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Journée mondiale de la femme : La féministe Christine Paré exprime sa solidarité à toutes les femmes et à la famille Sankara

Publié le lundi 6 mars 2023 à 12h56min

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Journée mondiale de la femme : La féministe Christine Paré exprime sa solidarité à toutes les femmes et à la famille Sankara

En prélude de la célébration de la journée mondiale de la femme au Burkina Faso, la féministe Christine Paré, militante pour les droits de la femme et Dr Béatrice Nikièma, médecin de formation, expriment leur solidarité envers toutes les femmes et la famille Sankara. Concernant la réinhumation des restes de Thomas Sankara et ses douze compagnons, ces deux promotrices des droits de la femme estiment que les familles des disparus ne pourront jamais aller s’incliner sur les tombes. Ce, au regard de « l’injustice, de l’insensibilité, de l’arrogance, du manque de respect et d’empathie des princes du moment et des dits ami(es) de Sankara vis-à-vis des familles concernées », ont-elles déploré dans cette déclaration en date de ce lundi 6 mars 2023.

Message de soutien à Mariam Sankara à l’occasion du 8 mars 2023

Oui à la dignité des femmes

En ce 8 mars qui consacre la journée internationale des droits des femmes, nous tenons d’abord à exprimer notre solidarité envers les victimes du terrorisme et toutes les femmes du Burkina qui travaillent sans relâche pour assurer le bien-être de leur famille et promouvoir le développement socioéconomique de la nation ; plusieurs d’entre elles souffrent dans leur chair et voient leurs droits bafoués, leur liberté confisquée et leur dignité piétinée de jour en jour.

Nous tenons à exprimer particulièrement notre solidarité à Mariam Sankara et ses enfants, aux sœurs de Thomas Sankara, à la fille de Paulin Bamouni, ainsi qu’à la veuve et la fille de Frédéric Kiemdé, qui ont vu leurs droits piétinés à deux reprises : une première fois le 15 octobre 1987 par l’assassinat de Sankara et de ses 12 compagnons et une deuxième fois le 23 février 2023 par les anciens compagnons de Sankara et certaines personnes qui se réclament des idéaux sankaristes.

Thomas Sankara qui a décrété le 8 mars journée fériée pour reconnaître, rendre hommage et célébrer les femmes burkinabé, aurait-il imaginé qu’un jour les droits de sa propre femme seraient piétinés ? Qu’un jour des personnes se réclamant de son idéal insulteraient sa propre femme ? Lui qui a lutté fermement contre la féodalité, l’obscurantisme, le sexisme, le patriarcat et la misogynie et qui a fait la promotion des femmes au sein de son équipe, de la fonction publique et des postes de hautes directions.

Malheureusement, les morts ne peuvent pas parler. Pour les familles qui ont refusé de prendre part à ce cirque macabre, ce deuxième assassinat de Sankara et ses compagnons fait encore plus mal, car il a été commis par des personnes qui ont longtemps fréquenté les familles des suppliciés du 15 octobre 1987 et semblaient compatir à leurs souffrances. Hélas, ces personnes sont restées insensibles aux cris de cœur et aux larmes des épouses, des enfants et des sœurs de Sankara et de ses compagnons martyrs qui ne voulaient pas que les ré-inhumations aient lieu dans un endroit sinistre de torture et d’assassinat de nombreux Burkinabé.

Comme l’a bien décrit Dr Seydou Ra-Sablga Ouédraogo, « le supplice des familles continue ». Mariam Sankara et ses enfants, Céline Bamouni, Aïda Kiemdé et sa mère, Nagnouma ainsi que les sœurs de Sankara ne pourront jamais aller s’incliner sur les tombes à cause de l’injustice, de l’insensibilité, de l’arrogance, du manque de respect et d’empathie des princes du moment et des dits ami.es de Sankara.

Pourtant, on se rappelle l’accueil chaleureux de Mariam Sankara en 2007 lors du 20e anniversaire de l’assassinat de Thomas Sankara et de ses compagnons ; des gens se bousculaient pour prendre des photos avec elle. On se souvient de tous ces gens qui sollicitaient son avis et souhaitaient son appui et son soutien à leurs initiatives politiques. Hélas, ce ne sont plus que de vieux souvenirs ; son avis ne compte plus. Ses appels sont ignorés par le président qui est moins âgé que ses enfants et par le premier ministre qui est de loin son petit frère. Pourtant ces deux personnes se réclament des idéaux de son mari.

