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Burkina Faso : Des organisations de la société civile insistent sur la nécessité de protéger les acteurs de la lutte anti-corruption

Publié le vendredi 17 février 2023 à 21h45min

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Burkina Faso : Des organisations de la société civile insistent sur la nécessité de protéger les acteurs de la lutte anti-corruption

Le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) et plusieurs organisations de lutte contre la corruption et de défense des droits de l’homme apportent leur soutien " ferme et indéfectible" à l’équipe de l’Autorité supérieure de contrôle d’État et de lutte contre la corruption (ASCE-LC), victime de menaces de mort. C’était au cours d’un point de presse tenu dans l’après-midi de ce vendredi 17 février 2023.

Victimes d’intimidations et de menaces de mort, le Contrôleur général d’Etat (CGE) et son équipe ont reçu le soutien de plusieurs organisations de lutte contre la corruption et de défense des droits de l’homme. En effet, le contrôleur général d’État Philippe Néri Khouton Nion, informait le 12 janvier 2023, avoir reçu des actes isolés visant à nuire à son personnel.

Selon lui, les menaces sont consécutives aux opérations de contrôle de la gestion de l’Assemblée nationale, du ministère de la Défense et de la sécurité, du bureau des douanes de Ouaga Inter, menées par son équipe. L’ASCE-LC avait notamment épinglé 134 députés de la 7e et 8e législature, redevables d’un montant de 1 491 995 000 FCFA au profit de l’Etat burkinabè. Une somme portant sur des prêts véhicules accordés aux députés et non soldés jusqu’à ce jour.

Sagado Nacanabo, secrétaire exécutif du REN-LAC, porte-parole de ces organisations

Le 10 janvier 2023, le gouvernement à travers son porte-parole, Jean Emmanuel Ouédraogo, affirmait dans un communiqué, avoir constaté des menaces de mort contre le contrôleur général d’Etat et les membres de l’ASCE-LC. Selon ce même communiqué, des menaces qui surviennent en raison de « la traque sans merci que cette institution mène contre les détournements de deniers publics, l’accumulation de biens mal acquis, la prédation des ressources de l’Etat et la corruption sous toutes ses formes ».

Les participants à ce point de presse

Après avoir vérifié ces menaces qui se sont avérées vraies, le REN-LAC et ses organisations paires condamnent « fermement les menaces voilées ou ouvertes contre l’équipe de l’ASCE-LC » et apportent leur soutien au contrôleur général d’Etat et à son équipe. « De nos démarches auprès du CGE, il ressort clairement que ces menaces sont réelles et constituent une grande préoccupation pour l’équipe de l’ASCE-LC. C’est la raison pour laquelle nos organisations, au-delà d’avoir apporté des soutiens multiformes à l’ASCE-LC, ont décidé d’unir leurs voix, en tant que structures œuvrant pour la bonne gouvernance, la défense des droits humains et des libertés démocratiques, pour soutenir les actions d’assainissement de la gestion du denier public menées actuellement par l’institution. Par conséquent, nous rassurons le CGE et l’ensemble du personnel de l’institution, de notre soutien ferme et indéfectible dans l’exercice de leurs missions de contrôle administratif et de lutte contre la corruption », soutient Sagado Nacanabo, secrétaire exécutif du REN-LAC et porte-parole de ces organisations.

Les journalistes immortalisant l’évènement

Ces organisations de lutte contre la corruption et de défense des droits humains rappellent, que la crise sécuritaire actuelle ne peut être jugulée sans une lutte résolue contre la corruption et la mal gouvernance, étant donné selon elles, « qu’un lien direct est établi entre corruption et terrorisme ».
Elles appellent l’ensemble des citoyens à se solidariser avec l’institution pour donner aux acteurs qui l’animent le courage et la force de poursuivre leurs missions tout en renforçant les actions déjà entreprises.

Ces organisations de la société civile insistent également sur la nécessité de protéger les acteurs de la lutte anti-corruption qui mènent « un travail de salubrité publique contre la prédation des maigres ressources de l’État ». Elles interpellent aussi le gouvernement à garantir la protection des contrôleurs de l’ASCE-LC.

« Elles interpellent le gouvernement, garant du droit à la sécurité des citoyens, à aller au-delà du simple communiqué pour retrouver et punir les auteurs des menaces à la hauteur de leur forfait, conformément à la loi. Nous rappelons au gouvernement son devoir de garantir la protection des contrôleurs de l’ASCE-LC dans l’exercice de leurs fonctions. Nous insistons sur le fait que cette protection doit également s’étendre à tous les acteurs impliqués dans la lutte contre la mal gouvernance et la défense des droits humains, notamment les magistrats, les journalistes, les lanceurs d’alerte, les animateurs d’OSC, etc. », déclarent-elles.

Le présidium lors de cette conférence de presse

Ces organisations de la société civile signataires sont entre autres, l’Association des journalistes du Burkina (AJB) ; l’association SEMFILMS, le Centre d’information, de formation et d’étude sur le budget (CIFOEB), du Centre de recherche appliquée en finances publiques (CERA-FP), du Centre national de presse Norbert Zongo (CNP-NZ), du Centre pour la gouvernance démocratique (CGD), de l’institut Free Afrik, du Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples (MBDHP), du Réseau africain des journalistes pour l’intégrité et la transparence (RAJIT), du Réseau burkinabè des jeunes leaders pour l’intégrité (RBJLI), du Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC).

Mamadou ZONGO
Lefaso.net

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