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Insécurité au Burkina Faso : Bientôt une brigade de sécurisation des sites miniers

Publié le mardi 14 mars 2023 à 21h45min

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Insécurité au Burkina Faso : Bientôt une brigade de sécurisation des sites miniers

L’Assemblée législative de transition (ALT) s’est réunie en séance plénière dans la matinée de ce mardi 14 mars 2023. Deux membres du gouvernement étaient face aux députés de la transition pour répondre à deux questions orales, portant respectivement sur la capacité du génie militaire à prendre en charge les projets routiers en cours dans les zones dites rouges et sur les conséquences de la fermeture ou de l’abandon des sites miniers du fait du terrorisme. Il s’agit du ministre d’Etat, chargé de la défense nationale et du ministre de l’énergie, des mines et des carrières. Cette séance plénière a été présidée par le Dr Ousmane Bougouma, président de l’ALT.

Face aux députés, les membres du gouvernement ont tenu à apporter des réponses aux deux questions orales, au menu de cette séance plénière. La première question orale est relative au rapport de la commission d’évaluation des capacités du génie militaire dans le cadre de la prise en charge des projets routiers en cours dans les zones dites rouges. La seconde question orale est relative aux conséquences de la fermeture ou de l’abandon des sites miniers industriels et d’orpaillage du fait de l’insécurité aggravée par le terrorisme.

Dr Ousmane Bougouma, président de l’ALT lors de cette séance plénière

Sur la seconde question, le député Youssouf Ouédraogo, auteur de ladite question voudrait savoir l’ampleur des manques à gagner liés à la perturbation de l’activité minière du fait des attaques terroristes et les mesures prises par le gouvernement pour sauver ce potentiel économique dans un contexte de pression terroriste. Il a également cherché à savoir les solutions envisagées par le gouvernement afin de fortifier les sites d’orpaillage pour occuper sainement les acteurs et renforcer leur participation à la vie économique nationale et la stratégie résiliente de protection des sites miniers déployée par le gouvernement.

Appelé à apporter des réponses à ces questions, le ministre de l’énergie, des mines et des carrières a d’abord rappelé que le secteur minier contribue à la création de valeurs et d’emplois, au budget de l’Etat, au financement des collectivités territoriales à travers le fonds minier de développement local, etc.

Simon Pierre Boussim, ministre de l’énergie, des mines et des carrières répondant aux questions

Simon Pierre Boussim a souligné que la dégradation de la situation sécuritaire depuis 2016 du fait des attaques terroristes a entraîné la fermeture nombreux sites miniers industriels et l’abandon de certains sites d’exploitation artisanale. Au titre des sites miniers industriels, on peut noter la fermeture des sites d’Inata, de Youga, de Taparko, de Netiana et de Ouaré.

Selon Simon Pierre Boussim, cette fermeture a entraîné des conséquences énormes comme la baisse de la production minière et celle des recettes, estimée à plusieurs milliards de FCFA.

A gauche, le ministre des mines et à droite, le colonel-major Kassoum Coulibaly, ministre d’Etat, chargé de la défense nationale

Il s’agit notamment de la baisse de la production d’or de 13,73%, passant de 66,858 tonnes en fin décembre 2021 à 57,675 tonnes en fin décembre 2022. Selon les explications du ministre des mines, on constate également une baisse du niveau de recouvrement, la perte d’emplois, la réduction des revenus des ménages, le risque d’augmentation du grand banditisme et du ralliement des exploitants miniers artisanaux aux groupes armés terroristes.

Pour ce faire, Simon Pierre Boussim affirme que son département a été instruit de diligenter des réformes visant à formaliser, encadrer et sécuriser les sites d’orpaillage en vue de trouver des mécanismes pour leur réouverture et de tirer profit des retombées socio-économiques.

Youssouf Ouédraogo, auteur de la question sur la fermeture ou l’abandon des sites miniers

« En outre, du fait d’une probable connexion entre l’exploitation artisanale et le financement du terrorisme, le gouvernement a décidé à l’issue du conseil des ministres du 27 avril 2022, de la fermeture temporaire des sites d’orpaillage sur toute l’étendue du territoire national », explique le ministre en charge des mines. Pour lui, ces mesures visent à réduire le trafic d’explosifs sur ces sites artisanaux, qui sont souvent détournés au profit des groupes armés terroristes, ainsi qu’à assécher les sources de revenus de ces groupes terroristes.