Lesdits révolutionnaires sexistes et misogynes burkinabé n’hésitent pas à clamer haut et fort que Mariam Sankara, les sœurs de Sankara, Mme Kiemdé et sa fille, la fille de Bamouni ne sont que des femmes et que par conséquent leurs points de vue ne comptent pas. Une personne dira même à propos de Mariam Sankara : « Ne la laissons point nous dicter sa volonté dans une affaire qui incombe aux hommes ». Quelle injure à la mémoire de Sankara !

Certaines personnes disent que le corps de Sankara n’appartient pas à sa famille, mais à la nation et au corps militaire. Cependant, pour le dépôt de la plainte pour son assassinat, il a fallu que sa femme Mariam et ses enfants le fassent. Toutes les personnes qui se battent aujourd’hui autour de ses restes n’ont pas levé le petit doigt pour le faire. Sankara étant membre du CNR, ses camarades auraient pu le faire. Pour le dépôt de la plainte, on reconnaît que sa femme et ses enfants ont un rôle important, car Sankara leur appartient ; mais pour son inhumation, on ne leur reconnaît aucun droit. Pourtant, sans le dépôt de la plainte, il n’y aurait eu ni procès, ni exhumation, encore moins ré-enterrement.

Sankara et ses compagnons martyrs ont été instrumentalisés et utilisés comme de la marchandise. Bien que le communiqué du gouvernement ait dit que les ré-inhumations se feraient dans l’intimité des familles, certains ne se sont pas gênés d’exhiber sur les réseaux sociaux des photos prises des cercueils, comme s’il s’agissait de trophées de guerre. Mépriser et narguer les familles de cette manière a aggravé leur souffrance.

Thomas Sankara qui était humble et qui a vécu dans la simplicité n’a pas besoin d’un mémorial de plusieurs milliards pour son enterrement. Il n’a pas besoin non plus que sa tombe soit un lieu de commerce. S’il avait le pouvoir de décider, il aurait rejeté une telle idée. Il aurait choisi comme son ami Jerry Rawlings ou Fidel Castro de renoncer à un monument en son nom et à être enterré dans la simplicité, loin des fanfaronnades, du show politicien, de la méchanceté envers sa femme, ses enfants, ses sœurs et de la polémique.

Pour se réclamer de l’idéal Sankara, il faut plutôt prêcher par l’exemple :

• En luttant contre la corruption, la pauvreté, la féodalité, l’obscurantisme, le sexisme, le patriarcat, la misogynie, la phallocratie.

• En étant à l’écoute du peuple, des sans-voix, des pauvres, des familles et des communautés.

• En luttant pour le bien-être et la dignité du peuple burkinabé.

• En respectant les droits et la dignité des filles et des femmes, en faisant la promotion des femmes et des filles et en garantissant l’équité filles-garçons et femmes-hommes.

Quels que soient les sacrifices occultes, Sankara et ses compagnons d’infortune ne peuvent pas reposer en paix, car leurs veuves, leurs orphelins et parents continuent de pleurer et de subir des supplices à cause de la méchanceté et des intérêts égoïstes des personnes qui se réclament de ses idéaux.

Mariam, Philippe, Auguste, Pauline, Odile, Blandine, Céline, Aïda, Nagnouma, vous avez été dignes. Comme le disait lui-même, Thomas Sankara : « C’est auprès de la femme, sœur ou compagne que chacun de nous retrouve le sursaut de l’honneur et de la dignité »

Christine PARÉ, PhD, féministe et militante pour les droits des femmes
Dr Béatrice Nikièma, médecin

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Vos commentaires

  • Le 6 mars 2023 à 14:05, par Wendmi En réponse à : Journée mondiale de la femme : La féministe Christine Paré exprime sa solidarité à toutes les femmes et à la famille Sankara

    Chères dames, est-ce un message de soutien à Mariam Sankara et ou un réquisitoire à l’endroit du pouvoir actuel et ceux qui ont accompagné la ré-inhumation des restes de Thomas Sankara et ses compagnons ? A vous lire, je ne me retrouve pas. Je pense que note adressée directement à la famille en guise de soutien répond mieux que ce texte publié sur lefaso.net.

