Nous sommes le  
LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : «Faites que le rêve dévore votre vie afin que la vie ne dévore pas votre rêve» Antoine De Saint-Exupéry

Dédougou : Des ménagères gagnent leur vie en produisant des plants

Publié le lundi 20 février 2023 à 22h05min

PARTAGER :                          
Dédougou : Des ménagères gagnent leur vie en produisant des plants

Il n’y a pas qu’une seule façon de gagner sa vie dans la cité du Bankuy. Maïmounata Dianda et ses camarades ont bien compris cette leçon. Aude Claudine Ki les emploie dans sa pépinière. Ce travail, selon elles, leur permet de subvenir à leurs besoins élémentaires et de développer de petites activités génératrices de revenus.

Maïmounata Dianda et cinq autres femmes de la ville de Dédougou ont décidé de rompre avec l’oisiveté en cette saison sèche. Aude Claudine Ki a engagé l’équipe dans sa ferme située dans le quartier Moundasso, au secteur 6 de Dédougou.

Propriétaire d’une portion de terre de plus d’un hectare, celle que ses employées appellent la patronne y mène diverses activités comme l’élevage de volaille et la production de plants. Ladite propriétaire est fière de parler des six femmes, toutes ménagères. « Ces femmes sont la cheville ouvrière dans la production des pépinières que vous pouvez constater dans la ferme », se réjouit-elle.

Dans le répertoire de plantes produites dans la ferme, on trouve différentes variétés végétales. Il y a des eucalyptus, de l’anacarde et du moringa. A ce lot de plantes s’ajoutent des espèces florales comme des bougainvilliers, des couronnes du christ, des belles du jour et des flamboyants de plusieurs sortes.

Ces femmes vont partout dans la ville de Dédougou à la recherche de sachets plastiques

Ce travail, elle le fait depuis 2014, avant sa rencontre avec Maïmounata Dianda et ses camarades dont elle évoque les circonstances comme si c’était hier. « Au départ, j’avais engagé un homme pour veiller sur la ferme. Un jour, Maïmounata Dianda est venue voir ce dernier pour lui demander de me transmettre un message selon lequel elle est à la recherche de travail. Ma première réponse à la sollicitation était que je n’avais pas de travail à lui proposer », se remémore madame Ki.

Imperturbable sur son objectif de trouver quoi faire, la ménagère a continué à taper à la porte d’Aude Claudine Ki. « Mon but était de trouver coûte que coûte une activité à mener qui allait me rapporter un peu d’argent, surtout pendant la saison sèche », confie la chercheuse de travail d’alors. Sa persévérance a payé enfin. Elle a été engagée par la propriétaire de la ferme pour changer les pots abîmés des plants dès la première année de travail. Y travaillant depuis six bonnes années, madame Dianda a vite gagné la confiance de son employeuse. « Au regard de sa volonté et de sa participation à la vie de la ferme, la confiance s’est vite installée entre nous », a témoigné Claudine Ki, avant de poursuivre : « Je lui ai alors proposé de trouver d’autres femmes qui acceptent de faire le travail ». C’est ainsi que ces femmes se sont retrouvées au service d’Aude Claudine Ki.

Aude Claudine Ki, propriétaire de la ferme où travaillent les six ménagères

Quête de pain et écocitoyenneté s’entremêlent

Le travail demandé à ces ménagères consiste à collecter des sachets plastiques (sachets d’eau de 25 F CFA). « Quand nous allons à des mariages ou à des baptêmes, nous ramassons les sachets que les gens jettent après en avoir consommé l’eau », relate Fatimata Dianda, une des six. Ces femmes parcourent également la ville de Dédougou à travers les dépôts d’ordures à la recherche de cet objet « précieux ». Selon la patronne, ce geste est doublement bénéfique. Car il témoigne du sens de ces femmes de garder propre leur cadre de vie, et leur permet de tirer des avantages économiques.

