Le comité d’organisation du Festival panafricain du cinéma et de télévision de Ouagadougou (FESPACO) a sacrifié à la tradition : les prix spéciaux ont été remis à la veille de la clôture de la biennale. Ce sont au total 21 prix spéciaux d’une valeur de 126 millions de FCFA qui ont été remis en cette 28e édition.

Sur les 21 prix, la réalisatrice burkinabè Apolline Traoré en remporte quatre. Avec son long métrage « Sira » en compétition officielle. Elle a remporté les prix de WATERAID Climat, eau et assainissement en Afrique (5 000 000) ; Prix Félix Houphouët-Boigny du Conseil de l’entente (10 000 000) ; Meilleure réalisatrice ouest africaine (10 000 000) ; et Prix Assemblée législative de transition du Burkina Faso (7 000 000).
L’actrice principale du film, la nommée « Sira », a reçu ces différents prix. « Ces trophées représentent une fierté pour nous parce qu’on a présenté un très bon film. On se dit aussi que le peuple burkinabè nous soutient, avec l’engouement qu’il y a derrière », a confié Nafissatou Cissé.

Nafissatou Cissé, l’actrice « Sira » vise le Yennenga d’or, le trophée le plus convoité du FESPACO

Elle dit espérer l’Etalon d’or de Yennenga. Cette soirée a vu deux réalisatrices briller par leurs films. En effet, à l’instar d’Apolline Traoré, il y a Amina Abdoulaye Mamani du Niger qui est repartie aussi avec quatre prix spéciaux. Avec son court métrage intitulé « L’envoyée de Dieu », elle a remporté les prix de la Conférence épiscopale Burkina-Niger (2 000 000) ; Gambere Ernest (2 000 000) ; Chance de la LONAB (5 000 000) ; et UEMOA court métrage fiction (5 000 000).

Avec quatre prix spéciaux, Amina Abdoulaye Mamani repart avec 14 millions de francs CFA

« Très émue », Amina Abdoulaye Mamani a tenu à remercier les donateurs et tous ceux qui ont contribué à la réalisation de ce film. « L’envoyée de Dieu », c’est l’histoire d’une petite fille kidnappée par des terroristes et transformée en une kamikaze pour se faire exploser dans un marché. La bombe avait un compte à rebours de dix minutes. Pendant neuf minutes, elle n’a fait que tourner tout en ressassant ses souvenirs. Le temps de se rendre compte que sa mère vend des articles dans ce marché, il ne restait qu’une minute...

Le ministre Jean Emmanuel Ouédraogo a salué la présence des délégations venus d’autres pays pour la 28e édition du FESPACO

Cette cérémonie a vu la présence de plusieurs autorités venues du continent africain. Prenant la parole au nom du Premier ministre, le ministre burkinabè en charge des arts, Jean Emmanuel, a rappelé que cette cérémonie reste un moment unique du donner et du recevoir entre créateurs et donateurs de la biennale du cinéma panafricain. « Ces récompenses des donateurs offrent des tremplins aux œuvres lauréates et la visibilité pour un meilleure carrière », a-t-il indiqué.

Cryspin Laoundiki
Lefaos.net

Palmarès des Prix spéciaux FESPACO 2023

 Prix spécial Laafi La Boumbou : « Sira, sur la route » de Fousseini Maïga du Mali (5 000 000 + attestation)

 Prix de la Conférence épiscopale Burkina-Niger : « L’envoyé de Dieu » de Aminata Abdoulaye Mamani du Niger (2 000 000 + trophée + attestation)

 Prix spécial Gambere Ernest : « L’envoyé de Dieu » de Mamani Aminata Abdoulaye Mamani du Niger (2 000 000 + trophée)

 Prix Thomas Sankara : « Cuba in Africa » de Negash Abderaman de l’Ethiopie (3 000 000 + attestation)

 Prix spécial WATERAID Climat, eau et assainissement en Afrique : « Sira » d’Apolline Traoré du Burkina Faso (5 000 000 + trophée)

 Prix Ababacar Samb Makharam de la ville de Ouagadougou : « Al djanar, paradis originel » de Chloé Aïcha Boro du Burkina Faso (3 000 000 + trophée + certificat)

 Prix de la critique africaine Paulin Soumanon Vieyra : « Mami wata » de Fiery Obasi du Nigeria (Trophée + un certificat + des publications d’articles de presse dans les 33 pays membres et la diaspora africaine en anglais, en français et en arabe)

 Prix Sembène Ousmane de ECOBANK : « La plantation des planteurs » de Eystein Dingha Young du Cameroun (5 000 000 + effigie en bronze de Sembène Ousmane)

 Prix de la chance de la LONAB : « L’envoyé de Dieu » de Aminata Abdoulaye Mamani du Niger (5 000 000 + trophée)

 Prix spécial Plan international de l’égalité aux filles pour la combativité et l’innovation en faveur des filles : « La plantation des planteurs » de Eystein Dingha Young du Cameroun (5 000 000 + trophée + attestation)

 Prix Félix Houphouët-Boigny du Conseil de l’entente : « Sira » d’Apolline Traoré du Burkina Faso (10 000 000 + trophée)
 Prix de l’UEMOA

• Long métrage fiction : « Xalé, les blessures de l’enfance » de Moussa Sène Absa du Sénégal (8 000 000 + trophée + attestation)

• Court métrage fiction : « L’envoyé de Dieu » de Amina Abdoulaye Mamani du Niger (5 000 000 + trophée + attestation)

• Long métrage documentaire : « Al djanar, paradis originel » de Chloé Aïcha Boro du Burkina Faso (8 000 000 + trophée + attestation)

• Court métrage documentaire : « Les cavaliers de Tonka » de Mohamed Dayfour Diawara du Mali (5 000 000 + trophée + attestation)
 Prix spécial CEDEAO de l’intégration pour le meilleur film ouest-africain

• Meilleur film ouest africain : « No U-Turn » de Iké Nnaebue du Nigeria (15 000 000 + trophée + plaque de reconnaissance)

• Meilleure réalisatrice ouest africaine : Apolline Traoré pour son film « Sira » (10 000 000 + trophée + plaque de reconnaissance)

• Meilleur plus jeune réalisateur de film d’école : Mohamed Allabi du Bénin pour son film « Plus qu’un devoir » (2 000 000 + plaque de reconnaissance)

• Meilleur plus jeune comédien : Nguissaly Barry du Sénégal pour son interprétation dans le film « Xalé, les blessures de l’enfance » (1 000 000 + plaque de reconnaissance)

 Prix Assemblée législative de transition du Burkina Faso : « Sira » d’Apolline Traoré du Burkina Faso (7000 000 + trophée)

Prix Paul Robeson pour les films des diasporas : « Agwe » du réalisateur haïtien Samuel Suffren (2 000 000 + trophée)