L’Aïd-el-Fitr ou fête du Ramadan marque la fin du jeûne musulman. Les fidèles musulmans du Burkina Faso célèbrent donc la fin de 30 jours de jeûne, de pénitence et d’adoration. Cette année encore, les fidèles musulmans ont prié pour le retour de la paix au Burkina Faso, éprouvé depuis plusieurs années par une crise sécuritaire sans précédent, marquée par les attaques terroristes avec son corollaire de déplacés internes.

El Hadj Abdallah Ouédraogo, imam du jour, a appelé les musulmans à cultiver les valeurs de paix, de solidarité, de partage et d’amour.

A la Place de nation à Ouagadougou, des milliers de fidèles se sont mobilisés pour implorer la clémence et la miséricorde d’Allah après un mois de jeûne. La grande prière du jour a été dirigée par El hadj Abdallah Ouédraogo, en présence de membres du gouvernement dont le ministre de la Fonction publique, Bassolma Bazié ; le ministre délégué chargé de la Sécurité, Mahamadou Sana ; le ministre des Sports, de la Jeunesse et de l’Emploi, Boubakar Savadogo ; et la ministre de l’Action humanitaire, Nandy Somé/Diallo. On a également noté la présence du Moogho Naba Baongho, du cardinal Philippe Ouédraogo et du nonce apostolique.

Le commissaire principal de police Mahamadou Sana, ministre délégué chargé de la Sécurité, a traduit sa reconnaissance aux FDS et aux VDP pour les sacrifices consentis pour la reconquête du territoire national.

Dans son sermon, El hadj Abdallah Ouédraogo a abordé trois thèmes principaux : la paix, la solidarité et le partage. Il a prié pour la paix au Burkina Faso et l’accroissement de la solidarité envers les personnes vulnérables, notamment les déplacés internes. L’imam a également rappelé que l’islam est une religion de paix, de bonne conduite, d’amour du prochain et de respect. Il a donc appelé à une union sacrée de tous les Burkinabè afin que le pays retrouve sa quiétude d’antan et la voie du développement.

El hadj Moussa Kouanda, président de la communauté musulmane, a appelé les groupes armés terroristes à déposer les armes et à revenir à la raison.

Au nom du président du Faso et du gouvernement, le ministre délégué chargé de la Sécurité a souhaité une bonne fête aux fidèles musulmans et a rendu hommage aux victimes du terrorisme au Burkina Faso. « Au terme de ce mois béni, de ce mois de pénitence, de dévotion, d’abstinence, je voudrais, au nom du président de la Transition, chef de l’Etat ; au nom du Premier ministre, au nom de tous les membres du gouvernement, souhaiter une bonne fête à l’ensemble des musulmans du Burkina Faso et du monde entier. Je profite de cette occasion pour réitérer la compassion et la solidarité du gouvernement à l’endroit de toutes les familles, à l’endroit des personnes déplacées internes et à l’endroit, de façon générale, de toutes les victimes de l’hydre terroriste », a déclaré Mahamadou Sana.

Le cardinal Philippe Ouédraogo (au milieu) et le nonce apostolique, Mgr Michael Francis Crotty (à droite).

« Mes vœux les plus chers vont à l’endroit des FDS et VDP qui, actuellement, se battent sur le terrain pour offrir cette quiétude afin de nous puissions accomplir cette prière. Puisse Allah agréer nos prières et exaucer nos vœux, et surtout vivifier en chacun de nous l’esprit de solidarité, de sacrifice ; l’esprit de combativité, pour qu’ensemble, on puisse vaincre l’hydre terroriste. Merci également à tous ces religieux de toutes les confessions qui, d’une manière ou d’une autre, contribuent à la lutte contre le terrorisme », a-t-il également souhaité.

Quelques membres du gouvernement, des leaders de la communauté musulmane et des autres confessions religieuses.

El Hadj Moussa Koanda, président de la communauté musulmane, a lui aussi souhaité une bonne célébration du Ramadan à tous les musulmans. Pour lui, les prières doivent être guidées vers les FDS et VDP grâce auxquels les fidèles ont pu célébrer le Ramadan. Il a eu une pensée à l’endroit de tous les blessés et les déplacés internes. El Hadj Moussa Kouanda a invité les jeunes qui se sont engagés dans les groupes armés à déposer les armes et à revenir en famille. « Il n’y a pas de raison qu’un Africain tire sur un Africain, et surtout un Burkinabè qui tire sur un Burkinabè », a-t-il lancé. Il a profité de l’occasion pour remercier les leaders des autres confessions religieuses pour la présence effective. Une présence qui, selon l’imam, exprime l’unité du peuple burkinabè.

Le Moogho Naba Baongho présent à la prière du Ramadan à la Place de la nation de Ouagadougou

De son côté, l’archevêque de Ouagadougou, le cardinal Philippe Ouédraogo, a aussi, au nom de la communauté catholique, souhaité une bonne fête à tous les musulmans du Burkina Faso. « La fête des musulmans, la joie des musulmans, c’est la joie de nous tous. Au nom de notre communauté catholique, je vous présente nos meilleurs vœux. Félicitations pour le mois de jeûne, de pénitence, de charité. Comme l’a dit le Saint-Père, le pape François, catholiques, chrétiens et musulmans, nous devons être des promoteurs de l’amitié, de la fraternité, de l’amour. Nous devons nous donner la main pour démolir les murs de haine, d’incompréhension, de violences, de terrorisme et construire des ponts de compréhension, de fraternité, d’amour, de vivre-ensemble. Ensemble, nous prions pour un Burkina de paix, de pardon, d’amour », a déclaré le cardinal.

Les fidèles musulmans fortement mobilisés à Ouagadougou, ont encore prié pour le retour de la paix au Burkina Faso.

Le nonce apostolique, Mgr Michael Francis Crotty, a également laissé un message aux fidèles musulmans du Burkina et à l’ensemble du peuple burkinabè. Au nom du pape, il a souhaité une joyeuse célébration du Ramadan à toute la communauté musulmane du Burkina Faso et le retour de la paix au pays des hommes intègres.

Mamadou ZONGO
Lefaso.net