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Arrachage de bornes dans la commune de Komsilga : « Même si nous allons mourir pour nos terres, nous sommes prêts ! », clame Raphaël Zongo, propriétaire terrien

Publié le mercredi 1er mars 2023 à 23h00min

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Arrachage de bornes dans la commune de Komsilga : « Même si nous allons mourir pour nos terres, nous sommes prêts ! », clame Raphaël Zongo, propriétaire terrien

Après l’arrachage de bornes dans les villages de Garghin, Sabtouana, Rayongo et Kamsontingha dans la journée du mardi 28 février 2023 par l’Office national de contrôle des aménagements et des constructions, les résidents et propriétaires terriens ont tenu une conférence de presse pour crier leur mécontentement. Exaspérés par la situation, ils disent être prêts à tout pour conserver leurs terres, même si pour cela il faudrait y laisser la vie.

Les résidents des quartiers de Garghin, Sabtouana, Rayongo et Kamsontingha, relevant de la commune de Komsilga, ont eu le sommeil difficile la nuit du 28 février. Pour cause, l’arrachage des bornes « de leurs terres » par L’ONC-AC suivi d’un mot d’ordre les sommant de démolir toutes les infrastructures érigées à 200 mètres de part et d’autres de la ligne de haute tension. Une situation que la population déplore car selon elle, jamais la Société nationale d’aménagement des terrains urbains (SONATUR) qui se réclame propriétaire desdites terres, ne leur a fait savoir qu’ils n’en étaient pas les propriétaires.

« Il y a huit mois, nous avons entendu un communiqué de la SONATUR disant que nos terres lui appartiennent. Nous sommes allés à sa rencontre, elle a refusé de nous recevoir. On a exigé de voir les responsables et ils nous ont reçu finalement. Ils ont choisi quelques personnes pour qu’ils parlent. On y était avec la presse, mais ils ont refusé que la presse assiste aux échanges. Pourtant eux ils avaient des appareils qui nous filmaient et nous enregistraient. Malgré tout ça, on n’a rien dit. On leur a demandé s’ils ont les papiers qui prouvent que l’espace leur appartient. Nous avons un avocat et un délai d’un mois leur avait été donné pour prouver que le terrain leur appartient. Le délai est passé, on a ajouté une semaine. Le délai est encore passé on leur a donné trois jours. Ils n’ont envoyé aucun papier. Vu qu’ils n’avaient rien qui prouve que l’espace leur appartenait, on a autorisé les propriétaires immobiliers à morceler les parcelles pour nos enfants. C’est récemment qu’ils ont encore dit dans un communiqué que les terres sont à eux. Hier ils sont venus encore dire que c’est pour eux. Nous on ne peut pas leur faire la force mais on suit la logique. C’est pour nous ! », s’est exclamé Antoine Kaboré, résidant dans la zone dite de servitude.

"C’est pas pour eux ! Ils ne peuvent pas se lever aujourd’hui dire que c’est pour eux ! Je dis non ! Nous ne sommes pas prêts à leur céder nos terres !" Antoine Kaboré

Sur les terrains concernés, on peut voir des immeubles de tout type et destinés à des fins de commerce, d’habitation, etc. Selon eux, leur demander de déguerpir serait non seulement réduire en cendre la matérialisation de toutes ces années d’économies mais aussi les mettre à la rue. Une situation qu’ils estiment inconcevables.

« La SONATUR nous a surpris. Je dis qu’elle nous a surpris parce qu’elle ne nous a jamais rencontré. (…) On est dans un pays où on demande aux gens de faire tout pour chasser les terroristes mais c’est comme si eux-mêmes, ils sont les terroristes. Ce n’est pas comme ça on fait. C’est mieux qu’ils fassent marche-arrière. Même si nous allons mourir pour nos terres on est prêts ! Ce qu’on leur demande, c’est de ne pas persister. Moi je suis de Rayongo. Depuis longtemps, on n’a jamais entendu dire que Rayongo a fait la bagarre à cause d’une terre. Mais pour cette fois nous sommes prêts à mourir s’il le faut », a pesté Raphaël Zongo, propriétaire terrien.

"Le chef de Rayongo nous a dit de venir leur dire qu’il est mieux pour eux d’éteindre le feu qu’ils ont eux-mêmes allumé pour que les choses ne dégénèrent pas" Raphaël Zongo

Lorsque nous quittions les lieux, les populations se mobilisaient pour mettre le cap sur la SONATUR. Ils disent vouloir rencontrer les responsables pour tirer les choses au clair.

Erwan Compaoré
Lefaso.net

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