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Production du compost au Burkina : Le potentiel de résidus à base de mangue confirmé, selon les résultats d’une recherche

Publié le vendredi 14 avril 2023 à 15h52min

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Production du compost au Burkina : Le potentiel de résidus à base de mangue confirmé, selon les résultats d’une recherche

Il est désormais possible de produire du compost à base des résidus de mangue au Burkina Faso. Ce sont les résultats d’une recherche qui l’ont confirmé, et dont la restitution s’est tenue ce vendredi 14 avril 2023 à Ouagadougou.

Mise en œuvre par le Centre de biologie intégrative (CBI), en collaboration avec l’entreprise Agrodev Service-Burkina, les résultats de la recherche sur les potentiels de production de compost à base des résidus de mangue ont été restitués en présence des unités de transformation de compost, des institutions de recherche, d’associations et ONG impliquées dans le domaine au Burkina.

C’est une recherche menée dans le cadre de la mise en œuvre du projet West Africa Mango exécuté au Burkina Faso, au Mali et en Côte d’Ivoire. Et l’un de ses objectifs clé, c’est la valorisation des déchets de mangue en compost, considéré comme une solution à l’atténuation des effets sur l’environnement.

Promoteurs d’unités de transformations de compost, membres d’institutions, d’associations et d’ONG impliqués dans la question du compost au Burkina découvrant les résultats du potentiel de production de compost à base de mangue

Selon le chercheur Dr Mamadou Traoré qui a dirigé cette recherche, l’équipe a pu produire un compost à base de résidus de mangue. Il explique que les résidus de mangue sont des produits biodégradables abandonnés dans la nature qui causent des nuisances, mais aussi créent des postes de développement de la mouche blanche nuisible pour les plants. « Donc le compostage de la mangue vu sous cet angle répond à deux questions principales, notamment la gestion de la fertilité des sols et celle des nuisances. A la suite du travail qui a été mené sur le terrain, les résultats que nous avons obtenu sont intéressants, parce que nous avons un compost qui répond aux normes reconnues par la FAO », a-t-il laissé entendre, avant d’ajouter que le PH obtenu est compris entre 7 et 9, ce qui est une gamme intéressante pour la production agricole.

Dr Mamadou Traoré, l’enseignant-chercheur de l’université Nazi Boni de Bobo qui a dirigé la recherche sur le potentiel de production du compost à base de mangue

En plus de sa teneur en éléments nutritifs majeurs en lien avec l’azote, le phosphate, le sodium, et plus de 40 % de matière organique, ces indicateurs sont intéressants pour la production agricole, a renchéri le chercheur.
En termes d’avantages, il faut dire que le compost à base de résidus de mangue diversifie les sources de substrats d’une part et permettra d’autre part aux unités de transformation de compost de fonctionner toute l’année vu la disponibilité des substrats, notamment la mangue pourrie, les résidus, etc.

L’autre information, pas des moindres, que Dr Mamadou Traoré a donné, c’est que le compost obtenu à base des résidus de mangue a été testé sur les plantes du coton biologique, du gingembre, qui ont fait d’ailleurs l’objet de mémoires de recherche. Ce n’est pas tout, il a aussi ajouté qu’il peut être utilisé sur tous les autres plantes, parce que jusqu’à preuve du contraire, il n’y a pas encore une étude menée qui montre des restrictions à la matière.

Jean Bosco Dibouloni, directeur général de l’entreprise Agrodev-Service au Burkina

Pour le directeur de l’entreprise Agrodev-Service, porteur du projet au Burkina, Jean Bosco Dibouloni, c’est un projet qui a commencé en juin 2022 et prendra fin en juillet 2023. Son intérêt, selon lui, a été de minimiser les effets de la mangue séchée sur l’environnement, parce qu’elle produit beaucoup de déchets, notamment les noyaux, les épluchures qui ne sont pas valorisés, et environ 86 % de ces déchets sont jetés dans la nature.

« Lors de notre recherche, il a été question de voir, est-ce qu’il y avait des unités de compostage d’une certaine taille et c’était oui, et notre travail est de mettre en relation ces deux mondes pour qu’ils puissent se parler. Et au sortir de la présentation, CBI que nous représentons espère que les unités de transformation de compost utilisant d’autres types de déchets vont s’intéresser à la mangue et vont s’y investir pour que CBI les accompagne avec les experts et en les aidant à trouver quelques financements », a-t-il tenu à souligner.

Yvette Zongo
Lefaso.net

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