Allégations de tortures et d’exécution dans le village de Toessin-Foulbè : Le CISC exige l’ouverture d’une enquête judiciaire
Dans un communiqué de presse publié ce 10 mars 2023, le collectif de lutte contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC), dit avoir été saisi pour des cas d’allégations de tortures, d’exécutions extrajudiciaires de civils qui auraient eu lieu, le 8 mars 2023, dans le village de Toessin-Foulbè, commune de Rollo, province du Bam.
Selon les informations collectées par le CISC, ce serait plus d’une centaine de membres des FDS et des VDP, vêtus de treillis militaires, tous encagoulés et armés, qui auraient fait une descente dans ledit village, à bord de plusieurs pick-up et de motos. Ils ont regroupé et fait asseoir dans un endroit, entre les concessions, les habitants du village (hommes, femmes, enfants). Ils ont fouillé toutes les maisons, sans trouver d’armes à feu ni tout autre objet suspect. Ils ont mis le feu aux maisons, greniers et ont abattu des animaux.
Quelques minutes plus tard, les auteurs ont extirpé toutes les personnes de sexe masculin, au nombre de 19, qu’ils auraient fusillées, à quelques mètres des concessions. Parmi les victimes figure une femme qui se serait opposée à l’exécution de son fils. Le communiqué précise que goutes les victimes, à l’exception de deux hommes, sont de l’ethnie peule.
Au regard de la gravité des faits, le CISC condamne fermement les actes criminels commis et exige l’ouverture d’une enquête judiciaire indépendante et impartiale.
COMMUNIQUE DE PRESSE
Le Collectif contre l’Impunité et la Stigmatisation des Communautés (CISC) a été saisi, pour des cas d’allégations de tortures, d’exécutions extrajudiciaires de civils qui auraient eu lieu, le 8 mars 2023, vers 9 heures dans le village de Toessin-Foulbè, commune de Rollo, province du Bam, région du Centre Nord. Toessin-Foulbè est un village de près de 340 habitants. Les présumés auteurs de ce massacre seraient assimilés à des éléments de Forces de Défense et de Sécurité (FDS) et à des éléments des Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP). A l’heure actuelle, le bilan serait de 20 morts dont une femme et trois (03) enfants. Sept (7) femmes seraient blessées et trois (3) personnes sont portées disparus.
Selon des informations collectées et corroborées par au moins cinq (5) sources différentes, ce serait plus d’une centaine de membres des FDS et des VDP, vêtus de treillis militaires, tous encagoulés et armés, qui auraient fait une descente dans ledit village, à bord de plusieurs pick-up et de motos. Ils ont regroupé et fait asseoir dans un endroit, entre les concessions, les habitants du village (hommes, femmes, enfants). Puis, ils ont fouillé toutes les maisons, sans trouver d’armes à feu ni tout autre objet suspect. Ils ont mis le feu aux maisons, greniers et ont abattu des animaux. Quelques minutes plus tard, les auteurs ont extirpé toutes les personnes de sexe masculin, au nombre de 19, qu’ils ont fusillé, à quelques mètres des concessions.
Parmi les victimes, figure une femme qui se serait opposée à l’exécution de son fils. Selon les témoignages, elle a rejoint le lieu d’exécution, en demandant d’être tuée à son tour. Ce fut malheureusement le cas. Cette femme aura ainsi donné sa vie pour contester des exécutions extrajudiciaires.
Les corps ont été jetés dans la nature, à environ 100 mètres des concessions et à côté d’un bas-fond. Selon les témoignages, les auteurs auraient interdit l’enterrement des corps avant de répartir.
Toutes les victimes, à l’exception de deux hommes, sont d’ethnie peule. Les deux victimes d’ethnie mossi sont, respectivement un petit fils du chef peul du village et l’autre un commerçant ambulant de passage.
Des femmes ont été torturées dans le but qu’elles disent où se cachent des terroristes et les armes, choses qu’elles ignorent. Cela à créé de graves blessures, de séquelles physiques et psychologiques à sept (07) d’entre elles.
Il est opportun de rappeler que les habitants et les leaders communautaires de Rollo ont toujours fait la promotion du vivre ensemble. Cette commune n’avait jamais connu d’attaque armée depuis le début de la crise sécuritaire.
