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Education au Burkina : Plus de 94 000 apprenants attendus pour la campagne d’alphabétisation 2023

Publié le vendredi 17 février 2023 à 19h58min

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Education au Burkina : Plus de 94 000 apprenants attendus pour la campagne d’alphabétisation 2023

Le ministre de l’éducation nationale, de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales Joseph André Ouédraogo a lancé ce vendredi 17 février 2023, la campagne 2023 de l’éducation non formelle sous le thème « Alphabétisation, facteur de résilience des populations dans un monde en proie à la pauvreté et à l’insécurité ». C’était à Dagouma dans la commune de Toécé, province du Bazèga, région du Centre-sud.

L’éducation non formelle est une composante importante de l’éducation nationale. Elle constitue en effet le moyen d’alphabétiser de nombreux adolescents, adultes et enfants qui n’ont pas eu la chance de fréquenter l’école formelle ou ont été peu scolarisés. Et avec la fermeture de nombreuses écoles formelles à cause de l’insécurité, les centres d’éducation non formelle sont une alternative pour assurer la continuité éducative à de nombreux élèves déplacés internes. D’où le thème « Alphabétisation, facteur de résilience des populations dans un monde en proie à la pauvreté et à l’insécurité » retenu pour la campagne 2023 de l’éducation non formelle.

Les apprenants du Centre d’alphabétisation de Dagouma ont débuté les cours en ce mois de février 2023

A travers ce thème, il s’agit selon le ministre de l’éducation nationale, de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales André Joseph Ouédraogo, de traduire la volonté du gouvernement à renforcer la résilience dans tous les domaines d’activités, notamment l’éducation. « S’agissant du sous-secteur de l’éducation non formelle, mon département veut en faire un moteur de développement de compétences diverses et multiformes, susceptibles de contribuer de façon dynamique à la transformation structurelle de l’économie burkinabè et à la culture de la paix. Autrement dit, le gouvernement tient à ce que les apprenants adolescents, jeunes et adultes inscrits dans les structures d’éducation non formelle soient dotés de capacités leur permettant d’apprendre, acquérir des compétences professionnelles nécessaires à la pratique d’une profession ou d’un métier, toute chose qui permet de résoudre l’équation formation et insertion socio-professionnelle », a laissé entendre le ministre.

Pour la présente campagne, l’État à travers le Fonds national pour l’éducation non formelle a financé l’ouverture de 3150 centres d’alphabétisation soit 787 pour adolescents et 2 363 pour jeunes et adultes. Ces centres devraient accueillir 94 500 apprenants soit 23 610 adolescents et 70 890 jeunes et adultes.

Joseph André Ouédraogo, ministre de l’éducation nationale, de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales a assuré que des efforts seront faits pour augmenter le nombre de centres d’alphabétisation

Un financement de l’éducation non formelle en constante baisse

La cérémonie de lancement de la campagne nationale d’éducation non formelle a été l’occasion pour les acteurs à la base de revenir sur l’importance de l’alphabétisation, mais aussi de relever les difficultés qu’elle rencontre. Ainsi Sidonie Sawadogo, représentante des opérateurs et membre de l’Association de soutien aux initiatives de base a relevé entre autres difficultés, l’insuffisance de ressources mises à la disposition des centres d’alphabétisation, la faible rémunération des opérateurs et surtout l’insuffisance de centres d’alphabétisation.

Le nombre de centres d’alphabétisation est en effet insuffisant pour accueillir tous ceux qui souhaitent apprendre. Une situation qui s’explique par la baisse du financement destiné à l’éducation non formelle. En effet, les financements consacrés à cette composante de l’éducation nationale sont passés de neuf milliards de FCFA en 2011 à trois milliards de FCFA en 2022 faisant passer le nombre de centres d’alphabétisation ouverts respectivement de 11 542 à 2117.

Photo de famille

Une préoccupation bien notée par le ministre Joseph André Ouédraogo qui a indiqué que des efforts seront consentis pour augmenter le nombre de centres. « C’est un paradoxe. Pendant que la demande est là, l’offre se rétrécit comme peau de chagrin. Mais le gouvernement fait des efforts. Le contexte est très difficile pour tout le monde. Malgré tout, le gouvernement abat des efforts et compte en faire davantage grâce à la contribution de nos partenaires techniques et financiers. J’ai entendu le cri de cœur des opérateurs et opératrices et je pense que mes techniciens et moi allons tout faire pour faire en sorte que l’offre augmente dans les jours à venir », a indiqué le ministre.

Pour la campagne d’alphabétisation écoulée, 25 langues ont été utilisées pour les activités d’alphabétisation et 59 750 personnes se sont inscrites pour être alphabétisées. Et sur un effectif total de 39 739 inscrits à l’examen de fin de campagne, 32 993 apprenants ont été déclarés alphabétisés dont 27 025 filles et femmes. L’éducation non formelle contribue ainsi de façon significative à la réalisation du taux global d’alphabétisation des personnes âgées de 15 ans et plus qui est estimé à 29,7%.

Justine Bonkoungou
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 17 février 2023 à 20:08, par Souk En réponse à : Education au Burkina : Plus de 94 000 apprenants attendus pour la campagne d’alphabétisation 2023

    Pourquoi employer le terme d’alphabétisation’ ? Il est dévalorisant et issu de la colonisation.
    Ce sont des séances d’apprentissages, en langue et en calcul, et autres matières pour avoir plus d’autonomie.

  • Le 18 février 2023 à 15:49, par Marc Labor En réponse à : Education au Burkina : Plus de 94 000 apprenants attendus pour la campagne d’alphabétisation 2023

    Bonjour,

    Pouvez-vous avoir l’amabilité de répondre à ma question, en utilisant ma messagerie si possible ?

    Vous dites que la campagne a été faite en 25 langues, mais vous ne précisez pas dans quelle langue est fait l’enseignement. J’ai le souvenir du choix du français, soit parce qu’il y avait plusieurs langues présentes et qu’il fallait choisir une langue commune, soit parce que c’était demandé par les apprenants.

    Merci pour ce renseignement
    Marc Labor

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