  • Le 6 mars 2023 à 14:52, par Swartskoff En réponse à : Journée mondiale de la femme : La féministe Christine Paré exprime sa solidarité à toutes les femmes et à la famille Sankara

    Hum ! Mais vous avez daigné oublier la Famille de Norbert ZONGO. Hum ! Le temps fait effectivement son œuvre.

  • Le 6 mars 2023 à 16:35, par Burkinabé En réponse à : Journée mondiale de la femme : La féministe Christine Paré exprime sa solidarité à toutes les femmes et à la famille Sankara

    Mes très chères braves et respectées Dames, vous êtes la lumière du Burkina Faso et n’abandonnez pas votre combat. seuls les mécréants, cupides et anti-peuple du Burkina vous attaqueront. Gardez votre calme et Dieu prouvera votre bonne foi et votre victoire contre la méchanceté des fainéants et irresponsables !

  • Le 6 mars 2023 à 16:36, par Burkinabé En réponse à : Journée mondiale de la femme : La féministe Christine Paré exprime sa solidarité à toutes les femmes et à la famille Sankara

    Mes très chères braves et respectées Dames, vous êtes la lumière du Burkina Faso et n’abandonnez pas votre combat. seuls les mécréants, cupides et anti-peuple du Burkina vous attaqueront. Gardez votre calme et Dieu prouvera votre bonne foi et votre victoire contre la méchanceté des fainéants et irresponsables !

  • Le 6 mars 2023 à 17:30, par SOME En réponse à : Journée mondiale de la femme : La féministe Christine Paré exprime sa solidarité à toutes les femmes et à la famille Sankara

    Felicitaions pour votre courage de dire les verites que certains ne veulent surtout pas entendre. Ou etaient ces amis de thomas sankara pendant les 27ans de regne de Blaise pour se reveiller aujourd’hui comme etant les amis de sankara ? Pourquoi ils n’ont porté plainte depuis lors ? Qu’est ce qui dit que c’est vraiment les restes de sankara puisque l’ADN ne le confirme pas ? etc

    Toutes les personnes qui se battent aujourd’hui autour de ses restes n’ont pas levé le petit doigt pour le faire. Sankara étant membre du CNR, ses camarades auraient pu le faire. Pour le dépôt de la plainte, on reconnaît que sa femme et ses enfants ont un rôle important, car Sankara leur appartient ; mais pour son inhumation, on ne leur reconnaît aucun droit. Pourtant, sans le dépôt de la plainte, il n’y aurait eu ni procès, ni exhumation, encore moins ré-enterrement.

    ...ce deuxième assassinat de Sankara et ses compagnons fait encore plus mal, car il a été commis par des personnes qui ont longtemps fréquenté les familles des suppliciés du 15 octobre 1987 et semblaient compatir à leurs souffrances.

    j’ai ecrit que Traore doit se saisir de cette question de reinhumation et ne pas ecouter ces conseillers qui ne veulent rien d’autre que l’enfoncer. Mais helas ! Alea jacta est !
    SOME

  • Le 6 mars 2023 à 21:21, par TANGA En réponse à : Journée mondiale de la femme : La féministe Christine Paré exprime sa solidarité à toutes les femmes et à la famille Sankara

    Mes dames, chère Christine, vous faites de la politique comme toujours. Et comme toujours vous avez choisi la mauvaise façon. De la DELGI au Canada pour vos études, il semblerais que là-bas aussi vous avez capoté lamentablement (en politique) en vous attaquand au clan de leur actuel premier ministre. Mais là-bas vous vous êtes mise dans un panier qui n’était pas le votre à savoir appartenance aux amis de NORBERT ZONGO. Bref.
    Ma chère, y as tu rencontré ZIDA aussi ? Il paraîtrait que vous soyez bonne en informatique, ne serait ce pas mieux d’"y faire carrière et laisser la chose politique ?
    Mes chères d’Alès, sachez que personne au Faso ne néglige Madame SANKARA ni la soeur de SANKARA, sachez que il y a des normes dans toute chose. Avez vous consulté les ’normes ? Si non, vous risquez de participer à créer des problèmes.qui vont vous rattrapper. Tout ce beau monde qui a choisi de ne pas enterrer les restes de Thomas ailleurs ne peut pas être con à la fois. Donc, allez y voir les normes qui régissent ces genres de choses.