Au regard de tout ce qui précède, le CISC :
Condamne fermement de tels actes criminels ;
Condamne toutes les attaques terroristes qui ne sauraient justifier de telles réponses criminelles ;
Rappelle au gouvernement Burkinabè que de tels actes sont en violation non seulement de notre législation nationale, mais aussi des engagements internationaux ratifiés par l’Etat Burkinabè ;
Rappelle que l’extermination ethnique ne saurait être une solution efficace à la lutte contre le terrorisme ;
Invite les autorités à un respect des droits de tous les burkinabè sans exception tout en garantissant la présomption d’innocence à tous ;
Encourage les FDS qui se battent nuit et jour au péril de leurs vies pour protéger les populations civiles, tout en les invitant à exécuter leurs missions conformément aux codes républicaines ;
Exige l’ouverture d’une enquête judiciaire indépendante et impartiale sur ces crimes graves qui sont de nature à ternir l’image du pays.
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Pour le Bureau Exécutif National ;
Dr Daouda DIALLO
Lauréat du Prix Martin Ennals (Prix Nobel des DDH)
Chevalier de l’Ordre de l’Etalon
Vos commentaires
1. Le 10 mars 2023 à 22:25, par Badaru En réponse à : Allégations de tortures et d’exécution dans le village de Toessin-Foulbè : Le CISC exige l’ouverture d’une enquête judiciaire
Si les faits sont avérés ils sont graves et méritent une enquête impartiale. Mais ne nous voilons pas la face, nous avons un gros problème ! Dans l’atmosphère générale de course à l’enrichissement effréné héritée de Blaise COMPAORE, beaucoup de burkinabé collaborent avec les terroristes, dans la région de l’est par exemple les mauvaises langues accusaient les habitants de Piega et de Fada de collabos et ceux de Tanwalbugu de résistants.. etc. Moralité, même si les défenseurs des droits de l’homme sont dans leur rôle, que faisons-nous de ces milliers de nos con citoyens qui collaborent avec l’ennemi ? Il faut donc au plus vite trouver comment lutter contre nos compatriotes qui approvisionnent les terroristes en vivres, carburant Et surtout RENSEIGNEMENTS ? Il faut sûrement trouver un moyen de les démasquer et de les châtier de telle sorte que cela serve de leçon aux autres. C’est effectivement grave que des gens, même des FDS se comportent en bourreaux mais il ne faut pas se voiler la face. Nous avons un PROBLÈME.
2. Le 10 mars 2023 à 23:18, par Le cdp-bis En réponse à : Allégations de tortures et d’exécution dans le village de Toessin-Foulbè : Le CISC exige l’ouverture d’une enquête judiciaire
Le communiqué precise que "les habitants et les leader communautaires de la Commune de Rollo ont toujours fait la promotion du vivre-ensemble et que cette Commune n’a jamais connu d’attaques depuis le debut de la crise securitaire" ! C’est justement cela qui est intriguant ! Toutes les Communes ont connu les attaques terroristes à plusieurs reprises et Rollo a toujours été épargné, comme un îlot particulier, donnant l’impression que les Communes attaquées le sont par leurs propres populations et pas par des gens venus d’autres Communes ou Provinces ! Non, c’est trop facile et trop simpliste d’expliquer le fait que Rollo a toujours été épargné parce que ses populations ont toujours fait la promotion du vivre-ensemble ! Dites-nous les actes ou les comportements adoptés par les habitants de cette Commune qui font que c’est la seule Commune du Centre-Nord et du Nord à ne jamais connaitre d’attaques. Non, Rollo n’est pas implanté dans les buages et les mouvements des terroristes dans cette Commune sont certainement bien connus par les populations mais les citoyens honnetes ne peuvent pas dénoncer sans faire l’objet de représailles par les terroristes. Tôt ou tard, la vérité sera connue et tous les collabos des terroristes seront identifiés et traités comme tel ! Les langues vont se délier forcément. Nos condoléances aux parents des victimes innocentes collatérales !
3. Le 11 mars 2023 à 06:14, par Passakziri En réponse à : Allégations de tortures et d’exécution dans le village de Toessin-Foulbè : Le CISC exige l’ouverture d’une enquête judiciaire
Messieurs du fameux CISC .
