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Burkina Faso : Le niveau de mortalité est faible à Ouagadougou comparativement au reste du pays, a révélé une étude menée par l’ISSP

Publié le vendredi 10 février 2023 à 18h00min

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Burkina Faso : Le niveau de mortalité est faible à Ouagadougou comparativement au reste du pays, a révélé une étude menée par l’ISSP

L’Institut des sciences sociales et de la population (ISSP) a organisé une conférence publique sur la tendance de la mortalité et évolution des causes des décès à Ouagadougou le 9 février 2023 à Ouagadougou. Cette rencontre s’inscrit dans le cadre du programme « Renforcement des capacités, production, et diffusion de connaissances sur la population burkinabè », financé par l’Union européenne au Burkina Faso.

Le directeur général de l’ISSP a rehaussé par sa présence l’éclat de cette rencontre. Il a remercié les conférenciers du jour et souhaité qu’au-delà du projet de l’Union européenne, les chercheurs puissent organiser des conférences sur des recherches qui ont abouti à l’ISSP. Dr Bruno Lankoandé dudit institut a introduit la conférence publique en présentant les résultats de la recherche sur la tendance de la mortalité et l’évolution des causes des décès à Ouagadougou.

Les participants ont pris une part active aux échanges

Cette enquête menée par une équipe de l’ISSP s’est appuyée sur les données de l’Observatoire de population de Ouagadougou. Les zones sous surveillances sont les quartiers Kilwin et Tanghin pour ce qui concerne les zones loties et les quartiers de Nonghin, Nioko2 et Polesgo pour ce qui est des zones non loties. La catégorie de personnes concernée sont les enfants et les adultes. L’analyse des tendances a révélé que le niveau de mortalité est faible à Ouagadougou, comparativement au reste du pays.

Selon Dr Bruno Lankoandé, cette étude vise à mieux guider les politiques sanitaires

Chez les enfants de moins de 5 ans, il est estimé à 77 pour 1000, ce qui reste loin par rapport à l’Objectif de développement durable qui est de ramener le taux de mortalité infanto-juvénile entre 25 et 28 pour 1000 à l’horizon 2030. « Quand on regarde les inégalités entre zones loties et zones non loties, on voit que la baisse a été plus rapide dans les zones non loties. Ce qui nous fait croire que les politiques de viabilisation des zones non loties et aussi le fait qu’on ait arrêté les lotissements poussent les gens à investir beaucoup plus dans leur cadre de vie. Aussi, la politique de gratuité des soins bénéficie à ces couches. On espère que ces politiques vont se poursuivre », a déclaré Dr Lankoandé. Au niveau des adultes, l’équipe de l’ISSP s’est intéressée à la problématique des maladies non transmissibles (MNT). Dans cette même dynamique, l’exposé de Karim Derra a eu comme thème « Urbanisation et les maladies non transmissibles en Afrique sub-saharienne : un aperçu de la situation à Ouagadougou ».

Le risque cardiovasculaire est élevé et s’accroît chez la population de plus de 40 ans (8,4%), a indiqué Derra Karim

Il ressort de cette communication que les maladies cardiovasculaires, celles liées à l’insuffisance rénale et le diabète sont beaucoup plus présentes chez les personnes âgées. Les autres facteurs de risque telle que la consommation de l’alcool connaît également une hausse. Selon l’enquête, le taux de consommation d’alcool est passé de 27,3% à 29,4% entre 2013 et 2021. L’obésité abdominale, quant à elle, est plus marquée chez les femmes avec une prévalence passant de 22,7% en 2013 à 60% en 2021.

L’apparition de ce type de maladies est liée à divers facteurs. Le mode de vie a une influence, informe M. Derra. La sensibilisation peut, selon lui, réduire drastiquement ces maladies et leurs conséquences. Dans son exposé, il n’a pas manqué d’évoquer les défis qui se dressent à la surveillance des MNT. Citant quelques exemples, le conférencier a fait cas de l’indisponibilité des données en quantité et en qualité, du contrôle de l’urbanisation, et le contexte sociopolitique.

Dr Hervé Bassinga, enseignant-chercheur à l’ISSP, a présenté une communication sur la surveillance de la mortalité en contexte de crise. Il s’est agi, entre autres, de voir qu’est-ce qui est fait au Burkina Faso en matière de collecte des données sur la mortalité ainsi que les limites et de proposer des solutions pour inverser la tendance.

Dr Bassinga Hervé, enseignant-chercheur à l’ISSP

Il a clôturé sa communication avec des recommandations qui invitent à travailler à rendre plus performant le système de surveillance de la mortalité à travers les sources de données administratives dont le système sanitaire et également les moyens de surveillance d’enregistrement de la mortalité en communauté qui viendra en complément avec la mortalité dans les centres de santé.

Dr Bassinga suggère également l’utilisation des solutions numériques adaptées comme le Mhealth, le Icivil, et l’enquête par téléphone. Il a insisté sur la nécessité de créer à long terme un cadre juridique et institutionnel fort, un datacenter et de travailler à rapatrier les données hébergées à l’étranger. Les différentes communications ont suscité l’intérêt des participants qui ont soulevé des préoccupations et apporté des contributions.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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