des co-encadreurs de ces doctorants issus des autres universités et centres de recherche.

Les participants à la cérémonie d’ouverture des travaux des doctoriales 2023 à Bobo-Dioulasso

Sous le regard attentif d’une quarantaine d’acteurs, 51 exposés seront présentés par les doctorants. Une dizaine de ces exposés se feront à distance depuis la Côte d’Ivoire, l’Espagne, la France et le Sénégal, pays dans lesquels certains des étudiants sont en séjour scientifique. « Au cours des travaux, ces doctorants vont présenter leurs travaux devant un jury pluridisciplinaire. Au regard du contexte sécuritaire que traverse le pays, l’accent sera mis au cours de cette édition sur les communications en lien avec la lutte contre l’insécurité », a expliqué le Pr Théodore Marie Yves Tapsoba, enseignant chercheur à l’université Nazi Boni, par ailleurs directeur de l’école doctorale sciences et techniques.

Pour le Pr Tapsoba, le choix du thème de cette édition n’est pas fortuit. Ce thème a été choisi au regard de la situation sécuritaire du pays. En effet, le Burkina Faso a pendant longtemps été considéré comme étant un pays de paix et de tolérance. Malheureusement, depuis un certain moment, le pays est éprouvé par des attaques terroristes. Et face à cette menace qui handicape le développement socio-économique du pays, les pouvoirs ont engagé plusieurs actions dans le but de libérer le territoire des mains des ennemis. C’est dans cette dynamique que les acteurs de la recherche n’ont pas voulu rester en marge de cette lutte. C’est pourquoi au cours de ces travaux, ils vont réfléchir sur leurs contributions dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.

Le Pr Théodore Marie Yves Tapsoba explique que l’objectif général de ces doctoriales est de guider les doctorants dans leurs travaux de thèse

La cérémonie d’ouverture des travaux a été présidée par le président de l’université Nazi Boni, Pr Hassan Nacro. Pour sa part, il reste convaincu également que les sciences et les technologies peuvent apporter un grand plus dans la lutte contre le terrorisme au Burkina. « Le terrorisme est une nébuleuse qui endeuille nos populations et menace le développement de notre pays. Il pose un problème que la science tente de résoudre. La société s’interroge et l’université et la recherche s’efforcent de répondre. C’est en cela que les laboratoires de recherche prennent tout leur sens », a-t-il dit.

Il a souligné que ces doctoriales sont des manifestations organisées par de nombreuses universités en partenariat avec des entreprises et qui permettent la rencontre entre jeunes chercheurs doctorants avec le monde de l’entreprise. A l’en croire, les premières doctoriales ont eu lieu en 1995 à l’initiative de la direction générale de l’armée du ministère français des Armées. « Les doctoriales offrent une occasion aux doctorants de travailler en groupes pluridisciplinaires, de développer leurs réseaux, de valoriser leurs compétences et de parfaire leurs projets professionnels. Elles s’articulent autour des ateliers projets en équipe, la présentation des travaux de recherche, les rencontres avec des chefs d’entreprises », a-t-il confié.

Le directeur général adjoint de la SOFITEX, Yacouba Paré, au nom de son DG, a salué cette initiative au regard surtout de la thématique abordée cette année

Cette activité est placée sous le parrainage du directeur général de la SOFITEX, représenté à la cérémonie d’ouverture des travaux par son directeur général adjoint, Yacouba Paré. Au nom de son directeur général, il n’a pas manqué de saluer cette initiative au regard surtout de la thématique abordée cette année. Il reste convaincu que les acteurs de la recherche peuvent apporter leur contribution dans cette lutte contre le terrorisme au Burkina Faso.

Après la cérémonie d’ouverture des travaux, place à la conférence inaugurale sur le thème : « Sciences et technologies face aux défis sécuritaires ». Cette conférence a été animée par Seydou Ouattara, directeur de la sûreté de l’Etat. Les exposés vont se poursuivre tout au cours de l’activité dans les salles de réunion sis au campus du secteur 22 de l’université Nazi Boni.

Romuald Dofini
Lefaso.net