  • Le 6 mars 2023 à 22:09, par Sarko En réponse à : Journée mondiale de la femme : La féministe Christine Paré exprime sa solidarité à toutes les femmes et à la famille Sankara

    Vous pouvez dire et écrire ce que vous voulez, mais ce qui est sûr le président Sank repose en paix. Paix et amour de Dieu sur lui et ses compagnons.
    Paré Christine personne ne t’a connu dans cette lutte.Cherches toi autre chose pour te faire voir.

  • Le 7 mars 2023 à 06:56, par Ed En réponse à : Journée mondiale de la femme : La féministe Christine Paré exprime sa solidarité à toutes les femmes et à la famille Sankara

    Partout dans le monde, les femmes se battent pour faire reconnaître leur légitimité d’être humain avec les mêmes droits et obligations que les hommes.
    Sans la maternité, la vie serait arrêtée et on mérite ce respect. Les hommes doivent accepter de partager l’autorité. Courage à toutes femmes pour ce prochain 8 mars qui nous unit.

  • Le 7 mars 2023 à 08:14, par ELDA En réponse à : Journée mondiale de la femme : La féministe Christine Paré exprime sa solidarité à toutes les femmes et à la famille Sankara

    Je trouve que les autorités auraient dû mieux communiquer avec les familles avant de procéder à la réinhumation de THOMAS SANKARA & de SES COMPAGNIES pour éviter ces déchirements. je suis convaincue que si IB a accepté la démarche, ce n’est pas pour des arguments fallacieux.
    Maintenant que c’est fait, les familles devraient faire preuve de maturité, de résilience et honorer comme il se doit ces héros. SANKARA était un homme de paix et de justice sociale, SVP, Maman Mariam faites quelque chose de fort pour faire taire tout cet amalgame autour de la dépouille de votre époux. Çà n’honore ni vous ni vos enfants encore moins le pays.
    Faites un acte fort, allez avec vos enfants et les familles des compagnons de SANKARA vous inclinez sur les désormais tombes. j’ai mal de voir et d’entendre tout ce qui se dit autour de çà. je comprends votre peine et douleur, j’ai personnellement eu très mal mais exposer votre époux de la sorte n’est pas honorable et je ne crois pas qu’il serait d’accord avec tout ça. Merci.

  • Le 7 mars 2023 à 08:36, par Los En réponse à : Journée mondiale de la femme : La féministe Christine Paré exprime sa solidarité à toutes les femmes et à la famille Sankara

    Ces deux héroïnes sortent d’où ? Comme on le dit, en temps de paix tout le monde devient héros. Ceux qui ont accompagné Sankara dans sa dernière demeure dont ceux la qui payer la plus lourd tribut après sa mort : Emprisonnement, tortures, privation de biens, couples séparés, carrières brisées et autres frustrations. Mariame et les autres absents n’ont vécu cela. C’est ça aussi la vérité. Et je félicite le pouvoir du MPSR ll pour avoir fait ce Une las aînés n’ont pas pu faire depuis plusieurs années. Sankara et tes com pagnons dormez en paix vos familles viendront sur vos tombes un jour pour se recceuillir. Seul dieu est fort

  • Le 7 mars 2023 à 11:39, par saam En réponse à : Journée mondiale de la femme : La féministe Christine Paré exprime sa solidarité à toutes les femmes et à la famille Sankara

    Qu’est-ce que cela apporte-t-il de remuer le couteau dans la plaie si ce n’est attiser rancœur, division et haine ! C’est quoi le projet en fait ? Faudra peut-être les re-exhumer ? Que leurs âmes reposent en paix ! Tentez plutôt de d’apaiser les cœurs des familles maintenant au lieu d’y mettre de la frustration et de nous couvrir de ridicule aux yeux du monde entier. Sankara et ses compagnons ne méritent plus cela et on n’en a besoin dans le contexte actuel du pays. Arrêtons maintenant !