Avez-vous les preuves de l innocence des supposées victimes ou bien vous l établissez juste parce qu on vous appelle dire ? Il faut vraiment que la justice fasse son travail en invitant ceux qui font des accusations de prouver la véracité en étalant les preuves ou de subir la rigueur de la loi parce que on ne peut pas continuer d accuser gratuitement l armée et ses supplétifs.
Ce qui est intriguant, c est quand dans une zone on déguerpir les populations et on retrouve quelques hameaux en plein milieu non inquiétés . Qui nous dit que ce ne sont pas les terroristes et leurs complices ?
Vive l armée combattante et ses supplétifs et vivement que les déguerpissement des villages et les attaques bestiales prennent fin
Passakziri
4. Le 11 mars 2023 à 07:15, par Yobi En réponse à : Allégations de tortures et d’exécution dans le village de Toessin-Foulbè : Le CISC exige l’ouverture d’une enquête judiciaire
Ça ne ressemble pas au mode opératoire des FDS.
Je pense que c’est une représaille des terroristes contre la communauté peulh parce qu’elle refuse de collaborer. Porter un treillis ne veut rien dire aujourd’hui. En tout état de cause, seule une enquête indépendante pourrait nous situer.
5. Le 11 mars 2023 à 07:20, par SID PAWALEMDÉ En réponse à : Allégations de tortures et d’exécution dans le village de Toessin-Foulbè : Le CISC exige l’ouverture d’une enquête judiciaire
Leurs armes vont rester dans leur cachette. Qui a dit que les hommes qui sont intervenus sont des FDS et des VDP ? C’est peut être un règlement de compte entre groupes terroristes. Le CISC a intérêt à ouvrir une enquête à Partiaga où les assaillants étaient à majorité d’une même ethnie selon certaines informations dans les rues.
6. Le 11 mars 2023 à 11:24, par Kaboré Daouda En réponse à : Allégations de tortures et d’exécution dans le village de Toessin-Foulbè : Le CISC exige l’ouverture d’une enquête judiciaire
Ci les terrorists voient qu’ils ne peuvent contrer les FDS, la maniere simple de pouvoir continuer leur sale pataille c’est de : MONTER LA POPULATION CONTRE LEUR DEFANSEUR
7. Le 12 mars 2023 à 12:23, par Le Goupil33 En réponse à : Allégations de tortures et d’exécution dans le village de Toessin-Foulbè : Le CISC exige l’ouverture d’une enquête judiciaire
Il ne faut pas s’étonner de voir les mêmes choses qu’au Mali se passer au Burkina Faso. Que voulez vous que fassent de pauvres paysans pour vivre alors qu’il n’y a plus d’état. Trop facile de jeter la pierre avec ceux qui cherchent à survivre, surtout quand on est peulh, ou du moins pas de la bonne obédiance éthnique.
8. Le 12 mars 2023 à 19:22, par Jeunedame seret En réponse à : Allégations de tortures et d’exécution dans le village de Toessin-Foulbè : Le CISC exige l’ouverture d’une enquête judiciaire
« Puis, ils ont fouillé toutes les maisons, sans trouver d’armes à feu ni tout autre objet suspect. Ils ont mis le feu aux maisons, greniers et ont abattu des animaux. » Combien de maisons ? En avez vous des preuves en images ? Où étiez vous quand ces opérations s’effectuaient ? Auriez vous essayer une entrevue à ces FDS et VDP ? Vous pouvez essayer une plainte en justice pour plus de crédibilité. « Toutes les victimes, à l’exception de deux hommes, sont d’ethnie peule. Les deux victimes d’ethnie mossi sont, respectivement un petit fils du chef peul du village » Messieurs les dieux des peuls, même si les terroristes tuaient le chef des Samos, vous trouverez qu’il était voisin ami de peul. Mais vos simples écrits de condamnation ne vous créent aucune crédibilité dans votre vrai engagement pour la santé et la sainteté des peuls. Entamez des dossiers en justice avec images et preuves.
9. Le 21 avril 2023 à 22:10, par Azali Mobali Kitoko En réponse à : Allégations de tortures et d’exécution dans le village de Toessin-Foulbè : Le CISC exige l’ouverture d’une enquête judiciaire
Il faut criminaliser certains actes par la loi et les règlements. Fournir les terro en motos et en carburant, en renseignements devrait être passible de la peine capitale-qui au passage est à rétablir pour gérer cette étape.