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Violences racistes en Tunisie : Des Burkinabè rapatriés témoignent

Publié le jeudi 16 mars 2023 à 22h30min

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Violences racistes en Tunisie : Des Burkinabè rapatriés témoignent

Les Burkinabè fuyant les violences racistes en Tunisie sont rentrés au bercail le mercredi 15 mars 2023 à bord d’un avion affrété par le gouvernement. Ils sont 64, en partie des étudiants. Une deuxième vague de rapatriement est en vue, a laissé entendre le ministre délégué en charge de la coopération régionale, Jean Marie Karamogo Traoré.

Ils sont 64, les Burkinabè rapatriés de la Tunisie. L’avion affrété pour leur retour a atterri sur le tarmac de l’aéroport international de Ouagadougou aux environs de 17h30 ce mercredi 15 mars 2023. Les visages fermés, ces derniers sont pour la plupart des étudiants tandis que d’autres se sont rendus en Tunisie pour « se chercher » (à l’aventure, ndlr).

Rasmata Bikienga a déposé ses valises au pays de Kaïs Saïed en 2020, pour des études en réseau et sécurité informatique. Elle fait partie des 64 Burkinabè rapatriés. De ses explications, on retient qu’avant les propos du chef de l’Etat tunisien, elle n’avait jamais été victime de violences racistes. « J’entendais çà et là que des Africains noirs sont victimes de violences mais je n’ai personnellement pas vécu l’expérience », a-t-elle fait savoir. Mais tout va basculer un certain 21 février 2023, après la déclaration du président tunisien. L’étudiante en réseau et sécurité informatique a dû s’enfermer chez elle pendant deux semaines, sans mettre le « nez » dehors pour échapper à la chasse à l’homme. « Il y a d’autres qui ne pouvait pas rester enfermés chez eux parce qu’ils n’avaient pas de provisions. C’est en voulant s’approvisionner qu’ils se sont fait agresser », a-t-elle regretté.

Rasmata Bikienga a déposé ses valises au pays de Kaïs Saïed, en 2020, pour les études en réseau et sécurité informatique

Rasmata Bikienga a fini sa formation initiale en réseau et sécurité informatique. Elle avait entamé d’autres formations professionnalisantes, notamment en entreprenariat. Elle espère pouvoir les poursuivre en ligne à partir du Burkina.

Hamadou Sawadogo a quant à lui connu le pays de Habib Bourguiba (Ndlr : premier président de la Tunisie), il y a six mois pour le business, a-t-il dit. Il a déclaré avoir été victime plusieurs fois de racisme avant même la déclaration du président qui a mis le feu aux poudres. « Même si j’ai l’occasion de repartir, je ne le ferais pas. Je vais essayer de me réintégrer ici, dans mon pays », a-t-il soutenu.

Hamadou Sawadogo n’envisage plus repartir en Tunis

Ismaël Nango était mécanicien depuis deux ans en Tunisie. « Après la déclaration du président, mon patron m’a envoyé en ville pour un dépannage alors que c’était la chasse aux Africains noirs. J’étais obligé, avec d’autres noirs, de passer par une forêt pour pouvoir rejoindre mon domicile et m’enfermer », a-t-il relaté. Il a témoigné sa gratitude aux autorités de son pays et surtout à l’ambassade du Burkina en Tunisie. « Moi, personnellement, je ne me suis pas déplacé pour venir à l’ambassade, c’est l’ambassade qui m’a contacté de jour comme de nuit pour prendre ma position », a-t-il indiqué, la gorge nouée.

« Nous avons pu faire venir un premier contingent qui est de 64 Burkinabè. Il y aura éventuellement une deuxième vague de rapatriements par le biais de notre dispositif. C’est ce que je peux dire pour le moment. Je voudrais saisir l’occasion pour remercier tous les acteurs de la chaîne qui ont qui ont fait un travail extraordinaire depuis l’information, l’autorisation, l’enregistrement jusqu’au départ. Ces acteurs, ce sont d’abord les agents du ministère des Affaires étrangères qui travaillent en bonne synergie avec le ministère des Transports. Il y a le ministère de l’Action humanitaire qui prend le relais dès Ouaga », a déclaré le ministre délégué en charge de la coopération régionale, Jean Marie Karamogo Traoré venu accueillir ces émigrés à l’aéroport de Ouagadougou.

