Projet Faso Koom II : Un bilan jugé satisfaisant après 4 ans de mise en œuvre
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Ce mercredi 22 février 2023 a lieu à Ouagadougou, l’atelier de redevabilité du projet de renforcement des capacités institutionnelles, organisationnelles et techniques des comités locaux de l’eau de l’espace de compétence de l’Agence de l’eau du Nakambé/Faso Koom II. Un projet dont l’objectif était de contribuer durablement à la satisfaction des besoins en eau douce des usagers et des écosystèmes de l’espace de compétence de l’Agence de l’eau du Nakambé.
Le projet de renforcement des capacités institutionnelles, organisationnelles et techniques des comités locaux de l’eau de l’espace de compétence de l’Agence de l’eau du Nakambé/Faso Koom2 a été lancé en décembre 2018 pour une durée de quatre ans avec un budget de 1 250 000 euro soit plus de 800 millions de FCFA financé à 80% par l’Union européenne et à hauteur de 20% par World Waternet. Il a été mis en œuvre par World Waternet et l’Agence de l’eau du Nakambé.
Moustapha Congo, secrétaire permanent pour la gestion intégrée des ressources en eau qui a présidé l’ouverture de l’atelier de redevabilité, a souligné que le projet a mis l’accent sur la dynamisation des comités locaux de l’eau (CLE) qui constituent les maillons de base de la mise en œuvre de la gestion intégrée de l’eau au niveau local dans l’espace de compétence de l’Agence de l’eau du Nakambé. Le projet a aussi permis de renforcer les capacités de la direction générale de l’Agence de l’eau du Nakambé à travers le partage d’expérience avec les agences de l’eau néerlandaises et des structures de référence sous-régionales spécialisées dans la gestion des plantes aquatiques envahissantes.
"Il y a eu le développement d’un certain nombre de modèles qui permettent aux comités locaux de l’eau d’avoir des capacités en matière de gestion des conflits, en matière d’arbitrage, d’allocation des ressources en eau, en matière d’échanges et d’outils de planification. Il y a eu aussi sur le terrain, un certain nombre d’activités qui ont été mises en œuvre en termes de protection comme par exemple les digues filtrantes. Au niveau de l’orpaillage, comme vous le savez, c’est un phénomène répandu qui est source de pollution de nos cours d’eau. Le projet a permis à l’agence de l’eau du Nakambé de mener des sensibilisations et de partager avec les acteurs, des techniques pour permettre de faire de l’orpaillage propre, qui pollue moins", a laissé entendre M. Congo.
Le directeur général de l’Agence de l’eau du Nakambé, David Kam a indiqué également que le projet a permis à l’agence de renforcer ses capacités. "La première capacité véritablement renforcée, c’est la planification. Il y a également les appuis d’un point de vue logistique au niveau des CLE(...) Il y a eu aussi l’élaboration de certains documents, notamment l’approche fondée sur les droits humains qui permettent qu’aujourd’hui pour conduire certaines activités telles que les plans de gestion de l’eau, ce soit les CLE elles-mêmes qui conduisent le processus au lieu que ce soit des consultants comme par le passé. Il y a aussi eu un document par rapport à l’arrachement des plantes envahissantes. Il y avait l’arrachage qui est fait comme ce qu’on voit au barrage de Tanghin, mais ce n’était pas bien conduit et les plantes repoussaient. Mais toute une technologie a été mise en œuvre pour un meilleur arrachage ", a-t-il indiqué.
Des résultats assez satisfaisants qui ont été obtenus non sans difficultés, à en croire le secrétaire permanent de la gestion intégrée des ressources en eau, notamment entre autres, la crise sécuritaire que traverse le pays, le Covid-19, la situation sociopolitique.
Janette Worm représentante Afrique de l’Ouest de World Waternet a aussi salué les résultats engrangés par le projet et ce, malgré les difficultés. Elle salue particulièrement la prise en compte du genre dans la mise en œuvre du projet. " Je suis très fière que dans ce projet, il y ait beaucoup d’attention à l’égard des femmes et les droits des femmes. Je suis contente qu’on ait impliqué les femmes surtout au niveau des CLE (Comité local de l’eau) sur le terrain", a-t-elle déclaré.
Après 4 ans de mise en œuvre, le projet arrive à terme et les acteurs sont réunis à Ouagadougou pour en dresser le bilan. Au cours de cet atelier, il s’agira de présenter les résultats du projet, de présenter les outils innovants développés et de partager les leçons apprises. Ce sera aussi le lieu de faire le plaidoyer à l’endroit des partenaires techniques et financiers pour le renouvellement du financement pour éventuellement poursuivre les activités et avoir de meilleurs résultats.
Justine Bonkoungou
Lefaso.net