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8-mars 2023 : A la rencontre de Madeleine Kaboré, chauffeure au ministère de la Santé

Accueil > Actualités > Portraits • LEFASO.NET • jeudi 9 mars 2023 à 22h10min
8-mars 2023 : A la rencontre de Madeleine Kaboré, chauffeure au ministère de la Santé

Madeleine Kaboré est la seule chauffeure au ministère de la Santé et de l’hygiène publique. Une passion pour la conduite qu’elle a hérité de son père, lui-même chauffeur pendant de longues années. Un métier pas toujours facile à concilier avec une vie de famille. Mais dame Kaboré qui est mariée et mère de trois enfants peut compter sur son entourage qui est d’un grand soutien pour elle.

Cela faisait quelques années que Madeleine Kaboré était commerçante. Elle achetait des marchandises à Lomé et les revendait sur place à Ouagadougou. Mais plus les années passaient et plus elle ressentait le besoin de changer d’orientation. Et quoi de plus naturel pour elle, que de se tourner vers la conduite, elle dont le père était chauffeur. C’est ainsi qu’elle saute le pas et passe son permis en 2006, puis elle intègre un garage où elle apprend la mécanique auto pendant quatre ans. Elle intègre par la suite une entreprise de sécurité comme chauffeure, sa première expérience en tant que conductrice. Elle y restera quelques années tout en postulant ailleurs. La chance finit par lui sourire et Madeleine Kaboré est recrutée au ministère de la Santé et de l’hygiène publique où elle exerce depuis 2014.

Et comme dans tous les métiers exercés majoritairement par les hommes, elle fera face aux préjugés à ses débuts. Mais par son abnégation au travail, elle finira par s’imposer à ses patrons et à ses collègues. « Certains de mes patrons que je devais conduire étaient réticents et n’hésitaient pas à me dire que leurs propres femmes ne les conduisaient pas et donc ils ne voulaient pas que je les conduise. Ils n’avaient pas confiance à une femme au volant. Mais avec le temps, ils ont compris que je conduis aussi bien que mes collègues et ils apprécient ma façon de conduire », souligne-t-elle. Et le fait de s’y connaître en mécanique est un avantage pour la jeune femme. Elle affirme en effet qu’avant d’envoyer son véhicule au garage, elle essaie toujours de réparer elle-même les petites pannes.

Ses collègues non plus ne tarissent pas d’éloges pour cette dame dynamique, toujours souriante et qui prend une part active aux activités organisées par leur mutuelle. Ils ne cessent de l’encourager.

Vie de famille et travail

Madeleine Kaboré est mariée et mère de trois enfants. Ce n’est pas toujours facile pour elle de concilier travail et vie de famille. Et ce, parce qu’elle est souvent partie pour plusieurs jours. Mais elle peut compter sur le soutien indéfectible de ses proches, particulièrement de son époux et de sa mère. En son absence, les enfants restent avec leur grand-mère. De son point de vue, la confiance dans un couple est nécessaire quand la femme exerce un métier comme le sien qui l’emmène à être souvent partie. « Sincèrement je remercie mon époux pour les efforts qu’il fait, pour sa confiance et son soutien. C’est très important. Nous sommes soudés et je prie que Dieu nous soude davantage. Souvent je peux partir pour deux semaines et revenir. Pendant ce temps, mes enfants restent avec leur grand-mère. Je lui dis merci à elle aussi, parce que si elle n’était pas là, ce ne serait pas simple », confie-t-elle.

Abordant la question des difficultés, madame Kaboré assure qu’il n’en manque pas. Il s’agit principalement de la conduite de nuit. Certaines des personnes qu’elle conduit souhaitent qu’elle le fasse la nuit, ce qu’elle trouve plutôt risqué et pas conseillé.

Mais au-delà de toutes les difficultés qu’elle peut rencontrer, madame Kaboré ne changerait de métier pour rien au monde. Sa prière, c’est que Dieu continue de veiller sur elle et ses passagers dans tous ses déplacements. « Depuis 2014 que je suis chauffeure au ministère, je n’ai jamais eu d’accident et je prie que Dieu continue de me protéger jusqu’à ma retraite ». Son rêve, c’est d’ouvrir dans les années à venir, un garage automobile où elle n’emploiera que des femmes.

Justine Bonkoungou
Lefaso.net

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