Championnat d’Afrique des nations : Le critère championnat domestique ou africain qui fait polémique
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La 7e édition du Championnat d’Afrique des nations (CHAN) Algérie 2023 a baissé ses rideaux le 4 février dernier avec le sacre des Lions de la Teranga du Sénégal en finale face au pays hôte. Après 7 éditions quels enseignements peut-on faire ? Faut-il réformer le CHAN ?
En six CHAN, selon une remarque qui sautait aux yeux des observateurs, aucun pays de l’Afrique de l’Ouest, australe et de l’Est ne l’avait encore remporté, tandis que l’Afrique centrale en a deux avec les Léopards de la RD Congo (2009 et 2016), et les trois autres sacres restants reviennent à l’Afrique du Nord, grâce à la Tunisie en 2011, la Libye en 2014, et le Maroc en 2018 et 2020. Mais pour cette édition, une des remarques vient d’être comblée avec le sacre d’un pays ouest africain en l’occurrence le Sénégal. Mieux le Sénégal est comme on le dit « dans son année », il réalise le doublé, CAN plus CHAN en l’espace d’une année.
Le CHAN ou si vous voulez la CAN des joueurs domestiques ou locaux pour certains, en six éditions, il faut reconnaître que le niveau, n’a pas encore atteint les sommets, même si certaines individualités se sont dégagées. Et cela peut s’expliquer, entre autres raisons, par le fait que les pays ne vont pas à cette compétition avec les mêmes objectifs.
Certains pays ont opté d’amener des jeunes en grande partie, soit disant pour préparer la relève, alors que le CHAN est une compétition Open. Ceux qui optent pour une sélection de jeunots le font à leurs risques et périls, face à des vieux briscards. Cela n’est pas mauvais en soi, mais il devrait être limité dans des proportions raisonnables, afin de ne pas fausser l’esprit du CHAN.
La CAF a bien fait les choses, toutes les catégories ont leurs compétitions : les cadets, les juniors, les espoirs... Le niveau que l’on escompte toujours au CHAN, reste encore à venir.
Outre ce volet, n’y a-t-il pas lieu de redéfinir le critère de participation des joueurs au CHAN ? Le critère veut que le joueur soit dans le championnat local du pays. Soit. On sait que nombre de joueurs d’autres contrées du continent vont à l’aventure dans les clubs du Nord du continent. Mais toujours est-il qu’ils évoluent dans un autre championnat domestique ou local sur le continent. Mais le hic, ces derniers ne sont pas sélectionnables pour le compte de leurs pays au moment du CHAN. Un paradoxe que l’on peut relever est qu’un joueur X qui joue au WAC au Maroc, à l’USMA en Algérie, etc. ne peut jouer le CHAN pour son pays.
Dans le même temps, ce joueur X qui est privé de la compétition voit ses coéquipiers du WAC, ou de l’USMA, qui eux jouent avec leurs sélections aller au CHAN. Ne faudrait-il pas sauter le verrou qui veut que le joueur soit dans son championnat au pays, et laisser tout court, dans un championnat africain ? Là-dessus les avis sont partagés, et même le président de la CAF Patrice Motsepe, craint que des joueurs professionnels confirmés ne viennent prendre la place des talents naissants dans leurs championnats d’origine, alors que justement l’objet premier du CHAN, c’est de donner de la visibilité à ces joueurs, les valoriser. Aussi, il ne faudrait pas transformer le CHAN en une CAN bis.
L’inquiétude du président Motsepe est quand même fondée. Si on prend l’exemple sur le Burkina Faso où des joueurs confirmés des Etalons A comme le vice capitaine Yssoufou Dayo, Blatti Touré, pour ne citer qu’eux sociétaires respectivement de RS Berkane du Maroc, de Pyramid FC d’Egypte, participeraient au CHAN, forcément il y a des talents en herbe au pays qui vont en faire les frais. Cet exemple on pourrait le retrouver dans d’autres pays. Afin que ces joueurs « expatriés » mais évoluant sur le continent ne viennent pas prendre les places de ceux restés au pays, la CAF peut fixer un quota à ne pas dépasser. Tout comme ça se passe lors des Jeux Olympiques, les sélections qualifiées à la phase finale, peuvent y inclure trois joueurs, hors catégorie espoir. En outre ces joueurs ne participeront pas aux éliminatoires comme pour les J O.
Quant à la formule des éliminatoires qui s’effectuent par zones, il n’y a rien à redire parce qu’au CHAN, toutes les zones du continent doivent être représentées afin de pouvoir jauger du niveau d’évolution du football dans chaque zone. Dans tous les cas, le débat sur une éventuelle refonte du CHAN, est prévu prochainement au sein du comité exécutif de la CAF.
Barthélemy KABORE
Légende
(Pdt CAF)- Le président de la CAF, Patrice Motsepe et son comité exécutif, statueront prochainement sur une éventuelle réforme du CHAN.