Non content de rouler ses compatriotes dans la farine, le président GBAGBO entraîne la Communauté internationale à danser au rythme de sa musique. Celle-ci se résoudra-t-elle à la fin à comprendre que la situation en Côte d’Ivoire nécessite une chirurgie « radicale » ?

Si les « patriotes » du « président » de la rue, Charles Blé GOUDE, ont le culot de s’en prendre aux forces impartiales de l’ONU, c’est que dorénavant, rien, absolument rien ne pourra les arrêter dans leur volonté « diabolique » d’œuvrer à maintenir GBAGBO au pouvoir. Ce dernier n’en demande pas mieux dans un contexte où il est conscient qu’en Côte d’Ivoire il a tout perdu, c’est-à-dire, la légitimité et la légalité. Il sait que c’est grâce à la rue qu’il est pouvoir.

C’est pourquoi, il n’hésite pas à faire appel à ses sbires pour s’opposer à toutes décisions susceptibles d’écorcher son pouvoir. Les derniers évènements en Côte d’Ivoire sont une illustration parfaite de cet état de fait. Quand on tente de faire croire que c’est spontanément que les « patriotes » envahissent les rues du pays pour soutenir GBAGBO et dénoncer les décisions qui sont prises, c’est prendre les gens pour des « nez percés ».

La machine GBAGBO est très huilée. Ce n’est pas pour rien que certains qualifient le fils de MAMA de bête politique. Rarement nous avons vu une crise où pour trouver une solution tout le monde se « casse le nez », même l’organisation de référence, c’est-à-dire l’ONU. Cette passivité de la Communauté internationale, pour ne pas dire cette complicité passive donne d’ailleurs du tonus au pouvoir ivoirien, galvanise les « patriotes » et les pousse à la défier. Quoi de plus normal quand on sait que les menaces de sanctions de l’ONU n’ont jamais été suivies d’exécutions au grand bonheur des artisans de la chienlit en Côte d’Ivoire.

On finit même par se demander si la communauté internationale et l’ONU veulent vraiment une sortie de crise dans ce pays.

La France incapable ?

A l’image des USA qui se sont embourbés en IRAK, la France démontre aux yeux de tous qu’elle a pris le problème ivoirien à la légère. Ce n’est donc pas étonnant qu’elle soit la cible des « patriotes » et est obligée elle aussi de mettre en place une« opération Bayiri » pour gérer le retour de ses compatriotes chassés comme des chiens enragés.

Certains ont même crié que « c’est bien fait pour la France ». En effet, à l’analyse, la France et le pouvoir GBAGBO partagent la responsabilité de ce qui se passe en Côte d’Ivoire. Depuis le début de la crise en 2002, l’impression qui se dégage est que la France ne sait même pas ce qu’elle veut. En soufflant le chaud et le froid, elle ouvre en même temps un boulevard pour la « résistance » dans chaque camp. Pendant combien de temps ce « jeu d’incapables » va-t-il durer ?

Aujourd’hui il y a un fait partagé par tous : le mal ivoirien, c’est Laurent GBAGBO. Pourquoi passe-t-on des mois, voire des années à chercher le remède ? Pendant combien de temps va-t-on continuer à laisser un individu, fut-il président, hypothéquer la stabilité économique, politique et sociale d’une bonne partie d’un continent ?

Quand il fallait gérer la crise libérienne, quelques mois ont suffi aux USA pour mettre Charles TAYLOR en « lieu sûr » et laisser le Libéria sur le chemin de la démocratie. Pourquoi la France et la Communauté internationale ne peuvent-elles pas en faire de même pour la Côte d’Ivoire ? On a bien envie de dire que les Américains sont plus pragmatiques contrairement aux Français qui sont plus théoriques.

Un Ivoirien dira « qu’ils aiment parler gros français » au lieu d’agir. Malheureusement, c’est ce qu’on constate sur le terrain pour le malheur des Ivoiriens et de la sous-région.

Une fois de plus, nous restons convaincus que tant que GBAGBO sera au pouvoir, la paix en Côte d’Ivoire sera un vain mot. Il faut donc sauter le verrou GBAGBO au nom de ces milliers de morts (pour rien !?), au nom de la paix sociale, au nom de la réconciliation entre Ivoiriens et au nom de la stabilité économique de la sous-région.

En sautant le verrou GBAGBO, Blé GOUDE, Affi N’GUESSAN, Simone GBAGBO, Genevieve Bro GREGBE, Bohoun BONABRE et autres Serge KASSY, comprendront que même si la Côte d’Ivoire est un Etat souverain, elle n’est pas sur la planète Mars mais sur la terre, en Afrique. Ils comprendront que la Côte d’Ivoire est un pays comme tout autre qui a aussi besoin des autres. Ils comprendront enfin que même la guerre a des limites..

Par Ben Alex Béogo
L’Opinion