A l’occasion de chaque édition du Festival panafricain du cinéma de Ouagadougou (FESPACO), le Conseil supérieur de la communication organise une table ronde entre les instances de régulation de l’espace UEMOA et les acteurs du cinéma et de l’audiovisuel. Pour cette édition 2023, le thème retenu est « cinémas d’Afrique et culture de la paix : rôle des instances africaines de régulation de la communication ». Dans son allocution, le président du CSC s’est exprimé sur les raisons de la tenue de cette activité en cette période.

« Nos populations regardent beaucoup les productions cinématographiques. Nous pensons que ces films ont une grande influence sur leur comportement. Dans ce contexte de défis sécuritaires, nous avons besoin d’avoir des populations qui prennent grandement conscience de leur rôle dans la préservation de la sécurité des individus, des biens et de l’ensemble de notre territoire. Nous pensons que les œuvres cinématographiques peuvent avoir des contributions dans ce sens. C’est pourquoi, nous, régulateurs, qui sommes attentionnés sur les questions de violences, nous nous sommes dit qu’il serait judicieux qu’à cette occasion on réfléchisse avec les acteurs du monde du cinéma pour voir comment est-ce que notre contribution aide à ce que leur production soit plus visible sur les médias africains ».

Vue du public

Ce cadre de concertation a été présidé par le secrétaire exécutif du Réseau des instances africaines de régulation de la communication (RIARC), Rémi Prosper Moretti. Contrairement aux précédentes éditions, l’ensemble des présidents de la sous-région n’étaient pas présents, en raison des difficultés rencontrées dans le cadre de l’instance de régulation des médias au Burkina Faso.

Le président du CSC a remercié le secrétaire exécutif du Réseau des instances africaines de régulation de la communication (RIARC), Rémi Prosper Moretti pour sa présence effective à cette activité

Cette table ronde, faut-il le rappeler, se tient dans un contexte difficile marqué, au plan national, par des attaques terroristes avec pour corollaire plus de 10.000 morts et quelques deux millions de personnes déplacées internes. C’est au regard de la gravité de cette menace que ces acteurs se sont réunis pour une grande introspection, en espérant obtenir des réponses qui seront des adjuvants de demain, a indiqué le président de la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC) du Bénin, Rémi Prosper Moretti. Il n’a pas manqué de souligner l’importance de la culture pour la paix. Pour lui, elle constitue un puissant levier pour tisser la nouvelle corde de la paix sur l’ancienne, par-delà les différences.

L’éducation à la paix est une valeur centrale avec des mots-clés tels que la tolérance, la convivialité, le respect des droits humains (..).

« Cette culture fédère les populations et soutient ainsi la cohésion sociale, la paix et la sécurité. Et dans cette quête, chaque entité (médias, organisations professionnelles du cinéma et des arts et de la culture, professionnels de l’audiovisuel et de la communication) a un rôle important à jouer, et qui a déjà commencé par votre participation à la table ronde de ce soir », poursuit-il.

En sa qualité de régulateur de l’audiovisuel et de la communication, M. Moretti s’est réjoui de la tenue de ce genre de réflexion. Aussi, il a réaffirmé son adhésion à soutenir toute action visant à optimiser la contribution du secteur dans la recherche de la paix et la promotion des cultures africaines. Les conclusions de cette table ronde seront présentées à d’autres instances africaines de régulation de la communication. L’objectif étant de promouvoir davantage la culture de la paix dans les différents pays.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net