Depuis 2007, le Burkina Faso, dans sa quête de performances et d’amélioration continue de la gestion des finances publiques, s’est engagé à évaluer son système de gestion des finances publiques (GFP) sur une base quasi-triennale. Après son report en 2020 pour des raisons essentiellement liée à la survenue de la crise du covid-19 qui n’a pas permis la mobilisation des experts internationaux, la 5e évaluation de la performance du système de GFP suivant la méthodologie du cadre PEFA s’est tenue ce lundi 24 avril 2023, à Ouagadougou.

Vue des participants

« Il s’agit de notre système de gestion de la finance publique. Nous voulons tout simplement mettre en évidence les forces du système et les faiblesses. Ce qui nous permettra de voir qu’est-ce qu’il faut corriger pour que notre système de gestion des finances publiques soit efficace, transparent et surtout orienté vers l’atteinte des objectifs de gouvernance », a déclaré le ministre Nacanabo, précisant que le pilier 3 du plan d’actions de stabilisation et de développement prévoit l’amélioration de la gouvernance économique et financière. Pour ce faire, le ministère de l’Economie travaille à faire en sorte que la gestion des finances publiques soit la plus transparente possible.

« Etant donné que nous n’avons pas beaucoup de ressources, le peu de ressources que nous avons doit être bien gérée. Donc, cette évaluation nous permet de véritablement mettre la main sur les points faibles de notre système et voir comment nous pouvons améliorer le système de sorte que nous puissions atteindre l’objectif à travers une amélioration de la gestion des finances publiques », soutient le ministre Nacanabo. Spécifiquement, la présente évaluation, cinquième du genre, permettra d’une part, de dresser l’état des lieux du système de GFP sur la période 2018-2022 en mettant en évidence ses forces et ses faibles et, de mesurer l’évolution de la performance par rapport à la précédente évaluation PEFA réalisée en 2017 d’autre part.

Le ministre de l’économie a invité les participants à un examen sans complaisance du système de GFP

Au regard de la complexité et de l’envergure de cette étude, les travaux seront conduits par des experts internationaux, nationaux avec l’appui des cadres des ministères et institutions concernés. Profitant de cette occasion, le ministre de l’économie a exprimé ses attentes envers les participants. Il attend d’eux un diagnostic sincère et précis sur la situation de la gestion de la finance publique et surtout des recommandations pour une amélioration.

Parce que, dit-il, « nous attendons fortement ce rapport qui nous permettra de voir quelles sont les forces que nous devrons consolider, les faiblesses que nous devrons corriger de sorte que notre système gestion des finances publiques soit le plus efficace possible ». Avant de clore son mot d’ouverture, le ministre de l’économie a remercié et invité l’ensemble des acteurs impliqués dans la gestion des finances publiques à une franche collaboration avec les évaluateurs afin de faciliter la conduite du processus.

Des membres du gouvernement étaient présents à la cérémonie de lancement

L’évaluation PEFA 2023 intervient dans un contexte difficile pour le Burkina Faso marqué, entre autres, par la crise sécuritaire et l’instabilité politique et institutionnelle. L’économie nationale a été également et durement éprouvée par ces crises notamment sur la gestion des finances publiques. En effet, elles ont entraîné une baisse importante des investissements directs étrangers et ont obligé le gouvernement à orienter davantage le budget vers l’acquisition de biens et de services non marchands pour faire face aux différentes crises.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net