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Violences de militaires sur la population civile à Dori : Le MBDHP/Séno condamne

Publié le vendredi 7 avril 2023 à 10h30min

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Violences de militaires sur la population civile à Dori : Le MBDHP/Séno condamne

Le Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples (MBDHP), section Séno, dans cette déclaration en date du 7 avril 2023, condamne "fermement" les actes de violences perpétrés par des militaires et ayant occasionné des pertes en vies de populations civiles.

ans la nuit du 03 au 04 avril 2023 un jeune soldat a été assassiné par des individus non identifiés à son domicile au quartier "Petit Paris" de Dori.

Au lendemain de cet odieux assassinat, aux environs de 21 heures, avant même que ne soient établies les circonstances exactes du drame, des soldats de la garnison de Dori ont conduit des représailles contre les populations civiles du quartier ‘’Petit Paris’’ de Dori.

Des traitements inhumains, cruels et dégradants ont été infligés aux populations et cela, sans distinction d’âge, ni de sexe. A l’heure actuelle le bilan est lourd avec sept (7) personnes tuées ainsi que de nombreux blessés pris en charge au Centre Hospitalier Régional (CHR) de Dori.

Par la suite, dans la nuit du 05 au 06 avril 2023, aux environs de 20 h30 mn, des tirs lourds à l’arme lourde et à l’arme légère ont retenti dans toute la ville de Dori et cela, durant plus de trois (3) heures. Les populations ont été fortement traumatisées. Des femmes et des enfants ont été bastonnés par plusieurs dizaines militaires.

Il est triste et révoltant de constater qu’après plus de soixante (60) années d’indépendance, de telles comportements indignes, jadis pratiqués par l’Armée coloniale pour mater et dompter du nègre, continuent d’avoir cours au Burkina Faso.

En effet et en rappel :

-  Dans la nuit du 11 au 12 octobre 2021, suite à un différend ayant opposé un des leurs à un groupe de civils, des militaires ont violemment et indistinctement agressé des populations civiles à Pô, occasionnant plusieurs blessés ;

-  Dans la soirée du 24 septembre 2022 des scènes de violences, mettant en cause des militaires ont eu lieu au quartier Dapoya à Ouagadougou, à la suite du décès d’un militaire dans ledit quartier ;

-  Dans la nuit du 08 janvier 2023, des militaires ont fait irruption dans le quartier Nagrin à Ouagadougou, pour venger un des leurs, qui aurait été poignardé le jour précédent dans une boîte de nuit dudit quartier.

Face à cette situation difficile vécue à Dori, ainsi qu’à la récurrence de telles pratiques contraires aux principes de l’Etat de droit, le MBDHP :

 Condamne fermement l’assassinat du jeune soldat, dans la nuit du 03 au 04 avril 2023 à Dori et présente ses condoléances à la famille du défunt ainsi qu’à ses compagnons d’arme ;

 Appelle à une enquête prompte et diligente pour élucider les circonstances de la commission de cet acte lâche et odieux ;

 Condamne les actes de violences perpétrés par les militaires et ayant occasionnés des pertes en vie de populations civiles, qu’ils sont censées protéger contre les groupes armés terroristes ;

 Présente ses condoléances aux familles des victimes civiles et souhaite prompt rétablissement aux blessés ;

 Invite tous les proches des personnes tuées et toutes les victimes de dégâts lors de cet événement à prendre attache avec la section MBDHP/SENO pour tout accompagnement nécessaire, en vue d’une juste réparation des préjudices subis ;

 Appelle instamment la haute hiérarchie militaire et toute autre Institution habilitée à faire proscrire définitivement la pratique éculée d’expéditions punitives de soldats contre les populations civiles, aux fins de vengeance.