Le gouvernement a également entrepris des réformes comme des projets de textes de réformes du secteur minier, le renforcement de toutes les mines par les FDS et du matériel de surveillance, le renforcement de l’escorte des convois de ravitaillement des sites miniers, la mise en place d’une brigade de sécurisation des sites miniers, etc. Le ministre en charge des mines n’a pas exclu l’idée d’affecter certains volontaires pour la défense de la patrie à la sécurisation des sites d’orpaillage.

Les députés présents lors de cette séance plénière

Le ministre en charge des mines, Simon Pierre Boussim a tenu à rassurer les responsables des mines industrielles, les artisans miniers et les acteurs du secteur minier, de la disponibilité de son département à les accompagner dans la sécurisation de leurs installations et de leurs approvisionnements et faciliter leurs rapports avec les autres ministères impliqués dans les gestions des activités minières.

Concernant la stratégie résiliente de protection des sites miniers, le ministre rassure : « elle est portée par plusieurs structures publiques dont l’Office national de sécurisation des sites miniers (ONASSIM), la Brigade nationale anti-fraude (BNAF) dont les actions viennent en complément de la dynamique plus globale de sécurisation du territoire conduite par les forces de défense et de sécurité.

Mamadou ZONGO
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 15 mars 2023 à 07:19, par maenm En réponse à : Insécurité au Burkina Faso : Bientôt une brigade de sécurisation des sites miniers

    Par suite des incendies multiples des marchés il apparaît utile de réfléchir aussi à une sécurisation, est-ce par la création de brigades, après tout nous avons des bras, pour parer à ces incendies pas toujours involontaires. Protéger tous les sites sensibles y compris ceux qui contribuent à l’économie informelle. Qu’en pensez-vous ?

  • Le 15 mars 2023 à 08:25, par LE FORGERON En réponse à : Insécurité au Burkina Faso : Bientôt une brigade de sécurisation des sites miniers

    Bonjour,

    Bonne initiative pour la sécurisation des sites miniers car il faut préserver notre monnaie d’échange facile qu’est l’or. Si nous voulons bien réussir la mission de la lutte contre le terrorisme il faut sécuriser les sites miniers et permettre la surproduction de l’or pour palier au manque de liquidité. Réouvrir tous les sites fermés en les sécurisant car l’impérialisme va tenter de saboter la production de l’or au Burkina afin de mettre le pays en difficulté.
    Le Génie Militaire peut prendre quelques marchés publics de l’Etat concernant les voies comme toutes les voies conduisant sur les sites miniers (exemple BOUNGOU). Et demander aux sociétés minières de prendre en charge une partie de l’investissement.
    Cela permettra de réduire les attaques par engin explosif et donc facilitera le ravitaillement des sites miniers. Et si les sites miniers fonctionnent correctement alors l’Etat pourra bénéficier des retombés de la production d’or. L’or nous permettra de faire des échanges même en cas de sabotage par l’impérialisme.

    La victoire est proche.
    La Patrie ou la mort, Nous Vaincrons !!!!!!!!!!!

  • Le 15 mars 2023 à 09:45, par lamoussaa En réponse à : Insécurité au Burkina Faso : Bientôt une brigade de sécurisation des sites miniers

    A mon avis, des décisions stratégiques comme celle la ne devaient même pas figurer dans les journaux.
    Sécurisons sans publicité !!!

  • Le 15 mars 2023 à 09:46, par Yovis En réponse à : Insécurité au Burkina Faso : Bientôt une brigade de sécurisation des sites miniers

    Les gouvernants auraient dû être pro-actifs en anticipant pour offrir une sécurité solide aux mines en exploitation. Ce n’est pas maintenant qu’elles ferment qu’il faut opérationnaliser des brigades pour sécuriser. On a l’impression que les gouvernant ne sont là que pour voir comment dépenser l’argent de l’État.

  • Le 15 mars 2023 à 12:38, par songboudou En réponse à : Insécurité au Burkina Faso : Bientôt une brigade de sécurisation des sites miniers

    Du n’importe quoi !Dites seulement que vous allez faire en sorte que des bataillons de l’armée aillent surveiller les deux nouvelles mines offertes à Ebomaf.
    C’est ça le fonds de l combine.
    Donc mr Ebomaf reprend nos mines à un prix symbolique de 1Franc (c’est pour cela que le conseil des ministres n’a pas osé donné le montant de la transaction) et des soldats de l’armée vont aller risquer leur vie pour que Ebomaf et les capitaines qui sont actionnaires dans l’affaire, se fassent de l’argent.
    C’est vraiment une révolution Sankariste qui est en cours.
    Allons y seulement !

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