Ismaël Nango témoigne sa gratitude à l’ambassade du Burkina Faso en Tunisie

Il a rappelé que la décision de rapatriement des compatriotes a été prise en conseil de ministre suite à la déclaration, le 21 février 2023, du président tunisien, Kaïs Saïed, appelant à l’arrêt des « hordes de migrants clandestins » subsahariens présents dans son pays. Cette déclaration, qui a suscité une vague d’indignations a, dans la foulée, occasionné des violences « inouïes » contre les Africains noirs.

Obissa Juste MIEN
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 16 mars 2023 à 09:16, par kwiliga En réponse à : Violence raciste en Tunisie : 64 Burkinabè de retour au pays

    Bonne arrivée en terre africaine souveraine, leader du panafricanisme.

    • Le 17 mars 2023 à 01:45, par Dounia En réponse à : Violence raciste en Tunisie : 64 Burkinabè de retour au pays

      Tot ou tard les Tunisiens sauront que c’est les Africains qui les ont accuillit sur la terre de leurs ancetre. Cette febrilité de leurs leaders en dit long sur ce qu’ils savent de l’histoire réel de l’Afrqiue. Ils paniquent par anticipation au vu de la determination des Africains à s’autodeterminer.

  • Le 16 mars 2023 à 16:08, par Lom-Lom En réponse à : Violences racistes en Tunisie : 64 Burkinabè de retour au bercail

    Ce sont des évènements regrettables mais en chaque chose, il faut bien tirer une leçon pour la vie ! Mis à part ceux qui y sont allés pour les études, qu’est-ce que nos jeunes pourraient aller chercher dans un pays comme celui-ci ? C’est vrai que quand on a pas l’information tout ce qu’on dit est à priori faux et seulement une fois dans le bourbier que certains se rendent compte le Burkina Faso est "doux deh"  ! Pour être plus sérieux, il y a des opportunités au Burkina pour qu’on accepte de souffrir un bout de temps dans entreprenariat et pour peu que les djihadistes instrumentalisés par des politiciens nous foutent la paix ! Il n’y a aucune qualité de vie supérieur pour un être humain qui vit chez les autres comme un rat, obligé de se cacher dans les égouts ! Bienvenus en terre de vos ancêtres et en terre de liberté ! Sachez que ces arabes ne vous aiment que seulement que pour voter aux nations Unies en leur faveur et pour certaines masses arabes incultes parce qu’on dit que certains d’entre vous sont des musulmans ! Sinon, vous ne ressemblez pas à des êtres humains aux yeux de certains ! c’est aussi ça la vérité et la réalité !

  • Le 17 mars 2023 à 06:48, par Manna En réponse à : Violences racistes en Tunisie : Des Burkinabè rapatriés témoignent

    C est un pervers ce président mais ce qui est désolant c est que les tunisiens le suivent dans sa bassesse, les burkinabé et tous nos frères et sœurs de l’Afrique de l’Ouest sont les bienvenus au Maroc pays frère et où tout le monde se sent chez lui

  • Le 17 mars 2023 à 18:19, par nuage blanc En réponse à : Violences racistes en Tunisie : Des Burkinabè rapatriés témoignent

    @Manna , vous avez tout a fait raison. Mais la réalité l’africain arabe n’a jamais aimé l’africain noir, et cela ne va pas commencé aujourd’hui. La population n’a fait que extérioriser un sentiment et un caractère enfouit en elle Regardez comment ils se comportent vis à vis de nous lors des matchs contre les ouest africains.
    Et pire dans certains pays arabe, nos paires subissent des traitement inhumains, on se croirait toujours au temps de l’esclavage. Bref… bienvenu à vous mes chers frères. Ici vous êtes chez vous et sachez que chacun d’entre vous peut réussir ici s’il le veut et personne ne viendra contribué au développement de votre pays à votre place.

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