Initiée depuis 2020, l’émission de téléréalité de la télévision BF1 vise à stimuler la dynamique entrepreneuriale des jeunes, en mettant en œuvre des actions de formation, de partage d’expériences et d’accompagnement à la création d’entreprise. 788 jeunes venus de toutes les villes du Burkina Faso se sont inscrits pour cette quatrième édition, dont la formation s’étale sur dix mois. Parmi eux, Caren Kafando, étudiante en 3e année à l’ISIG. Elle est la promotrice d’une jeune entreprise spécialisée dans la fabrication des infusions à base de bissap. Mlle Kafando a avancé deux arguments pour justifier sa participation à ce concours. D’abord, se former et ensuite être la grande lauréate. Sur les 788 pépites, les quatre meilleurs porteurs de projets seront retenus pour la phase finale prévue en décembre prochain. Ils auront la possibilité, entre autres, de pitcher leurs projets devant un public composé de chefs d’entreprise, d’entrepreneurs, d’investisseurs. La Pépite d’or sera celui qui saura représenter le mieux, aux yeux du jury, son projet.

La candidate Caren Kafando espère décrocher la première place.

Selon le directeur général de la télévision BF1, Pépites d’entreprises a pu s’imposer dans le paysage médiatique burkinabè comme l’émission phare de développement de l’esprit d’entrepreneuriat. Partant de ce constat, Issoufou Saré a apporté une touche d’innovation pour l’édition 2023, en mettant un accent particulier sur la concrétisation des projets. « Les éditions dernières, on avait mis un accent sur la formation de masse, de sorte à ce que le maximum de personnes puisse bénéficier d’un certain nombre de formations. Cette fois, on va essayer très tôt d’imposer, à travers les formations et les speeches, aux différents porteurs de concrétiser leurs projets d’entreprises et de passer à une phase d’expérimentation. Ce qui fait que lorsque vous allez recevoir des informations sur le financement des entreprises ou les stratégies de financement des entreprises, on vous donnera l’occasion de pouvoir mettre ce cours en pratique. C’est-à-dire que le jour où le candidat décide d’aller voir une banque ou un grand-frère pour lui expliquer son projet, on se rendra sur place pour filmer leurs discussions », a-t-il laissé entendre.

Le directeur général de la télévision BF1 a annoncé les innovations pour l’édition 2023.

L’objectif étant d’inciter davantage les pépites à ne pas se limiter à la partie théorique de leurs projets. Les candidats qui prennent part à cette compétition pour des raisons financières auront fait fausse route. Un avis partagé par le directeur général de BF1. « L’objectif général des Pépites d’entreprises, ce n’est pas venir acquérir des prix mais plutôt le réseautage et la formation », soutient M. Saré. Il a, séance tenante, partagé quelques exemples de réussite entrepreneuriale qui font sa fierté. Des candidats malheureux des éditions précédentes sont, aujourd’hui, des success stories en matière d’entrepreneuriat jeunes. Ces derniers réalisent des chiffres d’affaires intéressants, leur permettant d’améliorer leurs conditions. « Lorsque vous prenez une personne au début des Pépites qui squatte, par exemple, le salon d’un grand-frère et qui à la fin des Pépites parvient à se louer convenablement une maison et au-delà employer un minimum de personnel pour travailler avec lui, c’est dire que sa vie a changé de cap », a-t-il indiqué. C’est d’ailleurs l’un des objectifs poursuivis par ce concours.

Les participants lors de la cérémonie de lancement.

Pour piloter efficacement un projet, il convient de s’assurer son suivi. C’est pourquoi, « après Pépites d’entreprises, nous gardons toujours le lien parce que ces pépites viennent régulièrement vers nous lorsqu’elles sont confrontées à un certain nombre de difficultés. Au-delà des difficultés, elles viennent aussi nous partager leurs succès, prendre des conseils et formuler des requêtes en terme de réseautage ». De plus en plus, les pépites d’entreprises de BF1 ne se contentent plus de rester au niveau national. A titre illustratif, le promoteur a pris l’exemple de « la pépite d’or » de l’année dernière, Rihanatou Kaboré, qui enregistre plus de chiffre d’affaires à Abidjan qu’à Ouagadougou.

Le représentant du parrain, Jean Théodore Sandwidi.

La quatrième édition des Pépites d’entreprises est placée sous le parrainage du P-DG de Coris Bank International, Idrissa Nassa. Il s’est fait représenter à la cérémonie de lancement par le directeur adjoint en charge des fonctions supports à Coris Bank, Jean Théodore Sandwidi. « Notre PCA est très sensible à cette vision de l’Afrique où on permet à des jeunes de se réaliser. Ces jeunes, en créant des entreprises, permettent à d’autres jeunes d’avoir un emploi. Et ainsi, la chaîne tourne. C’est cette idée qui séduit le parrain qui aurait bien souhaité être là ce matin ; mais pour des contraintes de calendrier, il m’a prié de passer ce message aux jeunes », a déclaré M. Sandwidi. S’adressant aux candidats, il a réitéré la disponibilité d’Idrissa Nassa à être à leurs côtés tout au long du processus.

Des partenaires de l’émission Pépites d’entreprises.

Les directeurs généraux de la Maison de l’entreprise du Burkina Faso, Ouattara Karim, et de Canal+, Jonathan Lett, ont, tour à tour, prodigué des conseils aux différents candidats. « L’entrepreneur, c’est celui qui a le courage. Les projets que vous allez présenter ici, peut-être que ce n’est pas avec ces projets que vous allez faire des milliards de chiffre d’affaires. On vous donne ici les outils nécessaires pour pouvoir emprunter le parcours d’entrepreneur. (...) Soyez de bons contributeurs d’impôts et des exemples pour votre société », a formulé M. Ouattara. Jonathan Lett, pour sa part, recommande aux pépites de fonctionner en réseau. « Tout seul, vous ne pouvez pas faire grand-chose. Par contre, dans ce programme Pépites d’entreprises, vous allez rencontrer d’autres jeunes qui peuvent avoir des projets similaires aux vôtres ou pas. Gardez les contacts, discutez de vos projets, voyez ce que vous pouvez faire ensemble, et créez de la synergie. Ensemble, on est plus fort », a-t-il conseillé.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net