  • Le 7 mars 2023 à 13:47, par John En réponse à : Journée mondiale de la femme : La féministe Christine Paré exprime sa solidarité à toutes les femmes et à la famille Sankara

    DES propos, ou plutôt des lamentations aux allures d’une griote, très très pitoyable de la part d’une intellectuelle.
    On a exploité la mort de SAnkara à des fins politiques. Après, des machiavélique ont exploité son exhumation pour se faire une réputation peu recommandable. Et pour finir après sa réhimunation, des malhonnêtes ont trouvé moyen de s’ériger en griot de son épouse pour des desseins inavouables.
    Mais enfin, tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute.

  • Le 7 mars 2023 à 16:24, par Sheikhy En réponse à : Journée mondiale de la femme : La féministe Christine Paré exprime sa solidarité à toutes les femmes et à la famille Sankara

    L’internaute "saam" m’a devancé. Je n’ai pas lu tout le texte, mais quelques mots m’ont attristé. Je n’ai pas du tout été à l’aise avec ce qui passé pour la réinhumation, mais je comptais sur tout un chacun pour laisser l’affaire se tasser tout seul. Mais cette sortie effectivement ne fait que remuer le couteau dans la plaie. Non, il faudra qu’on songe à organiser quelque chose pour calmer les cœurs des uns et des autres plutôt que d’attiser le feu en public. Comme l’a dit un autre internaute, ce n’est surement pas à la légère que les autorités n’ont pas voulu revenir sur la décision. En tout cas, j’espère bien.
    Que Dieu bénisse le Faso et apaise nos coeurs.

  • Le 8 mars 2023 à 12:44, par elouss En réponse à : Journée mondiale de la femme : La féministe Christine Paré exprime sa solidarité à toutes les femmes et à la famille Sankara

    Dans cette affaire de réinhumation de Sankara et ses compagnons, je comprends la douleur et la frustration de tous ceux et celles qui sont resté(e)s sur les remparts de cette lutte tout au long de ces trois décennies.
    Thomas Sankara est devenu cette icône internationale grâce au courage et à la persévérance de sa famille et des avocats de la famille, et grâce aussi au travail inlassable des progressistes du Burkina Faso et du monde entier. Je fais ici une mention spéciale à Aziz S. Fall et le GRILA qui depuis 1988 ont popularisé la révolution Sankariste au Canada et porté également le combat judiciaire au niveau international.
    Ces femmes et ces hommes épris de liberté et de justice ne se sont jamais laissé aller au découragement encore moins au défaitisme qui semble être la caractéristique principale de beaucoup de gens dans nos contrées en Afrique. Je donnerai deux exemples :
    1) le retour et l’inhumation de la "dent" de Patrice Lumumba en RDC accueillit comme une victoire (célébrée comme telle !). Une cérémonie enveloppée d’amnésie pour les Africains et qui consacre une certaine « réconciliation » entre la RDC et l’oppresseur Belge dans l’impunité de ce crime abominable !
    2) Le retour et ensuite la demande de « pardon » de Blaise Compaoré sous le président Damiba. Malgré la grossièreté de cette forfaiture, il s’est trouvé des Burkinabè (Dieu seul sait quel nombre ils étaient !) pour croire « que la démarche n’était pas faite pour consacrer l’impunité ! »
    Que n’a-t-on dit, que ne dit-on sur le pardon qui serait une marque déposée africaine ? L’Africanité est souvent convoquée par les défaitistes de tous poils pour justifier leur manque de consistance ou tout simplement leur compromission. C’est assurément cette posture de compromission et d’inconsistance de nombreux Africains qui impact sérieusement notre marche vers la liberté et le plein épanouissement des peuples africains !
    Que tous ceux qui ne sont pas prêts à mener ces combats de justice et de liberté se taisent et remettent leurs sabres aux femmes et aux progressistes en les laissant agir au nom de tous !

    El ous

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