Fait à Dori, le 06 avril 2023
Le bureau de la section

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Vos commentaires

  • Le 7 avril 2023 à 11:20, par liberte En réponse à : Violences de militaires sur la population civile à Dori : Le MBDHP/Séno condamne

    Bonjour, j’apprécie cette action du MBDHP. Cette habitude ternie l’image de notre armée qui est une armée républicaine, patriote et responsable. C’est un comportement barbare à la limite animale et révolue. Si ces militaires ne sont pas à mesure de vivre en société, et bien qu’ils restent dans leur casernes car en société, il y a toujours des malentendues entre humains mais cela se résout par le dialogue pour les être évolués et civilisés que nous sommes et non par une attitude de jungle. De plus dans cette affaire, ils n’ont aucune preuve que l’assassin de leur collègue vit dans ce quartier. C’est tout simplement dommage. PLUS JAMAIS CA. Par ailleurs, à la note du MBDHP, je voudrais ajouter que des enquêtes doivent être conduites afin de situer les responsabilités dans la brutalisation et le meurtre des civils et justice doit leur être rendue par une condamnation à la hauteur des forfaits sans aucune complaisance. En effet, les militaires qui ont agi ainsi ne doivent être protégés par aucune immunité de quelque nature que ce soit. Sinon, nous allons simplement tirer la conclusion que maintenant, il semble que des Burkinabè sont plus dignes de vivre que d’autres. Et à cette allure, les civils seront obligés de se procurer des armes pour assurer leur propre protection car ceux qui sont censés les protéger semblent eux-mêmes constituer une menace pour le bien vivre.

  • Le 7 avril 2023 à 11:33, par Watch En réponse à : Violences de militaires sur la population civile à Dori : Le MBDHP/Séno condamne

    Pourquoi ne faites vous pas de communiqué à chaque fois qu’on tue des militaires ou qu’on attaque des villages en tuant des civils ?

    Où étiez-vous lorsque des villages entiers ont été affamés des mois durant ?

    Il est temps qu’on s’occupe des apatrides qui ne cherchent qu’à nuire à l’image du pays.

  • Le 7 avril 2023 à 12:22, par HUG En réponse à : Violences de militaires sur la population civile à Dori : Le MBDHP/Séno condamne

    Voilà des brebis galeuses qui méritent une punition a la hauteur de leur forfait. Courage aux fds, vdp et autres qui au prix de leur vie défendent la patrie malgré l adversité.

  • Le 7 avril 2023 à 12:30, par bobolais En réponse à : Violences de militaires sur la population civile à Dori : Le MBDHP/Séno condamne

    Franchement .... RIP .... Pas bien... Mais pour le MDBHP on dirait deux poids deux mesures...

  • Le 7 avril 2023 à 13:44, par Ka En réponse à : Violences de militaires sur la population civile à Dori : Le MBDHP/Séno condamne

    Comme le président I. Traoré répondait a une question d’un journaliste, que feriez-vous de Damiba, il a répondu ‘’’’entre militaire il n’y a pas de rancune :’’’’ Tout est dit : Car, avec ce régime, c’est "tout va très bien Madame la Marquise", et on ne supporte pas la moindre critique, même, et surtout, si elle est justifiée. "Il n’y a que la vérité qui blesse" dit le proverbe.

    Comment un militaire qui commette une faute peut s’inquiété si les chefs militaire ne se comportent pas en hommes dignes, intègre et honnêtes ?. Pourtant dans l’armée, on ne peut tolérer l’indiscipline... sauf si elle est encouragée par la hiérarchie. A ce niveau, on devrait limoger les chefs de corps qui ne savent pas tenir leurs troupes.

  • Le 7 avril 2023 à 14:24, par Wilfried Bazo En réponse à : Violences de militaires sur la population civile à Dori : Le MBDHP/Séno condamne

    C’est triste ! Rien d’étonnant, c’est le propre d’une armée néocoloniale ! Prompt à mater les populations aux mains nues mais incapable à faire face à l’hydre sécuritaire.
    Que la lumière soit faite !

  • Le 7 avril 2023 à 14:26, par madjer En réponse à : Violences de militaires sur la population civile à Dori : Le MBDHP/Séno condamne

    Sincèrement c’est vraiment regrettable ce qui vient de se passer à Dori. Le Burkina a un sérieux de problème en gestion de ressources humaines dans notre armée nationale. Ce n’est pas la première fois que les militaires illettrés et indisciplinés se comportent de la sorte sur la population civile. La hiérarchie militaire doit être interpelée cette fois-ci pour sa passivité dans sa de façon gérer les sanctions disciplinaires de ces animaux habillés en tenues militaires. Sincèrement c’est choquant. Il faut que la hiérarchie militaire adopte une nouvelle sanction qui corresponde avec l’acte posé au regard de sa gravité, qui est de procéder à l’exécution publique de ces chiens comme en chine. Très choquant.

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