Une fois les sachets collectés, elles les ouvrent d’un côté, et de l’autre, les perforent à deux endroits. Par la suite, ces sachets sont remplis de terre non-argileuse mélangée avec de la fumure organique, histoire de faciliter l’infiltration de l’eau et le développement rapide des plantes. Ces sachets qui contiennent de la terre sont bien arrosés pour servir soit à l’ensemencement des grains, soit au repiquage des plants.

En contrepartie de leurs efforts, les femmes perçoivent une rétribution. Pour 1 000 sachets collectés, la personne empoche la somme de 2 500 F CFA ; alors que les remplir de terre rapporte 3 500 F CFA.

Trois des six femmes travaillant à la ferme

Nous avons rencontré, sur le site de la ferme, trois des six femmes. Elles ont eu de la peine à cacher leur satisfaction de travailler. [ Cliquez ici pour lire l’intégralité ]

Yacouba SAMA

PARTAGER :                          

Vos commentaires

  • Le 20 février à 19:40, par Renault HÉLIE En réponse à : Dédougou : Des ménagères gagnent leur vie en produisant des plants

    Bravo à ces « vrais gens » !
    Elles travaillent dur, et dans la dignité.
    Elle ne demandent rien à l’État ni à personne.
    Aucun fonctionnaire ne les aide.
    Mais ce sont elles qui font tourner l’économie du Burkina , elles et des millions de paysannes, d’artisans, de commerçants et de petits industriels, ce sont ces gens qui nourrissent le « Moloch des paresseux », j’ai nommé l’administration des bureaux et les militaires, tous gras à lard, ceux qui passent leur temps au maquis dès 15h la bouche ouverte à attendre que ceux qui travaillent dur leur mettent du poulet dans le gosier.
    Celles-là ne passent pas leur temps à proférer de vilains mots marxistes totalement crétins mais gros comme des camions russes, genre « impérialisme », « nécolonialisme », « révolution », « matières premières », etc.

    Ces femmes et leurs frères travailleurs devraient être les premiers récipiendaires de décorations d’État, bien avant vos militaires de maquis, bien avant vos « climatisés de bureau ».

  • Le 21 février à 21:33, par lassana En réponse à : Dédougou : Des ménagères gagnent leur vie en produisant des plants

    Courage aux dames et bon vent à toi Madame KI pour tes initiatives salutaires.

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Lazare Ki-Zerbo, lauréat de l’« Arikana Excellence Award » : « Etre panafricaniste, c’est d’abord reconnaître et accepter le pluralisme, l’ouverture démocratique, le non alignement »
Nayala : Plusieurs personnes déplacées internes retournent dans leurs localités d’origine
Maouloud 2023 : La journée du jeudi 28 septembre est chômée et payée au Burkina Faso
Burkina/Région de la Boucle du Mouhoun : Nouna retrouve la lumière, les populations en liesse
Burkina/Éducation : Les acteurs du Boulkiemdé pour un taux de succès au CEP de 70% en 2024
Ouagadougou : Plusieurs dizaines de manifestants mobilisées pour « protéger » la transition
Burkina/Enseignement supérieur : « Les institutions privées n’ont pas les ressources nécessaires pour offrir une formation doctorale », Pr Aly Savadogo
Procès CCI-BF vs Martin Sawadogo : Le verdict renvoyé au 10 octobre
Burkina : Les 7es Journées vétérinaires posent la réflexion sur l’utilisation des médicaments vétérinaires
Burkina : "Enlèvement" de Sansan Anselme Kambou, la famille exprime son inquiétude
Burkina/Énergie : La politique de management qualité officiellement lancée à l’ANEREE
Protection des réfugiés et demandeurs d’asile : Des acteurs du secteur privé sensibilisés sur leur rôle
  Newsletter

Chaque matin, recevez gratuitement toute l'actualité du jour par mail. Inscrivez-vous à la newsletter



LeFaso.net
LeFaso.net © 2003-2023 LeFaso.net ne saurait être tenu responsable des contenus "articles" provenant des sites externes partenaires.
Droits de reproduction et de diffusion réservés